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étymologie - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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étymologie - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION étymologie, terme désignant à la fois la science de l'évolution des mots et l'origine d'un mot. Difficile à définir précisément, l'étymologie a été, au cours de sa longue histoire, rattachée à la philosophie comme à la linguistique. Formé sur l'adjectif grec (« vrai «), le terme signifie « étude du vrai «. 2 DE LA CONJECTURE À LA SCIENCE Les toutes premières spéculations philosophiques et théologiques sur l'origine des mots étaient liées à la réflexion sur l'origine du langage. En dehors de toute perspective historique, certains partaient du principe que le langage avait une origine naturelle (onomatopéique), d'autres, qu'il s'était établi sur des conventions. 2.1 Déductions analogiques Les premiers essais en matière d'étymologie s'appuyaient sur des constats de similitude entre les mots. Au début du VIIe siècle, Isidore de Séville (Etymologiae) recensait des étymologies fondées sur des analogies : le latin corpus était ainsi une contraction de l'expression corruptus perit parce que le corps est mortel. Par la suite, d'autres auteurs (Estienne Guichard, l'Harmonie étymologique des langues, 1606) ont été jusqu'à établir des étymologies complexes en manipulant les lettres des mots et en procédant à des inversions, des anagrammes ou des permutations. L'erreur fondamentale de ce type d'analyse, c'est que l'étymologiste part du sens pour justifier ensuite l'évolution de la forme, ce qui revient à admettre que le sens est plus stable que la forme phonétique. Cette conception de l'art étymologique, fondée sur la croyance que la vérité des mots consiste dans leur conformité avec les choses, a perduré jusqu'au XIXe siècle. 2.2 Première perception historique Parallèlement, dès le Moyen Âge, une nouvelle conscience de l'importance du paramètre historique est apparue, qui, si elle s'est précisée au XVIIe siècle, ne s'est vraiment affirmée qu'au début du XIXe siècle. Ce n'est qu'en abandonnant l'idée de la nécessité du lien entre le mot et la chose et en adoptant cette perspective historique, que l'étymologie a pu devenir ce qu'elle est depuis le XIXe siècle : une science consistant à rechercher les étymons, c'est-àdire les mots ou morphèmes plus anciens qui sont à l'origine d'une forme. 3 PREMIÈRES LOIS PHONÉTIQUES La découverte du sanskrit permit à l'étymologie de prendre un caractère plus scientifique. Au début du XIXe siècle, les linguistes comparatistes qui étudiaient le sanskrit remarquèrent que cette langue présentait des ressemblances lexicales avec le latin et le grec. Après que la comparaison lexicale eut été étendue à d'autres langues, l'idée d'une origine commune, d'une parenté linguistique indo-européenne se fit jour et eut pour conséquence l'élaboration de lois phonétiques comme la loi de Grimm. Jacob Grimm (1822), à la suite du linguiste danois Rasmus Rask, releva des correspondances systématiques entre les sons de mots de sens équivalent appartenant à des langues différentes. Il remarqua, entre autres, que les langues germaniques avaient un /f/ là où d'autres langues indo-européennes, comme le latin et le grec, avaient un /p/ (gotique fotus ; latin pedis). Ainsi, le développement de la phonétique historique, qui systématise les évolutions sonores dans la langue et en établit les lois, a constitué le premier outil indispensable de la science de l'étymologie. Dès lors l'étymologie complète d'un mot devait rendre compte de son évolution phonétique. On a ainsi établi qu'une langue peut posséder des doublets, dont l'un correspond à l'évolution phonétique normale à partir de l'étymon, et l'autre à un emprunt savant (c'est le cas par exemple du couple frêle / fragile, dont le second provient du latin fragilem, cependant que le premier représente une évolution phonétique depuis le bas latin fragile(m)). 4 ÉTYMOLOGIE MODERNE L'étymologie moderne repose sur ces découvertes des comparatistes. Les recherches étymologiques sont diachroniques. Il est nécessaire de déterminer la forme et l'usage le plus ancien du mot et de respecter l'évolution historique. Pour ce qui est des langues indo-européennes, les lois phonétiques doivent être prises en compte, tout particulièrement dans le cas des consonnes. Les ressemblances de forme et de sens entre des mots de langues non apparentées relèvent vraisemblablement du hasard, et, en tant que telles, ne doivent pas être prises en compte. Des ressemblances phonétiques accidentelles ont ainsi pu être prises, à tort, pour des mutations phonétiques ou pour une preuve de parenté. Le fait que le latin taurus ressemble à l'arabe thaur, tous deux signifiant taureau, ou que l'anglais sheriff ressemble au mot arabe sharif, relèveraient ainsi du hasard dans la mesure où il n'y a aucune relation de parenté. Le XXe siècle a vu se mettre en place une controverse entre les tenants d'une étymologie exclusivement fondée sur les lois phonétiques, comme Gaston Paris, et ceux qui voulaient introduire la sémantique dans la recherche étymologique comme Gilliéron ou Schuchardt. De ces débats a résulté une conception de l'étymologie qui doit prendre en compte non seulement la filiation des formes mais aussi des sens successifs, de même que les facteurs sociologiques de changement (influence de l'usage populaire, par exemple). Le mot est dès lors étudié à l'intérieur d'un système complexe de relation (champs sémantique, extension géographique d'utilisation, etc.). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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