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Équateur (pays)

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Équateur (pays), en espagnol el Ecuador, pays du nord-ouest de l’Amérique du Sud, qui doit son nom à sa position sur l’équateur. Sa capitale est Quito.

L’Équateur est bordé par la Colombie au nord-est, par le Pérou à l’est et au sud, et par l’océan Pacifique à l’ouest. Le pays comprend également l’archipel des Galápagos, situé dans le Pacifique, à environ 965 km à l’ouest du continent.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

L’Équateur couvre une superficie de 272 045 km². C’est le plus petit pays d’Amérique du Sud après l’Uruguay. Il est divisé en trois régions géographiques, délimitées par les deux chaînes andines qui s’étendent du nord au sud :

— la Costa qui comprend une plaine littorale sédimentaire et une chaîne de faible altitude (800 m). C’est une des régions les plus fertiles et les plus riches du pays ; elle couvre un peu plus du quart de la superficie du pays ;

— la Sierra, ou hautes terres centrales, est composée d’une double cordillère parallèle de montagnes élevées et massives. Elle comprend la Cordillère occidentale (avec le sommet le plus élevé du pays, le Chimborazo, qui culmine à 6 310 m) et la Cordillère orientale ou royale. Elle contient plus d’une douzaine de pics volcaniques d’une altitude supérieure à 5 000 m, dont le Cotopaxi (5 897 m), l’un des plus hauts volcans du monde en activité. Elles sont séparées par un fossé médian « le couloir andin « qui est une succession de bassins de remblaiement comme celui de Quito ;

— enfin, l’Oriente, ou jungle orientale, qui couvre environ la moitié du territoire et forme la partie amazonienne de l’Équateur. Il occupe l’est des Andes.

Les îles Galápagos comportent six îles principales et une douzaine d’îles plus petites qui sont les parties émergées d’édifices volcaniques, éteints pour la plupart.

2.2 Climat

Bien qu’il soit situé au niveau de l’équateur, le pays dispose d’une grande variété de climats, en raison des différences d’altitude. La Costa est généralement chaude et humide, avec une température annuelle moyenne d’environ 26 °C. Dans la Sierra, les températures s’échelonnent entre 7 °C et 21 °C. La ville de Quito, située à 2 850 m au-dessus du niveau de la mer, connaît une température annuelle moyenne de 13 °C. La région de l’Oriente est encore plus chaude et plus humide que la Costa : les températures avoisinent 38 °C et les précipitations annuelles atteignent 4 000 mm.

2.3 Flore et faune

La forêt dense recouvre la partie septentrionale de la côte de l’Équateur ainsi que la côte méridionale. Elle s’étend parfois jusqu’aux versants des Andes, sous forme de forêt pluviale sempervirente. Les flancs des cordillères et l’Oriente sont eux aussi densément boisés, jusqu’à une altitude d’environ 3 000 m.

La faune de l’Équateur est variée. On y trouve de grands mammifères : l’ours, le jaguar, le puma, l’ocelot et le chat sauvage. Les reptiles comme le lézard, le serpent et le crocodile vivent sur les versants des Andes et le long des plaines côtières. Les oiseaux constituent le groupe animal le plus varié. En effet, de nombreux oiseaux en provenance d’Amérique du Nord migrent vers l’Équateur pendant l’hiver. L’archipel des Galápagos possède de nombreuses espèces animales et constitue une réserve naturelle.

2.4 Ressources naturelles

La forêt, une des principales ressources de l’Équateur, couvre une grande partie du territoire. Les autres ressources du pays sont le pétrole (réserves estimées à 4,5 milliards de barils en 2005), l’or, l’argent, le plomb, le zinc, le sel, le cuivre, le fer, le charbon, le gaz naturel et le soufre.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, la population équatorienne atteignait 13,9 millions d'habitants, ce qui représente une densité moyenne de 50,3 habitants au km². Le taux de fécondité était en 2002 de 3,05 enfants par femme et l’espérance de vie de 76,8 ans en 2005.

La répartition de la population est inégale : la moitié des Équatoriens habite sur la Costa et environ 46 p. 100 vivent dans la Sierra. L’Oriente regroupe à peine 5 p. 100 de la population. Environ 80 p. 100 d’entre eux sont des Amérindiens et des métis, 10 p. 100 sont des Blancs créoles — principalement d’origine espagnole — et 10 p. 100 sont des Noirs. Les populations indiennes se sont regroupées en 1986 en une Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (Conaie). Elle regroupe les Shuars (Jivaros), les Zaparos, les Saraguros, les Secoyas, les Huaoranis, les Cofanes, les Awas, les Salasacas, les Colorados (Tsachilas), les Otavaleños et les Cayapas.

3.2 Découpage administratif et principales villes

L’Équateur est divisé en 22 provinces, elles-mêmes subdivisées en cantons et en communes urbaines et rurales.

Quito, la capitale, est située dans les Andes septentrionales. Guayaquil se trouve dans le sud-ouest : c’est un centre commercial et financier et le principal port du pays. Cuenca, centre industriel, commercial et touristique, ainsi que Machala, ville commerciale, agricole et portuaire sont également des villes importantes.

3.3 Langues et religions

La langue officielle et la plus largement utilisée dans le pays est l’espagnol. De nombreux Amérindiens des régions rurales de la Sierra parlent également le quechua, une langue originaire de l’Empire inca.

La plupart des Amérindiens ont été convertis à la religion catholique après la colonisation du pays par les Espagnols. Le catholicisme est devenu religion d’État en 1863. Cependant, dès 1889, un mouvement libéral a eu pour résultat une séparation partielle entre l’Église et l’État, et un décret de 1904 a placé l’Église sous le contrôle de l’État. Les biens du clergé ont alors été confisqués et une liberté totale de culte a été instituée. De nos jours, le catholicisme est la religion de 95 p. 100 de la population. Les Amérindiens de l’Oriente conservent cependant d’anciennes religions et une minorité d’Équatoriens sont de confession protestante.

3.4 Éducation

Les campagnes destinées à réduire le taux élevé d’analphabétisme en Équateur ont commencé après la Seconde Guerre mondiale ; en 2005, le taux d’alphabétisation atteignait 93,1 p. 100. En principe, l’école est gratuite et obligatoire pour tous les enfants âgés de 5 à 14 ans. Cependant, de nombreuses zones rurales sont dépourvues d’écoles.

Les principaux établissements d’enseignement supérieur du pays sont l’université centrale d’Équateur (1769) et l’université catholique pontificale d’Équateur (1946), à Quito ; Cuenca possède également une université (1868) ainsi que Guayaquil (1867).

3.5 Culture

L’Équateur est un pays aux modèles culturels contrastés. Les Amérindiens des Andes cultivent leurs traditions : ainsi, en musique, ils utilisent encore des flûtes de Pan, héritage de leur passé (voir latino-américaine, musique). Le long des côtes, c’est un mélange des caractéristiques culturelles espagnoles et africaines qui domine chez les descendants des colons espagnols et des esclaves noirs, originaires d’Afrique.

Les grandes villes du pays possèdent des bibliothèques publiques. La Bibliothèque nationale, fondée à Quito en 1792, est l’une des plus anciennes d’Équateur ; on trouve également des bibliothèques universitaires à Quito et à Cuenca. (Voir hispano-américaine, littérature).

Le pays possède également de nombreux musées qui abritent de précieux vestiges archéologiques de l’époque inca, ainsi que des musées historiques.

3.6 Institutions et vie politique

L’Équateur est administré conformément à la Constitution adoptée en 1998. Le pouvoir exécutif est détenu par un président, élu au suffrage universel pour un mandat de quatre ans non renouvelable. Le président de la République nomme les gouverneurs des provinces et il est commandant en chef des forces armées. Le pouvoir législatif et le contrôle des actes de l’exécutif sont exercés par un Congrès national, doté d’une chambre composée de 100 membres (élus tous les quatre ans à la proportionnelle). Le pouvoir judiciaire est indépendant. Le droit de vote, jusqu’alors réservé à une élite, a été accordé en 1979 à la population non alphabétisée.

La République de l’Équateur compte de nombreux partis politiques, dont les principaux sont le Parti social-chrétien (PSC), le Parti conservateur équatorien (PCE), la Gauche démocratique (ID), la Démocratie populaire (DP), le Mouvement populaire démocratique (MPD) et le Parti roldosiste équatorien (PRE).

Pour assurer la défense du pays, une période de conscription de douze mois est obligatoire pour tous les citoyens de sexe masculin. En 2001, les dépenses militaires représentaient 1,6 p. 100 du PIB. L’armée de terre avait un effectif de 50 000 hommes, la marine 5 500 et l’armée de l’air 4 000.

4 ÉCONOMIE

L’agriculture est la base traditionnelle de l’économie équatorienne. En 1965, cependant, l’adoption d’une loi de développement industriel entraîne l’essor du secteur secondaire. Dans les années 1970, des quantités substantielles de pétrole commencent à être exploitées et exportées, en particulier grâce à l’achèvement de l’oléoduc transandin offrant une liaison entre les gisements de pétrole et le port d’Esmeraldas. Le pétrole constitue désormais la première source de richesse du pays.

Durant la seconde moitié des années 1990, l’économie de l’Équateur est particulièrement affectée par le phénomène climatique El Niño et par la baisse des prix du pétrole. En 1999, le secteur bancaire s’effondre ainsi que la monnaie nationale, ce qui conduit les autorités à « dollariser « l’économie. Après plusieurs années de récession (- 9,5 p. 100 en 1999), la croissance de l’économie redevient positive en 2000, mais 80 p. 100 de la population continue de vivre sous le seuil de pauvreté au milieu des années 2000. En 2006, le produit intérieur brut représentait 41,4 milliards de dollars, soit 3 136 dollars par habitant.

4.1 Agriculture

Les surfaces cultivables sont situées principalement sur la Sierra et sur la Costa ; l’agriculture occupait 9 p. 100 de la population active en 2003. La culture de la banane (7,5 millions de tonnes en 2001) constitue la principale production et une part essentielle des exportations. Les productions de canne à sucre (6,83 millions de tonnes), de manioc, de maïs, de riz, de pommes de terre, de café, de cacao (93 659 t en 2001) et de citron sont également importantes.

L’Équateur est l’un des premiers producteurs mondiaux de bois de balsa. Parmi les autres produits de ses forêts, il faut citer l’écorce de palétuvier et le caoutchouc.

Les eaux entourant l’archipel des Galápagos constituent l’une des plus riches zones de pêche de thon au monde ; on y trouve aussi des crevettes en abondance. De manière générale, les eaux de la plate-forme continentale sont riches en poisson du fait de la remontée du courant de Humboldt.

4.2 Mines et industries

L’or, l’argent, le plomb, le gaz naturel, le zinc et le sel sont exploités en Équateur, mais c’est principalement le pétrole qui constitue la richesse du pays. En 1999, la production pétrolière représentait 150 millions de barils. L’Équateur a également un grand potentiel hydroélectrique ; en 2003, la production d’électricité représentait 11,3 milliards de kilowattheures.

L’industrie équatorienne repose essentiellement sur l’agroalimentaire, le textile, l’industrie du pétrole, la chimie, la métallurgie et les produits dérivés du bois.

4.3 Échanges

Afin de tenter de mettre un terme à l’effondrement du secteur financier, la monnaie nationale — le sucre, nom donné en hommage au héros national Antonio José de Sucre — a été abandonnée au profit du dollar américain, en septembre 2000.

La majorité des recettes d’exportation provient du pétrole et de ses dérivés, du cacao, du café et des bananes. L’Équateur est au milieu des années 2000 le premier exportateur mondial de bananes et de crevettes. Les principales importations sont des équipements de transport, des métaux, des produits chimiques et des denrées alimentaires. Les États-Unis sont le premier partenaire commercial de l’Équateur. Les échanges commerciaux sont également importants avec l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, les Antilles et les pays de l’Union européenne.

Le réseau de transport est constitué de divers axes routiers où circulent des autobus, des taxis et des colectivos (des minibus, plus confortables et plus rapides que les autobus). La grande route panaméricaine traverse le pays du nord au sud. Les chemins de fer nationalisés transportent des voyageurs et des marchandises à travers le territoire. Les aéroports internationaux sont situés près de Quito et de Guayaquil. L’Équateur possède plusieurs ports maritimes : à Guayaquil, à Libertad, ainsi qu’à Esmeraldas et Manta. De nombreux cours d’eau, dont le río Guayas, le Daule et le Vinces, ont été dragués et sont maintenant navigables.

Les réseaux de communications fonctionnent assez bien, quoique l’Équateur soit moins bien équipé en téléphones que la plupart des pays d’Amérique du Sud. Les quotidiens les plus influents sont El Comercio et Ultimas Noticias à Quito et El Universo à Guayaquil.

5 HISTOIRE
5.1 Des origines à l’Empire inca

Des vestiges architecturaux d’anciennes civilisations remontant à des milliers d’années, en particulier des objets en poterie et des sculptures remontant à 3 000 ans av. J.-C., ont été découverts dans la région de l’actuel Équateur ; cette civilisation dite de Valdivia se serait éteinte vers 1500 av. J.-C. Les différentes tribus d’Amérindiens qui vivent sur ce territoire sont conquises et intégrées à partir du xve siècle à l’Empire inca, qui s’étend autour de Cuzco et dans la région du lac Titicaca.

5.2 La conquête espagnole

Les Espagnols débarquent pour la première fois sur les côtes du pays au début du xvie siècle et profitent de l’affaiblissement du pouvoir inca. Les conquistadores, sous la direction de Francisco Pizarro, envahissent le pays en 1532 ; deux années plus tard, ils deviennent maîtres de la région, qui prend le nom de royaume de Quito. L’Équateur — ou Audiencia de Quito — est d’abord un territoire directement placé sous l’autorité du vice-roi du Pérou. Puis, de 1717 à 1723, celui-ci est intégré au vice-royaume de la Nouvelle-Grenade, dont le centre est à Bogotá. Par la suite, il est placé sous l’autorité de Lima jusqu’en 1739, puis de nouveau à la Nouvelle-Grenade.

Les premiers mouvements d’indépendance se produisent au début du xixe siècle ; la première insurrection équatorienne contre l’Espagne a lieu en 1809. Il faut douze ans de combats au général Antonio José de Sucre, l’un des lieutenants de Simón Bolívar pour remporter une victoire décisive le 24 mai 1822 à Pichincha et obtenir la capitulation des troupes fidèles à l’Espagne. La région devient alors partie intégrante de la République de Grande-Colombie, fondée et dirigée par Bolívar, qui inclut aussi le Venezuela, le Panamá et la Colombie.

5.3 De l’indépendance aux mandats de Velasco Ibarra

En 1830, le pays obtient son indépendance sous le nom de république de l’Équateur. Le premier président est le général Juan José Flores, un héros de la guerre d’indépendance, qui ouvre la voie par sa dictature personnelle à l’instabilité politique chronique de l’Équateur. De 1830 à 1948, l’Équateur connaît plus de 62 gouvernements successifs, de type présidentiel, militaire ou dictatorial. Le pouvoir alterne entre les partis conservateurs et les partis libéraux représentant la bourgeoisie créole. L’histoire politique est marquée par certaines personnalités dont Gabriel García Moreno, président de 1860 à 1875 et le général Eloy Alfaro, un libéral radical qui dirige le pays au cours de deux mandats et périt assassiné en 1912.

La fin de la Seconde Guerre mondiale coïncide avec le déclin de l’influence libérale. Ainsi, le président libéral Carlos Alberto Arroyo del Río est démis de ses fonctions en 1944 par un coup d’État et remplacé par José María Velasco Ibarra — une des figures emblématiques du pouvoir équatorien, qui a assumé cette fonction entre 1934 et 1935, avec le soutien de la faction conservatrice. Renversé par un nouveau coup d’État en 1947, il est remplacé par le libéral Galo Plaza Lasso en 1948. Le pays oriente sa politique vers une coopération avec les autres États du continent et, en 1948, il devient l’un des membres signataires de la charte de l’Organisation des États américains. Mais ce qui marque surtout la politique extérieure de l’Équateur est un conflit frontalier avec le Pérou, qui a débuté dès 1941. En effet, à cette époque, le Pérou a envahi l’Équateur au sud de la région amazonienne ; la guerre qui s’ensuit s’achève par la signature d’un traité à Rio de Janeiro en 1942, qui attribue au Pérou la moitié du territoire équatorien et presque la totalité de sa forêt amazonienne. Le conflit ressuscite brièvement en 1950 et en 1960.

En 1952, José Maria Velasco Ibarra, à la tête d’une coalition, est de nouveau candidat à la présidence de la République ; il dirige le pays pour la troisième fois entre 1952 et 1956, puis entre 1960 et 1961.

Lors des premières élections organisées après le règne des militaires, en juin 1968, José Maria Velasco Ibarra est élu pour la cinquième fois, à l’âge de 75 ans. Sa présidence prend l’allure d’une nouvelle dictature. En février 1972, il est une fois encore renversé par un coup d’État, mené par le général Guillermo Rodríguez Lara.

5.4 Évolution économique et politique des années 1970 à nos jours

L’établissement d’un plan économique quinquennal, articulé en priorité autour de l’agriculture, du logement et de l’industrie, figure parmi les premières mesures du nouveau régime. Les années 1970 voient l’apogée de l’exploitation des gisements pétroliers de l’Équateur, qui devient le deuxième plus grand exportateur de pétrole d’Amérique latine, après le Venezuela. Ses revenus pétroliers lui procurent les devises étrangères et les fonds d’investissement dont il a besoin, mais stimulent également l’inflation et augmentent les inégalités sociales.

Un référendum sur le projet d’une nouvelle Constitution et la mise en place d’une élection présidentielle future se déroule en 1978. En 1979, Jaime Roldós Aguilera, leader de la Concentration des forces populaires, est élu président et la nouvelle Constitution prend effet. Il s’attaque au problème majeur de l’Équateur, en l’occurrence la structure agraire archaïque du pays, 40 p. 100 des terres cultivables étant possédées par 1 p. 100 de la population. Décidée dès 1975, la réforme agraire se met en place en 1980. En matière de relations extérieures, des incidents de frontière dégénèrent en conflit armé avec le Pérou, mais s’apaisent un temps, grâce à un arbitrage international en mars 1981.

En mai 1984, León Febres Cordero Rivadeneira devient le nouveau chef de l’État équatorien ; il oriente sa politique économique vers un certain libéralisme, mais son gouvernement doit faire face, en 1986, à la baisse des cours dont il a augmenté la production et à la mutinerie avortée du général Franck Vargas et, en 1987, à un terrible séisme dans l’Oriente qui fait 3 000 morts.

Élu président de la République en 1988, le social-démocrate Rodrigo Borja choisit de revenir au dirigisme économique, en nationalisant notamment l’industrie du pétrole (1988). Il doit affronter, en juin 1990, le mouvement des Indiens pour la reconnaissance de leurs droits sur la terre. Regroupées au sein d’une Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (Conaie), les tribus indiennes paralysent la vie du pays par une grève pacifique. Le Levantamiento indien est un véritable électrochoc pour le pouvoir politique. Malgré l’opposition de l’armée et de la plupart des partis politiques, le président Borja accorde à la confédération des Shuars la propriété de 11 000 km2 en Amazonie, tandis qu’une répression discrète menée par des groupes paramilitaires élimine certains leaders indiens.

En 1992, Sixto Duran Bellen accède à la présidence. Au cours de son mandat, marqué par une loi de développement agraire et le maintien de la croissance économique, de nouvelles tensions avec le Pérou dégénèrent, en janvier 1995, en lutte armée. Le territoire disputé, la cordillère du Condor, couvre une superficie de 340 km2 dans une région montagneuse potentiellement riche en pétrole et constituant, par ailleurs, un débouché sur l’Amazonie. Après la signature du cessez-le-feu en mars 1995, les négociations aboutissent à la création d’une zone de démilitarisation, toutefois les tensions persistent. En mai 1999, dans le cadre de l’accord de paix signé en octobre 1998, les frontières en Amazonie entre l’Équateur et le Pérou sont définitivement fixées, mettant fin à un litige frontalier vieux d’un siècle et demi, à l’origine de plusieurs conflits.

Élu à la présidence de la République en juillet 1996, Abdala Bucarám Ortiz affiche un comportement personnel que d’aucuns qualifient d’« excentrique « et met en œuvre un programme d’austérité qui entraîne une croissance vertigineuse des prix. En février 1997, une grève générale incite le Parlement à destituer Bucarám pour incapacité « mentale et physique « et Fabian Alarcón est élu président par intérim pour dix-huit mois. Il s’engage à organiser des élections générales et à mettre en œuvre une réforme constitutionnelle.

En juillet 1998, le chrétien-démocrate Jamil Mahuad (ancien maire de Quito) est élu président. Il doit faire face à une situation économique difficile, liée notamment à la crise asiatique.

En 1999, la crise sociale et financière ne fait que s’aggraver, et des grèves répétées amènent le président à décréter l’état d’urgence à plusieurs reprises. En juillet, des milliers d’Indiens occupent pacifiquement la capitale « pour la vie et contre la faim «. L’annonce de la « dollarisation « de l’économie — abandon de la monnaie nationale, le sucre — au début de l’année 2000 provoque un soulèvement indigène, soutenu par des militaires et les syndicats, qui renverse le président Jamil Mahuad. Cependant, le « Parlement national des peuples de l’Équateur « est éphémère, le vice-président Gustavo Noboa s’emparant dès le 21 janvier 2000 du pouvoir avec l’appui du haut commandement militaire et des Indiens.

Sixième président équatorien en quatre ans et ancien recteur de l’université de Guayalquil, Gustavo Noboa, après avoir utilisé la manière forte, accepte toutefois quelques aménagements, sans qu’aucun des problèmes de fond soit résolu. En effet, l’Équateur, loin de sortir de la dépression, continue d’affronter, en vertu de la multiplication du commerce dans la zone andine, la concurrence des pays développés sur les marchés internationaux sans posséder lui-même l’appareil productif suffisant. La principale conséquence est une paupérisation accrue (deux tiers de la population) chez les Indiens. Au lendemain de sa prise du pouvoir, Gustavo Noboa confirme la dollarisation comme le modèle approprié pour faire face à la crise. Cependant, à la fin de l’an 2000, l’inflation atteint 100 p. 100, alors qu’elle était de 60 p. 100 en 1999. L’état d’urgence est à nouveau proclamé en février 2001.

C’est dans ce contexte économique difficile que se déroule l’élection présidentielle de 2002. Onze candidats s’affrontent au premier tour dont, pour la première fois, un Indien. Après l’échec de tous les candidats issus des partis traditionnels, Lucio Gutiérrez l’emporte au second tour avec 54,6 p. 100 des voix, notamment celles de la population pauvre et indienne. Ancien colonel, âgé de 45 ans, il est en effet l’un des principaux militaires à avoir soutenu le soulèvement des Indiens en 2000. Lutter contre la pauvreté et la corruption est au cœur de ses priorités, mais la déception l’emporte rapidement. La signature d’un accord avec le FMI ayant pour conséquence la mise en place d’un plan d’austérité entraîne la dissolution de l’alliance passée avec le mouvement indien. En juillet 2003, les deux ministres indiens du parti Pachakutik opposés à cette politique néolibérale démissionnent du gouvernement. Prenant le contrôle de la Cour suprême afin de faire amnistier d’anciens présidents, Lucio Gutiérrez déclenche la colère de la population, en premier lieu de la classe moyenne. Au mois d’avril 2005, des manifestations de rue conduisent à la destitution du président Gutiérrez par le Parlement. Il est remplacé par son vice-président, Alfredo Palacio, chirurgien de formation. Le gouvernement est confronté au cours de l’été 2005 à des troubles dans les zones pétrolières, au nord-est du pays, où la population dénonce l’absence de retombées locales en termes de développement de l’exploitation du pétrole qui fournit le quart du PIB du pays. L’état d’urgence est décrété.

L’élection présidentielle de l’automne 2006 est remportée par Rafael Correa, un économiste surnommé le « Chavez équatorien «, avec 56,8 p. 100 des voix face à Alvaro Noboa, l’homme le plus riche du pays, « roi de la banane «. Souhaitant refonder les institutions, le nouveau président est partisan de la réunion d’une Assemblée constituante. Sur le plan économique, affichant son « réalisme «, il n’entend pas remettre en cause la dollarisation de l’économie, mais s’oppose au traité de libre commerce en négociation avec les États-Unis.

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« Matiere et forme ne suffisent pas adefinir un etre On ne peut pas reduire les choses a n'etre que matiere et forme.

En effet, pour comprendre une chose, it faut non seulement savoir a quoi elle ressemble et de quoi elle est faite, mais encore a quoi elle peut servir. Pour definir un etre, it faut, au moms, quatre termes T out etre est le resul- tat de quatre causes: la cause materielle et la cause formelle, certes, mais aussi la cause effi- ciente (celle qui impose une forme a la matiere) et la cause finale (la rai- son pour laquelle la matiere recoit, ou prend, une forme).

En ne par- lant que de matiere et de forme, on occulte une partie de la rea- lite.

Retour sur l'exemple de la statue L a statue de Zeus est Imce qu'elle est en rai- son de sa matiere: le marbre dont elle est tiree; "Les causes d'un etre se disent en quatre sens: en un sens, par cause nous entendons Ia forme; (...) en un autre sens, Ia cause est matiere; (...) en un troisieme sens, c'est le principe d'ou part le mouvement; en un quatrieme, c'est la cause finale." Aristote, Metaphysique de l'agent de son facon- nage: le sculpteur avec son savoir-faire; de sa forme: l'apparence du dieu qui preexiste a la realisation dans l'esprit du sculpteur; et de la fin qui a determine le tra- vail de l'artiste: mani- fester la beaute du dieu, afin de l'offrir au culte. Pour definir un etre, it faut connaitre sa fonction our savoir ce qu'est une hache, it ne suf- fit pas de dire qu'elle est faite d'un manche de bois et d'un tranchant d'acier.

Une hache, c'est une matiere et une forme, mais c'est aussi et surtout une utilite et une fin, c'est-A-dire une fonction. Tous les etres sont composes d'une matiere et d'une forme, mais Hs ne sont pas que cela.

En effet, la nature d'un etre, ce n'est pas que ce qu'il est, c'est aussi ce qui lui donne un sens, ce pour quoi it est fait.. »

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