Etude de tableau : les ambassadeurs

Les ambassadeurs

Les Ambassadeurs est un tableau peint en 1533 par Hans Holbein le jeune représentant deux personnages : Jean de Dinteville et Georges de Selve. Il est conservé à la National Gallery de Londres.

Ce tableau de face est en plan moyen. Il est coupé par deux lignes : une verticale qui passe au milieu, sur l’étagère ; et une deuxième horizontale qui passe entre les deux étagères. Le tableau est réaliste. Les deux personnages sont des ambassadeurs : celui de gauche l’ambassadeur de François I en Angleterre et commanditaire de cette œuvre auquel il participe (structure), vêtu d’un habit riche (fourrure) et coloré (pouvoir politique), le deuxième est un évêque, sobrement habillé (pouvoir religieux). Ce tableau est riche en objets et en symboles :

-         sur l’étagère supérieure (de gauche à droite) / objets du ciel :

Il y a un(e) globe/sphère céleste (constellations mythologiques), plusieurs cadrans solaires ( le cylindrique = cadran de berger), un astrolabe au centre (outil de navigation), un livre avec une inscription latine et un torquetum, ou turquet tout à droite (instrument permettant de localiser les corps célestes, indiquer les coordonnées et l’heure).

-         sur l’étagère inférieure / objets de la Terre :

Il y a un globe terrestre, un livre (d’arithmétique destiné au marchand), une équerre, un compas, un cahier à musique (hymnes luthériens de Johannes Walter ou figure les 10 commandements de Luther traduits en allemand, quatre flûtes et un luth dont une corde est cassée (harmonie brisée : exemple, réforme.. ?).

-         Autres objets :

Le personnage de gauche tient une dague probablement en or (où est gravé son âge). L’âge du second est inscrit sur le livre sur lequel il se pose ; il tient une paire de gants. Il y a un crucifix en haut à gauche du tableau (symbole religieux), il est sobre (Eglise réformée). En bas au centre, un crâne sous la forme d’une anamorphose (à la mode à l’époque) évoque les « vanités » (nature morte qui rappelle que la mort nous attend : elle condamne l’orgueil et l’avarice car les biens sont éphémères.

Ici, il y a beaucoup d’objets se rapportant au savoir (mathématiques, astronomie, musique, géographie,…). Ce tableau est humaniste par cet aspect, il faut s’intéresser aux sciences et aux savoirs car elles ne sont pas éphémères (comme les objets = crâne). Le livre aux inscriptions latines rappelle le retour aux sources. L’Homme, centre de l’univers, recherche le progrès : les Grandes découverts, les savoirs, de nouvelles idées. De nombreux objets se rapportent à la religion (cahier à musique, crucifix) : il évoque le protestantisme, notamment celui de Luther par la sobriété du crucifix, caché, et les commandements cités (cahier). Tous ces aspects sont représentatifs de l’évolution de l’Homme, de ses idées, de ses connaissances : les ambassadeurs, « ambassadeurs de la culture et des sciences », sont le symbole de l’Humanisme et, plus généralement, de la Renaissance.