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En quoi peut-on dire que Gargantua est un roman?

Publié le 24/05/2012

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En quoi Gargantua est un roman?

 

La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quintessence. Livre plein de Pantagruélisme, ou plus simplement Gargantua, est le deuxième roman de François Rabelais. Ce roman raconte la vie du géant Gargantua, fils de Grandgousier et de Gargamelle, et père de Pantagruel, géant auquel Rabelais a déjà consacré un roman auparavant. Nous allons donc étudier pourquoi cette oeuvre peut être considérée comme appartenant au genre romanesque. Dans un premier temps, nous verrons que c'est un roman de chevalerie, puis dans un second temps nous verrons que c'est aussi un roman humaniste. 

 

 

Tout d'abord, Gargantua est un roman de chevalerie. On le voit, d'une part, par ses tournures stylistiques. L'auteur emprunte des formules aux romans de chevalerie comme par exemple : "A présent, laissons-les là et revenons à notre bon Gargantua.." (Page 233) Ces phrases permettaient de passer facilement d'un personnage à un autre.

D'autre part, on remarque une inspiration par la division du livre en épisodes : l'enfance, l'éducation, la guerre, l'abbaye de Thélème. Dans les romans de chevalerie, lors de la troisième étape, le chevalier quittait le monde des hommes pour entrer en religion et finir sa vie. L'épisode de Thélème y fait allusion, mais Gargantua n'y pénètre pas. Cette différence est le signe que le modèle de ces romans est parodié.

De plus, la naissance est précédée d'une généalogie, caractéristique des chansons de gestes, poèmes narratifs chantés qui traitent de hauts faits du passé : "Je vous renvoie à la Grande Chronique pantagruélique pour y prendre connaissance de la généalogie et des origines antiques de Gargantua.." (Page 55)

Enfin, les chapitres 8, 9 et 10 à l'instar des romans de chevalerie qui consacraient de longues descriptions aux armes et aux costumes du héros, s'attardent sur les vêtements de Gargantua, une tenue bleue et blanche qui réunit tous les raffinements de la mode de l'époque. 

 

 

Ensuite, on peut voir que Gargantua est un roman humaniste, c'est à dire une fiction narrative à portée philosophique et morale. Il se définit par la digression didactique, c'est-à-dire lorsque le narrateur change temporairement de sujet dans le cours du récit pour évoquer une action parallèle, pour intervenir ou pour faire intervenir l'auteur. Les chapitres 9 et 10 relèvent de cette pratique littéraire. 

Il se définit également par la critique des mauvais historiens. Par l'intermédiaire d'Alcofribas, décrit comme un ivrogne, proclamant l'authenticité de ses absurdités (par exemple la naissance du géant par l'oreille de sa mère) et souhaitant la diarrhée aux lecteurs incrédules, on peut dire que Rabelais se moque des inventeurs de fictions qui prétendent dire la vérité historique.

Dans ce roman, Rabelais met en scène Gargantua qui partage ses valeurs après avoir reçu l’éducation des sophistes de la Sorbonne (chap. 20 et 21).  Après ce désastre il découvre l'éducation humaniste, qui repose sur la soif de la connaissance du monde qui l'entoure, sur des valeurs comme l'honnêteté et la tolérance. C'est une critique de l’éducation scolastique. L’élève montre une soif illimitée de savoir, de connaître, de pratiquer, de créer, de croire. Gargantua prend une mesure symbolique : le géant qui aime les activités physiques et intellectuelles. On peut enfin évoquer labbaye de Thélème : Thélème signifie  "volonté libre" et c’est une abbaye utopique crée à l’intention de frère Jean. Elle accueille  les jeunes gens des deux sexes où ils apprennent les arts, les langues, et où ils reçoivent une éducation représentant les valeurs du courant humaniste. L'abbaye de Thélème est un modèle de la philosophie du courant humaniste.

 

On remarque donc, grâce à ces éléments, que Rabelais s'est inspiré des romans de chevalerie (même s'il les parodie) et du mouvement humaniste pour écrire son roman Gargantua. 

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