epoux arnolfini
Publié le 14/03/2011
Extrait du document
Jan Van Eyck, Les Époux Arnolfini– 1434
(L. 60 cm ; H. 82 cm)
Peinture à l’huile sur panneau de bois de chêne
National Gallery, Londres
- L'œuvre : commande à Van Eyck par Giovanni Arnolfini, riche marchand italien installé à Bruges, qui souhaitait garder un témoignage de ses noces avec sa future jeune épouse, Giovanna Cenami : c’est un double portrait posé dans le cadre d’une scène de vie : mariage privé.
- La composition : Portrait en pied + représentation de trois quart.
L’espace est partagé en 2 : à gauche l’homme, côté fenêtre = homme de l’extérieur, des affaires. A droite sa femme, côté lit = l’épouse dans le foyer familial. Elle est soumise à son mari (regard vers le bas)
à ils se donnent la main, signe de leur union : ils sont richement vêtus pour l’occasion.
- Le lieu : la scène se passe chez eux, dans leur chambre (lit en baldaquin rouge à droite), pendant la journée : la fenêtre laisse passer la lumière à gauche à modèlent les formes en leur donnant du relief.
- Les lignes de fuite : Visibles avec la fenêtre, le meuble bas et le lit : ne convergent pas vers un seul point, Van Eyck n’a pas respecté les lois de
la perspective (manque de maîtrise ?)
- Jeux de miroir et mise en abyme : A l’arrière-plan, sur le mur du fond, un miroir convexe renforce l’impression d’espace : rend visible, dans le reflet, la totalité de la pièce (du plancher au plafond + vue de Bruges par la fenêtre + son entrée). On y distingue, dans l’entrée, deux autres personnes, témoins de la noce, dont Jan Van Eyck à « Autoportrait caché » (représenté en train de peindre la scène ou comme témoin du mariage ?)
+ au dessus du miroir : inscription signifiant «Jan Van Eyck fut ici » : est-ce une signature ? → montre la place importante que les artistes de la Renaissance commencent à avoir.
- Les détails : rendus avec une précision microscopique jusque dans la réalisation du miroir convexe.
Malgré l'espace limité, le peintre s'est arrangé pour entourer le couple d'une foule de symboles :
Les éléments figurés |
Leur lecture symbolique |
La femme |
- La femme remonte un pan de sa robe sur son ventre : - soit Giovanna dissimule ainsi les rondeurs d'une grossesse - soit ce geste est un signe de fertilité de l'épouse. - Le vert de la robe symbolise la fidélité + le voilage blanc symbolise la pureté. |
Le miroir |
Sens symbolique fort : le miroir sans tache représente la virginité et la pureté de la femme. |
Le chien |
La fidélité connue du chien envers ses maîtres a fait de cet animal un symbole de la fidélité conjugale (vertu chrétienne indispensable à un mariage réussi) Il est le seul à regarder le spectateur en face. |
Les fruits
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Les fruits posés sur le bord de la fenêtre : symbolise la tentation de la chaire et de l'adultère (morale du mariage). Ils sont placés en vis à vis par rapport à la femme : 1ère concernée par le péché. A travers la fenêtre on peut voir un oranger chargé de fruits : renforce la symbolique du péché. Allusion au Paradis perdu, au fruit défendu non encore consommé, à Adam et Eve, à la tentation du péché et à l’infidélité qui menacent le bonheur du couple. |
La bougie allumée du chandelier |
Symbole religieux lors d’un mariage en l’absence d’un prêtre. Le cierge unique peut représente soit la présence de Dieu ou peut évoquer l’unicité du couple : l'homme et la femme, suite à leur union, ne font plus qu’un. |
Les chaussures |
Les époux se sont déchaussés afin de respecter la chambre nuptiale, ils sont sur un sol sacré. |
Le chapelet pendu au mur |
Signe d’innocence et de pureté.
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