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Est-il possible d'être toujours conscient de tout ce que l'on dit ?

Publié le 20/07/2005

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TRANSITION Si la conscience se veut raisonnable et raisonnante dans toutes les activités qui sont les siennes, comment expliquer alors que mes mots puissent me trahir, que ma langue puisse "fourcher"?     II. Des paroles nous échappent, "dire" devient un acte que je ne maîtrise pas dans sa totalité.   1. Il y des pensées sourdes et aveugles, des propos qui peuvent m'échapper sans que je puisse m'en rendre compte dans l'instant.   Texte : Nouveaux Essais sur l'entendement humain (écrits en 1704, publiés en 1765),préface, Édition Janet, Paris, 1866 "Il y a mille marques qui font juger qu'il y a à tout moment une infinité de perceptions en nous, mais sans aperception1 et sans réflexion, c'est-à-dire des changements dans l'âme même dont nous ne nous apercevons pas, parce que ces impressions sont ou trop petites et en trop grand nombre, ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant à part; mais jointes à d'autres, elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins confusément dans l'assemblage. C'est ainsi que l'accoutumance fait que nous ne prenons pas garde au mouvement d'un moulin ou à une chute d'eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps. Ce n'est pas que ce mouvement ne frappe toujours nos organes, et qu'il ne se passe encore quelque chose dans l'âme qui y réponde, à cause de l'harmonie de l'âme et du corps, mais ces impressions qui sont dans l'âme et dans le corps, destituées des attraits de la nouveauté, ne sont pas assez fortes pour s'attirer notre attention et notre mémoire, attachées à des objets plus occupants. Car toute attention demande de la mémoire, et souvent, quand nous ne sommes point admonestés2, pour ainsi dire, et avertis de prendre garde à quelques-unes de nos propres perceptions présentes, nous les laissons passer sans réflexion et même sans être remarquées. Mais si quelqu'un nous en avertit incontinent3 après et nous fait remarquer, par exemple, quelque bruit qu'on vient d'entendre, nous nous en souvenons et nous nous apercevons d'en avoir eu tantôt quelque sentiment.

Lorsque nous parlons, discutons, partageons une conversation, nous sommes conscients de ce que nous disons au sens où nous accompagnons nos paroles de sens, d'ordre, de logique nécessités par la communication. Parfois pourtant il nous arrive de n'être pas conscients de ce que l'on dit, des mots, des paroles nous échappent, notre langue a "fourché". Il est donc possible de n'être pas conscient de ce que l'on dit. Comment expliquer l'émergence, l'extériorisation de propos, d'idées, de pensées qui échappent à la conscience. Comment puis-je alors me rendre compte de tels propos? Est-ce toujours rétrospectivement? Un tel questionement remet en cause la souveraineté de la conscinece et de la raison : des pensées, des paroles peuvent donc être tenues en leur absence. Comment s'orgnaisent les "coulisses" de la pensée? De tels propos, de telles paroles qui m'échappent ne posent-elles pas le problème de leur interprétation?

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