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esthétique - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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philosophie
esthétique - philosophie. 1 PRÉSENTATION esthétique (du grec aisthesis, « sensation «), branche de la philosophie qui a pour objet l'étude du beau, son essence et sa perception. 2 DÉFINITION ET ENJEUX L'esthétique porte également sur la question de savoir si le beau est objectivement présent dans les choses ou s'il est une qualité que l'esprit attribue aux objets ; aussi cherche-t-elle à définir les processus qui président à la perception des oeuvres d'art, et s'interroge également sur la différence entre le beau et le sublime. La critique d'art et la psychologie d'art sont des disciplines distinctes, mais toutes deux s'apparentent à l'esthétique. La critique d'art étudie les oeuvres, analyse leur structure, leur signification et tente de définir leur place dans l'histoire de l'art en les comparant et en évaluant leur degré d'originalité. La psychologie de l'art s'intéresse aux facteurs qui déterminent la réception d'une oeuvre : elle examine les réactions suscitées par la couleur, le son, le trait, la forme et les mots, ainsi que les émotions que ces éléments provoquent. Le terme d'« esthétique « est introduit en 1750 par le philosophe allemand Alexander Gottlieb Baumgarten. Cependant, bien avant que l'esthétique ne soit constituée en tant que discipline, l'homme cherchait à comprendre la nature du beau. Depuis le XIXe siècle, la réflexion des artistes sur l'art a contribué à enrichir les théories esthétiques. 3 THÉORIES CLASSIQUES 3.1 Platon La première théorie du beau est celle de Platon. Selon sa philosophie, la réalité est constituée d'archétypes, idées, formes ou encore modèles parfaits des choses, dont l'homme ne connaît que les reflets à travers l'expérience sensible. Ces modèles confèrent aux choses du monde, toujours mouvantes et susceptibles de disparaître, une apparence de stabilité. Le philosophe a pour tâche de s'élever par la pensée au niveau de cette réalité immuable. Parmi ces archétypes se trouve le Beau, dont on peut avoir une idée par réminiscence. L'oeuvre d'art est en quelque sorte une copie de ce Beau idéal, elle s'en approche autant qu'elle le peut. L'art, dans cette conception, est ainsi l'imitation (mimèsis) d'un Beau uniquement intelligible. 3.2 Aristote Aristote se démarque de Platon en ce qu'il opère un retour à la contingence du monde. Sa conception de l'imitation ne se réfère pas à un ordre transcendant, mais à la Nature telle qu'elle apparaît. L'artiste l'imite mais, comme l'écrit Aristote, « l'art complète en partie ce que la Nature ne peut pas achever «. Aristote établit quatre « causes « qui président à la création de l'oeuvre d'art (et d'une création humaine en général) : la cause matérielle (par exemple, une coupe sacrificielle est faite d'argent) ; la cause formelle (la coupe a une forme particulière) ; la cause finale (elle est conçue dans un but précis) et la cause efficiente, à savoir l'homme qui rassemble les trois premières causes pour concevoir l'objet. Il y a là l'ébauche d'une esthétique normative, qui porte en elle les racines d'un certain académisme : s'il y a imitation de la Nature, c'est en fonction d'une certaine exigence d'universalité. Pour Aristote comme pour Platon, la conception du Beau est inséparable de la morale et de la politique. Aristote livre ses réflexions sur la musique dans sa Politique, où il montre que l'art a une incidence sur la façon d'être de l'homme et par conséquent sur la vie sociale : l'art permet une réconciliation de passions opposées. C'est ce qu'il démontre également dans la Poétique, oeuvre qui explore les principes de l'art dramatique : dans la tragédie, la présentation de passions exacerbées « purge « en quelque sorte le spectateur de ses passions. C'est l'effet de la catharsis, qui n'est pas seulement une thérapeutique de l'âme humaine, mais aussi une forme de libération permettant à l'homme de devenir apte au bonheur. Le théâtre classique français du la théorie littéraire jusqu'au 4 Au XIXe XVIIe siècle est considérablement influencé par la Poétique d'Aristote. Des dramaturges comme Jean Racine, Pierre Corneille et Molière adhèrent au principe de l'unité de temps, de lieu et d'action, conception qui domine siècle. MOYEN ÂGE ET RENAISSANCE IIIe siècle, le philosophe néo-platonicien Plotin opère un retour à Platon en portant les conséquences de l'enseignement platonicien à leur aboutissement. La beauté ouvre la voie à la connaissance, l'art élève l'âme en lui permettant de contempler l'universel. Selon Plotin, les seuls moments authentiques de la vie sont les moments mystiques, ceux qui font prendre conscience à l'âme de son union avec le divin, que Plotin appelle l'Un. L'expérience du Beau est très proche de l'expérience mystique, elle permet de percevoir l'unité du monde. Au Moyen Âge, l'art est considéré comme un des modes d'expression religieuse et ses principes reposent sur le néoplatonisme. Dès la fin du 5 XIVe siècle et durant la Renaissance, l'art se sécularise et l'esthétique prend une autre dimension : la beauté devient convention et harmonie, et l'art revient vers l'homme. ESTHÉTIQUE MODERNE Le grand élan que connaît la pensée esthétique à l'époque moderne se produit en Allemagne au XVIIIe siècle. 5.1 Kant Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe siècle, s'intéresse, dans la Critique du jugement (1790), aux jugements esthétiques. Dans sa formule célèbre, « le Beau est ce qui plaît universellement sans concept «, il implique la non-objectivité du jugement esthétique, mais également il énonce la caractéristique du plaisir esthétique. Celui-ci est désintéressé, il vaut pour la forme de l'objet et non pas pour son contenu. Par ailleurs, les conditions de la faculté de juger sont les mêmes pour tous les hommes, il n'y a donc pas lieu de s'étonner si le Beau donne lieu à des jugements universels. L'art devrait procurer la même satisfaction désintéressée que la beauté naturelle. Paradoxalement, l'art peut accomplir une chose dont la nature est incapable. Il peut réunir beauté et laideur en un objet. Un tableau admirable d'un visage laid demeure un beau tableau. 5.2 Critiques allemands Dans son Laokoon (1766), Gotthold Ephraim Lessing, critique et dramaturge allemand, affirme que l'art n'atteint son apogée que s'il accepte les limitations de la raison. Johann Joachim Winckelmann s'accorde avec les Grecs anciens pour affirmer que l'art accompli est impersonnel, qu'il exprime un idéal de proportion et d'équilibre plutôt que la personnalité de son créateur. Le philosophe allemand Johann Gottlieb Fichte considére la beauté comme une vertu morale. En créant un monde où la beauté tout autant que la vérité sont une fin, l'artiste présage la liberté absolue, but de toute volonté humaine. Pour Fichte, l'art est individuel et non social, mais il réalise un grand dessein de l'homme. 6 XIXE SIÈCLE 6.1 Hegel Au XIXe siècle, G.W.F. Hegel, contre la pensée kantienne, situe ailleurs l'activité artistique. Celle-ci exprime une libération par rapport à la Nature. Dans la terminologie hégélienne, l'Art exprime l'Esprit qui se découvre lui-même à travers son expression sensible, naturelle. L'Art réalise la rencontre de l'Esprit et de la réalité sensible, il ne saurait donc y avoir de Beau naturel. 6.2 Schopenhauer Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer croit que les formes de l'univers, comme les formes éternelles platoniciennes, existent au-delà du monde de l'expérience et que l'on parvient à la satisfaction esthétique en les contemplant pour ellesmêmes et qu'ainsi la satisfaction esthétique constitue le moyen par excellence pour échapper à l'insupportable pesanteur du monde quotidien. 6.3 Nietzsche Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche suit d'abord Schopenhauer, puis s'en sépare. Nietzche s'accorde sur l'idée que la vie est tragique, mais refuse d'exclure pour autant l'ouverture du monde tragique à la joyeuse affirmation dont la réalisation intégrale est l'art. Son affirmation essentielle est que « l'Art a plus de valeur que la vérité «. La création de l'artiste, dans l'instant, devient pour celui qui la contemple un instant éternel, affirmation la plus haute de la vie. 7 ESTHÉTIQUE ET ART 7.1 Art et nature Parallèlement aux réflexions philosophiques sur l'art, l'esthétique traditionnelle aux XVIIIe et XIXe siècles est dominée par l'idée que l'art imite la nature. On suppose également que les oeuvres d'art ont une utilité sociale : les peintures peuvent aider à commémorer les événements historiques ou encourager la moralité. La musique peut inspirer pitié ou patriotisme. 7.2 La « révolution « impressionniste Dans la seconde moitié du XIXe siècle, ces idées traditionnelles sont ébranlées par des conceptions esthétiques nouvelles. C'est particulièrement le cas en peinture. Les impressionnistes français comme Claude Monet accusent les peintres dits académiques de mettre sur la toile ce qu'ils croient devoir voir et non pas ce qu'ils voient réellement, le travail de la lumière et de l'ombre, des surfaces aux multiples couleurs ou aux formes oscillantes sous le jeu des mouvements du soleil. Si bien qu'à la fin du XIXe siècle, des peintres postimpressionnistes comme Paul Cézanne, Paul Gauguin et Vincent Van Gogh sont davantage intéressés par la structure de la peinture, l'expression de leur propre psychisme et non par la représentation des objets de la nature. Au début du XXe siècle, cet intérêt pour la structure s'accroît avec l'apparition du cubisme, comme chez Georges Braque et Pablo Picasso. La tendance expressionniste de ce renouveau se reflète dans l'oeuvre d'Henri Matisse et dans celles des représentants de l'expressionnisme allemand, comme Ernst Ludwig Kirchner. L'expressionnisme est aussi présent dans le théâtre, en particulier chez le Suédois August Strindberg et l'Allemand Frank Wedekind. 7.3 L'art pour l'art Le principe de « l'art pour l'art «, qui a son origine dans l'idée kantienne selon laquelle l'art a sa propre raison d'être, peut justifier de telles approches artistiques ; l'écrivain français Théophile Gautier, en pleine période romantique, affirme déjà que l'art n'a rien à voir avec la morale. La formule « l'art pour l'art « est introduite en 1818 par le philosophe français Victor Cousin, qui est aussi l'introducteur de la philosophie hégélienne en France. Sa doctrine, parfois appelée esthétisme, est adoptée en Grande-Bretagne par le critique d'art Walter Horatio Pater, par les peintres préraphaélites et par le peintre américain James Abbott McNeill Whistler. En France, le principe est le credo de poètes comme Charles Baudelaire. De fait, le principe sous-tend en grande partie l'art occidental d'avant-garde au début du Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés. XXe siècle.
philosophie

« 5. 1 Kant Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIII e siècle, s’intéresse, dans la Critique du jugement (1790), aux jugements esthétiques.

Dans sa formule célèbre, « le Beau est ce qui plaît universellement sans concept », il implique la non-objectivité du jugement esthétique, mais également il énonce la caractéristique du plaisir esthétique.

Celui-ci est désintéressé, il vaut pour la forme de l’objet et non pas pour son contenu.

Par ailleurs, les conditions de la faculté de juger sont les mêmes pour tous les hommes, il n’y a donc pas lieu de s’étonner si le Beau donne lieu à des jugements universels. L’art devrait procurer la même satisfaction désintéressée que la beauté naturelle.

Paradoxalement, l’art peut accomplir une chose dont la nature est incapable.

Il peut réunir beauté et laideur en un objet.

Un tableau admirable d’un visage laid demeure un beau tableau. 5. 2 Critiques allemands Dans son Laokoon (1766), Gotthold Ephraim Lessing, critique et dramaturge allemand, affirme que l’art n’atteint son apogée que s’il accepte les limitations de la raison.

Johann Joachim Winckelmann s’accorde avec les Grecs anciens pour affirmer que l’art accompli est impersonnel, qu’il exprime un idéal de proportion et d’équilibre plutôt que la personnalité de son créateur.

Le philosophe allemand Johann Gottlieb Fichte considére la beauté comme une vertu morale.

En créant un monde où la beauté tout autant que la vérité sont une fin, l’artiste présage la liberté absolue, but de toute volonté humaine.

Pour Fichte, l’art est individuel et non social, mais il réalise un grand dessein de l’homme. 6 XIX E SIÈCLE 6. 1 Hegel Au XIXe siècle, G.W.F.

Hegel, contre la pensée kantienne, situe ailleurs l’activité artistique.

Celle-ci exprime une libération par rapport à la Nature.

Dans la terminologie hégélienne, l’Art exprime l’Esprit qui se découvre lui-même à travers son expression sensible, naturelle.

L’Art réalise la rencontre de l’Esprit et de la réalité sensible, il ne saurait donc y avoir de Beau naturel. 6. 2 Schopenhauer Le philosophe allemand Arthur Schopenhauer croit que les formes de l’univers, comme les formes éternelles platoniciennes, existent au-delà du monde de l’expérience et que l’on parvient à la satisfaction esthétique en les contemplant pour elles- mêmes et qu’ainsi la satisfaction esthétique constitue le moyen par excellence pour échapper à l’insupportable pesanteur du monde quotidien. 6. 3 Nietzsche Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche suit d’abord Schopenhauer, puis s’en sépare.

Nietzche s’accorde sur l’idée que la vie est tragique, mais refuse d’exclure pour autant l’ouverture du monde tragique à la joyeuse affirmation dont la réalisation intégrale est l’art.

Son affirmation essentielle est que « l’Art a plus de valeur que la vérité ».

La création de l’artiste, dans l’instant, devient pour celui qui la contemple un instant éternel, affirmation la plus haute de la vie. 7 ESTHÉTIQUE ET ART 7. 1 Art et nature Parallèlement aux réflexions philosophiques sur l’art, l’esthétique traditionnelle aux XVIII e et XIXe siècles est dominée par l’idée que l’art imite la nature.

On suppose également que les œuvres d’art ont une utilité sociale : les peintures peuvent aider à commémorer les événements historiques ou encourager la moralité.

La musique peut inspirer pitié ou patriotisme. 7. 2 La « révolution » impressionniste Dans la seconde moitié du XIXe siècle, ces idées traditionnelles sont ébranlées par des conceptions esthétiques nouvelles.

C’est particulièrement le cas en peinture.

Les impressionnistes français comme Claude Monet accusent les peintres dits académiques de mettre sur la toile ce qu’ils croient devoir voir et non pas ce qu’ils voient réellement, le travail de la lumière et de l’ombre, des surfaces aux multiples couleurs ou aux formes oscillantes sous le jeu des mouvements du soleil. Si bien qu’à la fin du XIXe siècle, des peintres postimpressionnistes comme Paul Cézanne, Paul Gauguin et Vincent Van Gogh sont davantage intéressés par la structure de la peinture, l’expression de leur propre psychisme et non par la représentation des objets de la nature.

Au début du XXe siècle, cet intérêt pour la structure s’accroît avec l’apparition du cubisme, comme chez Georges Braque et Pablo Picasso.

La tendance expressionniste de ce renouveau se reflète dans l’œuvre d’Henri Matisse et dans celles des représentants de l’expressionnisme allemand, comme Ernst Ludwig Kirchner.

L’expressionnisme est aussi présent dans le théâtre, en particulier chez le Suédois August Strindberg et l’Allemand Frank Wedekind. 7. 3 L’art pour l’art Le principe de « l’art pour l’art », qui a son origine dans l’idée kantienne selon laquelle l’art a sa propre raison d’être, peut justifier de telles approches artistiques ; l’écrivain français Théophile Gautier, en pleine période romantique, affirme déjà que l’art n’a rien à voir avec la morale.

La formule « l’art pour l’art » est introduite en 1818 par le philosophe français Victor Cousin, qui est aussi l’introducteur de la philosophie hégélienne en France. Sa doctrine, parfois appelée esthétisme, est adoptée en Grande-Bretagne par le critique d’art Walter Horatio Pater, par les peintres préraphaélites et par le peintre américain James Abbott McNeill Whistler.

En France, le principe est le credo de poètes. »

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