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Familliale - Jacques Prévert

Publié le 19/09/2010

Extrait du document

 

L’univers du poême

 

Jacques Prévert est un poète cinéaste, dialoguiste du Xxeme siècle (1900 – 1977 ). Il a écrit des poèmes d’inspirations populaires, fantastiques et engagées que l’on peut retrouvé dans les recueils « Paroles « (1945), et la pluie et le beau temps (1955). Il refusait les contraintes de vers autant que les contraintes sociale. Il denonce et critique par l’intermédiaire de ce poème, la banalisation de la guerre.

 

Ecrit en vers libres, le poème intitulé Familiale évoque avec une monotonie répétitive la situation de trois personnes constituant une famille : le père, la mère et le fils. C’est une satire sociale. Elle est construite sur une tragédie puisque le fils meurt à la guerre à la fin du texte. La simplicité des occupations et des gestes, le choix d'un vocabulaire très proche de la langue parlée familière contribuent à créer une impression de profonde banalité. Le poême ne contient aucun adjectif qualificatif et aucune ponctuation. Il n’y a aucun connecteur temporel ( sauf «  quand « v.14 ), il n ‘y a donc pas d’evolution. L’emploi du présent d’habitude permet d’appuyer sur la répétition des activités du quotidien. Dès le début du texte, on déduis l’avenir tout tracé du fils. Plusieurs mot son repris : mère, père, fils, affaires, guerre ; il n’y a pas de terme unique, ce qui renforce l’uniformité du poème. Les quatres principaux rimes que l’on retrouve tout au long du texte sont les rimes en [er], [o], [is], [ote]. Le résonnement est étroit et pauvre, l’ouverture d’esprit est restreinte etant donné toutes les répétitions. Les deux phrases interrogative du texte, créent une sorte de complicité avec le lecteur. Le vers 18 se distingue, « Le fils est tué il ne continue plus « c’est la seule rime en [u], cela ne rompt pas pour autant les activités du père et de la mère, tout continue comme avant, les affaires d’une part, le tricot de l’autre. Rien n’est dis sur la peine des personnage, c’est une tragédie silencieuse. Dans ce texte, la guerre semble être une habitude, il y a une évidente standardisation de la guerre. Les affaires dominent la guerre ( avant dernier vers : « Les affaires les affaires et les affaires « ) Après la mort du fils, les parents vont au cimetière et il trouve ça « tout naturel « alors que ça ne l’est pas, rien que le fait que le fils meurt avant les parents creer un déséquilibre. Le vers 14 est une antiphrase : « Quand il aura fini la guerre « car il est evident qu’il ne finira pas la guerre ! Le vers final est un oxymore étant donné l’absurdité de la situtation.

 

Nous avons apprécié la simplicité du poème, des expressions, qui, avec un langage adapté à tout lecteur et beaucoup de facilité, esquisse un portrait assez étrange d’une famille vivant dans la banalité et l’absence de sentiments. La thématique de ce poème,  cet-a-dire la critique de la guerre, est mis en valeur par des procédés poétiques efficaces et s’enrichie au fur et à mesure de l’avancée dans le texte, la dénonciation est evidente, l’idée est très bien developpée.

 

La phrase qui mérite d’être retenue est la suivante :

       La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires

      Les affaires la guerre le tricot la guerre

      Les affaires les affaires et les affaires

      La vie avec le cimetière.

 

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« Familiale «

 

La mère fait du tricot

Le fils fait la guerre

Elle trouve ça tout naturel la mère

Et le père qu'est-ce qu'il fait le père ?

Il fait des affaires

Sa femme fait du tricot

Son fils la guerre

Lui des affaires

Il trouve ça tout naturel le père

Et le fils et le fils

Qu'est-ce qu'il trouve le fils ?

Il ne trouve rien absolument rien le fils

Le fils sa mère fait du tricot son père fait des affaires lui la guerre

Quand il aura fini la guerre

Il fera des affaires avec son père

La guerre continue la mère continue elle tricote

Le père continue il fait des affaires

Le fils est tué il ne continue plus

Le père et la mère vont au cimetière

Ils trouvent ça naturel le père et la mère

La vie continue la vie avec le tricot la guerre les affaires

Les affaires la guerre le tricot la guerre

Les affaires les affaires et les affaires

La vie avec le cimetière.

 

Jacques PREVERT [ Paroles]

 

JACQUES      PREVERT

 

( 1900 / 1977 )

 

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