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Exemple écrit d'invention

Publié le 06/05/2012

Extrait du document

Orphée tombant à genoux, le visage en larme, sort sa lyre et fredonne.Oh pourquoi, pourquoi belle Eurydice ai-je voulu me retourner alors que la lumière nous faisait face. Emporté par ma peur je vous ai vu disparaître à nouveau. Mon coeur se déchire alors que votre esprit n'est plus, votre image retournant dans les méandres des ténèbres subsiste. Mes jambes ne me tiennent plus alors que je j'entends le glas de notre amour sonner. Je ne puis même plus crier mon désespoir, les forces m'ont abandonné, je vois encore votre regard plein de tristesse s'effaçant. Le doute m'étreint et m'enlève tout ce qui comptait à mes yeux. J'ai senti votre glacial touché lorsque tendant ma main, dans un élan de désespoir je tentais de sauver votre tendre vie. Ce froid ne me quitte plus, éteignant le brasier de notre amour de sa main de mort. Celle-ci, de sa grande faux, me blesse le coeur d'une blessure incurable, et le sang coule, et cela à tout jamais. J'essaye de le panser, mais votre douce voie, chantant en mon être, ranime la douleur. Une douleur anime mes mains, qui ne peuvent s'arrêter de gratter les cordes de ce bel instrument, qui honorait votre beauté chaque nuit que nous passions à la belle étoile. Je vais maintenant vivre ma vie cheminant tel un papillon de nuit attiré par la blanche lumière de la lune. Je voguerai tel un mort, dans les mers sinueuses de la souffrance morale. Je ne puis me résoudre à y mettre fin, la peur est trop grande, et je mérite cette souffrance. Par ma terrible erreur vous n'êtes plus, je ne puis toujours pas m'y résoudre. L'expiation est tout ce qui m'attend. Ma vie sera un hommage à votre mort, je vous célèbrerai jusqu'à ce que mon dernier souffle soit expiré. Le souvenir de la chaleur de vos bras s'estompe, tout comme celui de la douceur de vos roses lèvres. Mon amour, j'en veux au ciel de vous avoir menée sous terre, et j'en veux aux enfers de vous avoir repris à la vie. Ma destinée était d'être à vos côtés, je me retrouve maintenant sans but, sans credo.Orphée se retourne et vois au loin, plusieurs femmes l'épiants en silence.Ces dames me tournent autour depuis votre tragique disparition. Oh belle Eurydice, après vous, aucun être ne pourra jamais reconquérir mon coeur blessé. Mon amour subsiste avec votre souvenir, partout vous m'accompagnerez, je le sais. Mes larmes se tarissent, mais la douleur est encore profonde. Je ne puis me résoudre à quitter ce lieu funeste. Je continue à espérer, par un acte de bonté du seigneur des abysses, votre retour. Que mon chant funéraire le conquiert à nouveau, mais l'espoir s'amenuise. Sachez que jamais plus je n'aimerai, la flamme de mes sentiments a été soufflée par le froid de votre mort, et plus aucune lueur, en mes yeux ne trouve naissance. La brise souffle, j'entends au loin le clapotis de l'eau, je sens la solitude, profonde, noire, triste, sans fin. Je tombe dans l'oubli, je ne sais plus qui je suis, où je suis, et la raison de ma présence ici. Je ne comprends pas le sens de la vie, je suis tel un nouveau né qui découvre le monde. Je ne peux parler, mais que chanter. Je ne sais point marcher, et encore moins respirer. Et tel un nouveau né que l'on fesse pour en tirer le premier cri, je pleure et me fais entendre. Que le ciel m'en soit témoin, votre disparition m'accapare. Je suis maintenant allongé, je dévisage Zeus, qui tout là haut me regarde de ses yeux jetant des éclairs.  Je me sens nu, faible, incapable de vous oublier, incapable pourtant de me souvenir de votre personne, seul demeure le souvenir de votre âme. Je crois être mort, mais la vie n'est point si charitable. Je vois votre beau visage dessiné dans ce blanc nuage, avec les brindilles d'herbes voletant à tout va. Peut-être est-ce cela la mort, devoir vivre sans but, triste et souffrant à tout jamais. Devant expier ses fautes, en traînant d’un pas lancinant. Voir vivre les gens autour sans pouvoir se mêler à eux, tel un fantôme traversant le Tartare, sans compagnie, sans sentiment ni sensation. Ce n'est ici qu'un au revoir belle Eurydice, car toujours vous me hanterez. Je vous aime, ma tendre amante.

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