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énonciation - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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énonciation - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION énonciation, processus de production linguistique d'un énoncé par un individu donné, dans une situation de communication précise. L'énonciation s'oppose ainsi à l'énoncé comme s'oppose l'action à son résultat. 2 LES CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉNONCIATION Si l'étude strictement linguistique d'un énoncé peut se passer des circonstances réelles de sa production, l'étude de l'énonciation implique par définition la prise en considération d'un certain nombre de facteurs relatifs à la communication, au premier rang desquels il convient de citer : o les acteurs de la communication, c'est-à-dire le locuteur (ou l'énonciateur) et l'allocutaire (ou le destinataire) ; o la portion du temps chronologique où a lieu l'acte d'énonciation ; o le lieu spécifique où se situent les acteurs de la communication ; o plus généralement, tout élément dont la présence dans la situation de communication est considérée comme pertinent dans le processus d'énonciation. La prise en compte de ces différents facteurs ouvre de nouvelles perspectives de recherche pour la linguistique. 3 QUELQUES THÈMES DE RECHERCHE DE LA LINGUISTIQUE ÉNONCIATIVE Comme le souligne Émile Benveniste, l'énonciation implique que le locuteur « mobilise la langue pour son compte «. Cela revient à considérer l'énonciation comme un processus individuel d'actualisation (ou de mise en action) de la langue dans une situation précise. Plusieurs linguistes, dont Benveniste et Jakobson, se sont alors intéressés à l'étude de faits de langue qui renvoient à la situation d'énonciation. On retrouve ainsi l'un des thèmes privilégiés de la linguistique énonciative, à savoir l'étude des embrayeurs, c'est-à-dire la classe des éléments linguistiques qui, tout en appartenant à la langue, nécessitent, pour être interprétés, la prise en compte de la situation d'énonciation (les pronoms personnels je et tu, les adverbes déictiques temporels et spatiaux de type maintenant, aujourd'hui, ici, à côté, etc.). Cet axe de recherche s'est développé d'une manière considérable ces dernières années, et s'est montré particulièrement fécond dans les études sur la temporalité. Un autre axe de recherche tout aussi important concerne la façon dont l'énonciateur se situe par rapport à son énoncé, à son interlocuteur, et au monde. C'est que l'énonciation ne se réduit pas à une simple transmission d'information, mais implique, entre autres, de la part du locuteur une certaine manière de présenter le contenu de son énoncé. On rencontre ici, dans la tradition française, un certain nombre de concepts énonciatifs fondamentaux, dont l'un des plus importants est sans doute la distance, plus ou moins grande, que le locuteur instaure avec son énoncé. Un énonciateur peut en effet totalement prendre en charge le contenu de son énoncé -- par exemple par l'emploi du pronom personnel je, ou par l'emploi de certains verbes performatifs (voir acte de langage), etc. --, comme il peut marquer vis-à-vis de ce contenu une certaine réserve, voire un rejet total. Cette non-prise en charge peut par exemple être marquée par certains emplois du conditionnel et par l'usage des adverbes de modalité de type sans doute, peut-être, etc. Cet axe de recherche a donné naissance, ces dernières années, à l'une des théories énonciatives les plus prometteuses : la théorie polyphonique, introduite notamment par Oswald Ducrot. Il convient enfin de préciser que le concept d'énonciation, notamment dans le domaine anglo-saxon, a constitué le point de départ de nombreuses autres recherches qui se situent sur les frontières de la linguistique (psycholinguistique, sociolinguistique, pragmatique, ethnographie de la communication, etc.). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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