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Faut-il aimer la vérité ?

Publié le 20/02/2011

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I. Il faut aimer la vérité

Sur le plan intellectuel, l'amour de la vérité concerne le désir de connaitre. Ce désir se fonde sur la conscience que l'ignorance constitue un manque de liberté et rend esclave et l'on se donne comme impératif de développer de la curiosité pour ne plus subir les phénomènes.ARGUMENT : Descartes, « mieux vaux le vrai à l'ignorance «Sur le plan social et politique, l'amour de la vérité concerne le parti pris que la vérité constitue une valeur en soi. Il n'ya de vie communautaire possible que dans un certain respect, une certaine confiance.

ARGUMENT : Molière, Le Misanthrope.

Sur le plan moral et éthique, aimer la vérité est existentiel, c'est un commandement moral, il n'y a pas de justification possible du mensonge, il nuit à l'humanité. ARGUMENT : Kant, « dans toutes les situations il faut toujours dire la vérité. Si l'on admet un mensonge il n'y a plus de morale donc on attaque l'humanité. Aimer la vérité c'est avoir trouvé un sens si la vérité est la décision que je prends.ARGUMENT ?Mieux vaut le savoir à l'erreur, mieux vaut la vérité à l'ignorance, si l'on veut connaitre une paix avec les autres ; il y a donc bien un impératif intellectuel, moral…à aimer la vérité. Cependant si aimer devient un amour excessif, démesuré qui conduirait au fanatisme, ne faudrait-il pas alors renoncer à aimer la vérité ? II. Il ne faut pas forcément aimer la vérité

C'est par amour de la vérité que l'on peut affirmer la nécessité d'un doute permanent et sceptique que l'on renonce à la vérité. C'est par amour passionné que l'on confond vrai et croyance et que l'on peut devenir intolérant ou dogmatique.

ARGUMENT : Pyrrhon, sceptique. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, certaines sont blessantes, certains propos manquent de tact. Il est inutile de choquer, forme de provocation vaine. Le tact et la pudeur sont éthiques. Toutes les vérités ne sont pas susceptibles d'être entendues, soit parce que je n'ai pas la connaissance soir parce que je n'ai pas la force de caractère.

ARGUMENT : Platon, Allégorie de la caverne.

Si la vérité est considérée comme une valeur, il faut prendre en compte qu'imposer sa valeur peut avoir une certaine violence.

ARGUMENT : Nietzsche, « on doit vivre dans le mensonge «Attention à ne pas confondre la vérité et ma vérité et à faire de ma vérité un absolu qui m'aveugle.

ARGUMENT ?Nous avons vu que si l'on aime pas la vérité il y a un risque d'ignorance et d'esclavage ; et sur le plan politique. Il y a un risque d'hypocrisie et de duperie. Inversement, nous venons de voir qu'à trop aimer la vérité, il y a un risque d'intolérance et de violence. Alors il faudrait pouvoir doser cet amour qui est fort improbable. Nous pourrions alors imaginer que c'est moins la vérité qu'il faut aimer que sa recherche.

III. Aimer la recherche de la vérité

L'amour véritable n'est pas du domaine de la possession mais d'une visée désintéressée. Ce que j'aime dans la vérité c'est le dialogue et l'échange. Le véritable dialogue est celui que l'on peut toujours reprendre (dialogue ouvert).

ARGUMENT ?Si on dit que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, qui décide de dire ou de ne pas direet à qui. Risque d'assujétir les autres, d'alliéner. Il s'agit de défendre qu'il n'y a pas droit au mensonge (KANT) mais le dire au mieux.

ARGUMENT Kant?

Aimer la recherche de la vérité c'est accepter les différences. Mais ce n'est pas non plus au nom du respect des différences qu'il faut mettre l'autre à l'écart et en faire un étranger. I l faut donc maintenir en permanence un dialogue, au-delà des vérités qui nous séparent il y a une humanité possible dans un dialogue toujours ouvert. Ce que j'aime c'est le partage, la rencontre, le dialogue.

ARGUMENT ?Aimer ma vérité, c'est savoir qu'elle relève de ma décision et ma décision c'est un accord de moi avec moi-même. D'où la thèse, il faut moins aimer la vérité plutôt que sa recherche, car il ne saurait y avoir de possession de la vérité , que sa recherche est infinie. ARGUMENT ?Enjeu : dire cela c'est comprendre que ce qui fait notre humanité c'est notre être en devenir. Nous sommes inscris dans un mouvement qui exige effort et patience mais qui fait vivre notre liberté.

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