Devoir de Philosophie

Enzensberger, Hans Magnus - littérature.

Publié le 30/04/2013

Extrait du document

Enzensberger, Hans Magnus - littérature. Enzensberger, Hans Magnus (1929- ), écrivain, essayiste et journaliste allemand, l'une des figures intellectuelles majeures de l'Allemagne de l'après-guerre. Hans Magnus Enzensberger est né à Kaufbeuren, en Bavière. Après des études de lettres modernes et de philosophie, il devient journaliste de radio et lecteur. Deux recueils de poèmes lyriques, Défense des loups (Verteidigung der Wölfe, 1957) et Parler allemand (Landessprache, 1960) -- rassemblés en un même ouvrage pour l'édition française, Poésies --, marquent les débuts de sa carrière littéraire. D'une ironie mordante, l'auteur y use de procédés stylistiques visant à l'exaspération du lecteur (altération du vocabulaire, emploi de citations parodiques, etc.). Il publie, par ailleurs, en 1960, une importante anthologie intitulée Museum der modernen Poesie (« Musée de la poésie moderne «). Membre du Groupe 47, Enzensberger produit également dès cette époque des essais, dans lesquels il se livre à une critique du système politique et des médias : Culture ou mise en condition ? (Einzelheiten, 1962-1964), Politique et Crime (Politik und Verbrechen, 1964) -- la réflexion sur le lien unissant politique et crime (gangstérisme ou terrorisme) se poursuivra dans Chicago Ballade et Rêveurs de l'absolu --, l'Allemagne, entre autres (Deutschland unter anderem, 1967) et Baukasten zur Theorie der Medien (1971). Dans le cadre du mouvement étudiant de 1968, il exhorte l'intelligentsia à prendre une part active à « l'alphabétisation politique de l'Allemagne «, projet qu'il tente de mettre en pratique dans ses ouvrages à caractère documentaire, l'Interrogatoire de La Havane (Das Verhör von Habana, 1970), Freisprüche, Revolutionäre vor Gericht (1970, édité par l'auteur), et dans le roman le Bref Été de l'anarchie, la Vie et la mort de Buenaventura Durruti (Der kurze Sommer der Anarchie, Buenaventura Durrutis Leben und Tod, 1972). Enzensberger est également connu comme directeur des revues Kursbuch (1965-1975) -- il y annonce « la mort de la littérature « en 1968 -- et Transatlantik (1980-1982). Témoignant d'un intérêt -- doublé d'un regard critique -- sans cesse renouvelé pour les problèmes politiques, culturels et sociaux contemporains, en même temps que d'une aversion consommée pour tous les conformismes de la pensée, il adresse, au lendemain de la réunification de l'Allemagne, de virulentes critiques aux partis de gauche, qui n'ont pas réussi, selon lui, à impulser une nouvelle orientation à la politique. Élargissant le champ de sa réflexion à l'Europe dans Europe, Europe (Ach Europa!, 1987) -- sorte de « reportage idéologique « à mi-chemin du journalisme et de la nouvelle, qui le conduit dans sept pays (dont ne font pas partie, significativement, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni) --, il nous livre du Vieux Monde une photographie vivante et contrastée -- aussi éloignée de la carte postale que de l'enquête rapide bourrée de chiffres --, qui est un peu le miroir de ses craintes, de ses espoirs, de sa vision de l'avenir. Touche-à-tout de talent, rompu aux genres les plus divers, dont il transgresse volontiers les frontières, Enzensberger s'est aussi fait dramaturge et romancier -- Naufrage du Titanic (Der Untergang der Titanic, 1978), Requiem pour une femme romantique (Requiem für eine romantische Frau, 1995) --, et écrivain pour la jeunesse -- le Démon des maths (Der Zahlenteufel, 1997), Esterhazy (Esterhazy. Eine Hasengeschichte, 1995). Encore, cette distinction (publications adultes / de jeunesse) peut-elle sembler arbitraire dans le cas de son ouvrage les Sept Voyages de Pierre (Wo warst du, Robert?, 1998) : composé dans la tradition d'un Voltaire, ce conte philosophique est, en effet, autant l'histoire d'une remontée dans le temps entrepris par un adolescent d'aujourd'hui -- pour lequel elle constitue un trajet initiatique --, qu'une lecture du monde contemporain à l'aune du passé. Brillant conteur, fin pédagogue, Enzensberger y perpétue de surcroît, en filigrane, le message des Lumières. Hans Magnus Enzensberger a obtenu le prix Georg-Büchner en 1963. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles