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Explication du Préambule des Confessions de Rousseau

Publié le 01/01/2011

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rousseau

Préambule

Introduction :

Dans ses Confessions, Rousseau se propose de nous montrer d’une part ce qu’il a été et d’autre part ce qu’a été sa vie. Dans cette œuvre longue et très riche, il parle de lui mais aussi beaucoup des autres. En effet, dans cette société d’Ancien Régime du XVIIIe siècle, il a eu le privilège de côtoyer toutes les couches de la société. C’est pour cela qu’il peut prétendre à juste titre dans notre extrait « je connais les hommes » et c’est pour cela qu’il propose que les hommes le connaissent aussi. « Je veux montrer à mes semblables un homme » il y a recherche de réciprocité.

I/ Le projet de Rousseau

Ce début est l’annonce au lecteur du projet de l’œuvre. C’est une exposition au lecteur du projet global de l’œuvre.

  1. Indications liées au projet : « je forme », « entreprise », « je veux montrer », « je viendrai, ce livre à la main », « écoutent mes Confessions » (=reprise du titre au nom du projet). Le titre lui-même montre le projet.
  2. Ce projet est présenté de façon particulière : il se place au moment où le projet est achevé. Au lieu d’employer le futur « je procéderai », comme ça, il emploie le présent : le projet est présenté comme déjà achevé.

Transition : ce projet présente aussi la caractéristique de l’ambition et qu’il a des prétentions. On peut donc se demander si au-delà de l’ambition du projet il n’y aurait pas présence d’une certaine prétention de la part de l’auteur.

II/ Les prétentions de Rousseau

  1. Le caractère d’unicité revendique (de l’œuvre)

« Une entreprise qui n’eut jamais d’exemple » et « exécution n’aura pas d’imitateur »

Lui seul a pu et personne ne pourra : Rousseau oublie st Augustin.

Le caractère unique (de la personne)

« Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vu », « j’ose croire […] existent » : fausse modestie.

« Briser le moule dans lequel elle m’a jeté » : métaphore immodeste.

De plus, dans la représentation du Jugement Dernier, quand on observe ça donne :

Rousseau arrive avec ses Confessions, parle à Dieu et lui propose de convoquer ses semblables : il ordonne à Dieu.

  1. Ce qui fait la dimension ambitieuse de l’œuvre et de sa personne est aussi la question de la valeur personnelle

« je sens », « je connais » : capacités de Rousseau

« si je ne vaux pas mieux »> « je suis autre » : donc il vaut mieux

« si la nature a bien fait ou mal fait de jeter le moule » : question rhétorique

« que chacun d’eux […] s’il ose : je fus meilleur que cet homme là » : personne ne peut être meilleur que lui, mais on peut être à son niveau.

« valoir », « juger », « bien ou mal fait », « jugement dernier », « je fus meilleur » : question du jugement de valeur, Rousseau vis-à-vis des autres.

  1. Dans la mise en scène du jugement dernier, Rousseau se conduit avec Dieu comme s’ils étaient sur un pied d’égalité.

Rousseau n’attend pas qu’on l’appelle, il vient tout seul. Par contre les autres doivent être convoqués. Il demande à Dieu (ordre) « rassemble autour de moi » : il est le centre, comme le Soleil. Dieu n’a qu’un rôle passif.

III/ Un texte apologétique

Comment juger cette immodestie qui fait que Rousseau se met constamment au dessus des autres ? Est-ce de la mégalomanie ? Peut-être un peu d’immodestie mais on peut comprendre cette posture en remplaçant cet incipit dans la visée générale de l’œuvre. Rousseau jugé par Dieu et les hommes : texte apologétique. Cette façon de se mettre en avant c’est pour se faire pardonner. L’apologétique est sa propre défense.

D’où les aveux « voilà ce que j’ai fait », « je n’ai rien tu, rien ajouté » : pas de mensonge ni d’omission.

Ceux qu’il va convoquer c’est pas pour affirmer sa supériorité, c’est pour se faire juger par un jury.

Arguments d’avocat : « méprisable, vil », « bon, généreux, sublime » il met d’abord le mauvais puis le bon avec plus de mots.

Autre calcul : rassembler tous les autres : c’est un jury et pas un ne peut se dire meilleur, il sera donc élu et les autres damnés.

Il y a persuasion et argumentation.

Conclusion :

A travers ces trois paragraphes d’introduction sont mis en place tous les enjeux de l’œuvre et on voit aussi déjà se dessiner la personne de l’auteur.

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