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Faut-il admettre toutes les opinions ?

Publié le 13/04/2011

Extrait du document

       L’opinion est un jugement personnel, propre à chaque individu, souvent établi par des préjugés liés à l’éducation ou à l’expérience personnelle. En soi, elle n’est donc pas universelle mais individuelle. Ainsi s’oppose-t-elle par essence à l’idée philosophique dans la quête du vrai universel. Cependant, l’opinion est un jugement spontané régi par les sentiments, aussi ne peut-elle être totalement éradiquée de l’être humain. C’est pour quoi il faut se demander, dans un raisonnement philosophique, si une opinion peut être tenue pour vraie, tolérée ou si elle dévie forcément toute pensée du Bien.      Depuis des siècles, des hommes se sont battus pour obtenir les droits fondamentaux humains dont une partie du monde jouit aujourd’hui. Parmi ces droits se trouvent le droit d’expression et la liberté de penser. Si la philosophie revendique l’objectif de se détourner du Mal au profit du Bien, elle se contredirait elle-même en réfutant ces droits, c’est-à-dire en rejetant la façon de penser d’autrui sous prétexte qu’elle serait orientée par l’éducation, ou les expériences personnelles et non par la Raison. Elle appliquerait dans ce cas une répression, telle que celle que connaît l’autre partie du monde où règnent dictature et censure, où les libertés sont compromises, ce qui remettrait en question des siècles de réflexion ayant mené à la conclusion que l’esclavage, par exemple, n’a rien de raisonnablement acceptable.      L’Histoire a façonné une société dans laquelle se côtoient différentes cultures, différents statuts sociaux, et d’autres paramètres indéniables qui mènent inéluctablement à des divergences d’opinions. Or, la Raison, outil de la recherche du Bien et donc du bonheur, nous suggère d’éviter le conflit dans la mesure du possible, puisque le conflit entraîne la souffrance et donc le Mal. Afin de vivre en communauté, chacun se doit de tolérer l’opinion d’autrui en dépit de la sienne. Cette tolérance est d’autant plus indispensable que celui qui raisonne en se basant uniquement sur ses opinions raisonne avec ses sentiments, or, si l’on contredit et rejette catégoriquement le sentiment de son interlocuteur sans jamais l’écouter, on court le risque de l’enfermer dans sa position, car ses sentiments prédominent son être. Alors, il n’y aurait plus d’accès à la discussion possible, ni à la Raison par conséquent.    Si l’on peut se permettre de tolérer les opinions, c’est parce que cela n’engage en rien un jugement de valeur. La tolérance n’est rien de plus que l’acceptation de l’existence d’une chose, et non l’approbation. En tolérant, on accède à la pensée d’un autre, et cela peut nous permettre d’évoluer dans un raisonnement philosophique, car l’opinion est un témoin important. Elle est témoin d’une Histoire, elle est témoin d’un ressenti général. L’opinion publique, collective, est un indice non négligeable sur l’impact du temps et des évolutions du monde sur une génération. Elle donne ainsi des pistes intéressantes pour raisonner sur le Bien et le Mal en comparant les avis d’une époque à une autre, en observant parallèlement ce qui a changé et a donc pu provoquer les changements de mentalité.        Cependant la tolérance a des limites, notamment lorsqu’il s’agit d’agir. Si l’on peut tolérer un regard sur une chose, peut-on tolérer un agissement qui irait à l’encontre de ce qui est acquis pour Bien sous prétexte que selon l’opinion d’un individu, ce qu’il fait est juste ? De plus, peut-on tolérer une opinion que la science réfute avec démonstration à l’appui ?      Ne pas remettre en question l’existence de Dieu, décider que la musique classique est plus belle que la musique techno, ces opinions, ces choix de valeurs, ces croyances n’ont bien souvent pas de réelle conséquence sur la vie d’autrui, et bien heureusement. Seulement, il peut arriver qu’une opinion soit si fervemment ancrée en l’Homme, qu’une croyance soit suffisamment imbriquée dans son esprit pour qu’il en oublie de tolérer à son tour. C’est alors que la Raison se doit d’entrer en jeu et de mettre un frein aux dérives. L’exemple le plus concret et le plus marquant est sans doute le racisme. Un raciste ayant pour opinion qu’un maghrébin est un être impur qui ne mérite pas de vivre décemment au même titre que les européens peut adopter un comportement violent à l’égard de cette population.    Mais la quête du Bien philosophique se doit d’être universelle, elle ne peut donc pas tolérer un quelconque passage à l’acte qui nuirait à la vie d’un individu. Elle se doit de raisonner et de mettre en garde l’individu guidé par ses sentiments en le ramenant à des arguments indéniables prouvant –autant que faire se peut en philosophie- l’incohérence morale de sa façon d’agir.  Au-delà des opinions malsaines que l’on tolère dans la pensée et non dans l’acte, il est question de se demander si l’on peut tolérer et laisser penser quelqu’un qu’une chose est vraie lorsque les sciences en prouvent la fausseté. Il ne serait pas raisonnable dans une attitude philosophique de laisser penser à quiconque que la terre est carrée et qu’elle est orbite de la Lune alors que des scientifiques par imagerie satellite ont constaté et redéfini par des équations et des théorèmes que celle-ci est ronde et qu’elle est orbite du Soleil. Laisser l’autre dans l’erreur, c’est l’empêcher d’accéder au lieu intelligible, au concept absolu de toute chose et donc à la Vérité, pour reprendre les théories de Platon. Du moins, si l’opinion fausse est tolérable en ce sens qu’elle ne provoque pas le Mal et qu’on peut donc accepter qu’une personne nie toute démonstration et s’obstine dans sa pensée, elle ne pourra en revanche en aucun cas être tenue pour vraie.      L’opinion est donc tolérable jusqu’à une certaine limite, laquelle est préservée par la Raison si elle est entendue. Mais la Raison peut-elle toujours trouver une vérité absolue pour toute chose, ou ne doit-elle pas parfois tenir plusieurs opinions comme vraies ?      La Raison aura beau chercher et user de rhétorique, elle ne pourra pas toujours mettre tout le monde d’accord sur tous les sujets. Car au-delà des conditionnements, il subsiste des questionnements qui n’ont à priori pas de critères permettant de déterminer ce qui est juste ou non de penser à leurs propos. L’Art en est l’exemple parfait. Chaque génération s’exprime à travers un mouvement, qu’il soit musical, théâtral, pictural ou tout autre domaine artistique.    Ces mouvements expriment tous une sensibilité liée à une époque. Or, on ne peut être à même de juger une œuvre qui représente un temps que nous n’avons pas vécu. Nous ne pouvons pas juger de sa splendeur, tout d’abord, car la beauté est subjective. Pour trouver une objectivité à la beauté, il faudrait questionner un être vierge, venu de nulle part, qui n’ait pas de souvenirs, et n’ait d’attachement physique et sensoriel à rien; et alors serait-il à même de juger quoi que ce soit ? Nous ne le saurons jamais, car un tel être n’existe pas.  Nous ne sommes pas non plus à même de juger si tel ou tel mouvement est représentatif de son époque, car ici encore il s’agit de juger d’un vécu, or le vécu est propre à chacun, au même titre que l’opinion certes, mais il en diffère en ce sens qu’il ne peut être changé. Notre passé est ce qu’il est, et la Raison ne pourra rien changer à cela. Si j’associe l’image d’une fleur à mon enfance, alors je représenterai mon enfance en dessinant une fleur, car telle est l’image que mon vécu m’inspire. Il n’est pas possible de me dire que mon enfance ne peut être représentée par une fleur car personne n’a marché exactement dans mes traces. Nous sommes ici au-delà de l’opinion, nous sommes dans le jugement sensoriel, un espace où ni l’opinion, ni la Raison n’ont leur place. Le seul jugement raisonnable sera d’admettre qu’il n’y a pas de vérité en ces choses ou qu’elle est relative à chacun.   

« Cependant la tolérance a des limites, notamment lorsqu'il s'agit d'agir.

Si l'on peut tolérer un regard sur une chose,peut-on tolérer un agissement qui irait à l'encontre de ce qui est acquis pour Bien sous prétexte que selon l'opiniond'un individu, ce qu'il fait est juste ? De plus, peut-on tolérer une opinion que la science réfute avec démonstrationà l'appui ? Ne pas remettre en question l'existence de Dieu, décider que la musique classique est plus belle que la musiquetechno, ces opinions, ces choix de valeurs, ces croyances n'ont bien souvent pas de réelle conséquence sur la vied'autrui, et bien heureusement.

Seulement, il peut arriver qu'une opinion soit si fervemment ancrée en l'Homme,qu'une croyance soit suffisamment imbriquée dans son esprit pour qu'il en oublie de tolérer à son tour.

C'est alorsque la Raison se doit d'entrer en jeu et de mettre un frein aux dérives.

L'exemple le plus concret et le plus marquantest sans doute le racisme.

Un raciste ayant pour opinion qu'un maghrébin est un être impur qui ne mérite pas devivre décemment au même titre que les européens peut adopter un comportement violent à l'égard de cettepopulation. Mais la quête du Bien philosophique se doit d'être universelle, elle ne peut donc pas tolérer un quelconque passage àl'acte qui nuirait à la vie d'un individu.

Elle se doit de raisonner et de mettre en garde l'individu guidé par sessentiments en le ramenant à des arguments indéniables prouvant –autant que faire se peut en philosophie-l'incohérence morale de sa façon d'agir.Au-delà des opinions malsaines que l'on tolère dans la pensée et non dans l'acte, il est question de se demander sil'on peut tolérer et laisser penser quelqu'un qu'une chose est vraie lorsque les sciences en prouvent la fausseté.

Ilne serait pas raisonnable dans une attitude philosophique de laisser penser à quiconque que la terre est carrée etqu'elle est orbite de la Lune alors que des scientifiques par imagerie satellite ont constaté et redéfini par deséquations et des théorèmes que celle-ci est ronde et qu'elle est orbite du Soleil.

Laisser l'autre dans l'erreur, c'estl'empêcher d'accéder au lieu intelligible, au concept absolu de toute chose et donc à la Vérité, pour reprendre lesthéories de Platon.

Du moins, si l'opinion fausse est tolérable en ce sens qu'elle ne provoque pas le Mal et qu'onpeut donc accepter qu'une personne nie toute démonstration et s'obstine dans sa pensée, elle ne pourra enrevanche en aucun cas être tenue pour vraie. L'opinion est donc tolérable jusqu'à une certaine limite, laquelle est préservée par la Raison si elle est entendue.Mais la Raison peut-elle toujours trouver une vérité absolue pour toute chose, ou ne doit-elle pas parfois tenirplusieurs opinions comme vraies ? La Raison aura beau chercher et user de rhétorique, elle ne pourra pas toujours mettre tout le monde d'accord surtous les sujets.

Car au-delà des conditionnements, il subsiste des questionnements qui n'ont à priori pas de critèrespermettant de déterminer ce qui est juste ou non de penser à leurs propos.

L'Art en est l'exemple parfait.

Chaquegénération s'exprime à travers un mouvement, qu'il soit musical, théâtral, pictural ou tout autre domaine artistique. Ces mouvements expriment tous une sensibilité liée à une époque.

Or, on ne peut être à même de juger une œuvrequi représente un temps que nous n'avons pas vécu.

Nous ne pouvons pas juger de sa splendeur, tout d'abord, carla beauté est subjective.

Pour trouver une objectivité à la beauté, il faudrait questionner un être vierge, venu denulle part, qui n'ait pas de souvenirs, et n'ait d'attachement physique et sensoriel à rien; et alors serait-il à mêmede juger quoi que ce soit ? Nous ne le saurons jamais, car un tel être n'existe pas.Nous ne sommes pas non plus à même de juger si tel ou tel mouvement est représentatif de son époque, car iciencore il s'agit de juger d'un vécu, or le vécu est propre à chacun, au même titre que l'opinion certes, mais il endiffère en ce sens qu'il ne peut être changé.

Notre passé est ce qu'il est, et la Raison ne pourra rien changer à cela.Si j'associe l'image d'une fleur à mon enfance, alors je représenterai mon enfance en dessinant une fleur, car telleest l'image que mon vécu m'inspire.

Il n'est pas possible de me dire que mon enfance ne peut être représentée parune fleur car personne n'a marché exactement dans mes traces.

Nous sommes ici au-delà de l'opinion, nous sommesdans le jugement sensoriel, un espace où ni l'opinion, ni la Raison n'ont leur place.

Le seul jugement raisonnable serad'admettre qu'il n'y a pas de vérité en ces choses ou qu'elle est relative à chacun.. »

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