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fauvisme - peinture.

Publié le 15/05/2013

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fauvisme - peinture. 1 PRÉSENTATION fauvisme, mouvement pictural français du début du XXe siècle dont le caractère fortement novateur repose principalement sur la volonté de délaisser la réalité visible au profit d'une évocation subjective des sujets par l'usage de la couleur pure. Les principaux représentants du mouvement sont Henri Matisse, André Derain et Maurice de Vlaminck. 2 DÉFINITION DU FAUVISME Bien que communément qualifié de mouvement, le fauvisme, dont le nom est dû au critique d'art Louis Vauxcelles, ne repose en réalité sur aucun manifeste ni ouvrage théorique et doit avant tout être considéré comme un moment de l'histoire de l'art au cours duquel des artistes ont mené simultanément de nouvelles explorations de la couleur et de son pouvoir expressif. Les peintres regroupés sous cette appellation font en effet usage de couleurs pures. Tout juste sorties du tube pour s'épanouir directement sur la toile, elles offrent une approche qui traduit au plus près les sensations et les émotions de l'artiste, sans souci d'un quelconque effet de transcription fidèle de la réalité du sujet. Le mouvement fauve regroupe des peintres qui pour la plupart fréquentent les cours de Gustave Moreau à l'École des beaux-arts de Paris aux environs de 1895 : Charles Camoin (1879-1965), Georges Henri Rouault, Henri Manguin (1874-1949), Albert Marquet et Henri Matisse, qui est très rapidement considéré comme le chef de file du groupe. André Derain, Maurice de Vlaminck et le Hollandais Kees Van Dongen font partie intégrante du mouvement, tout comme les peintres Raoul Dufy, Othon Friesz et Georges Braque venus tous trois du Havre à Paris vers 1900. 3 GENÈSE DU MOUVEMENT La sensibilité fauve s'annonce dès 1894 dans les paysages produits par le peintre Louis Valtat (1869-1952). Durant l'hiver 1895, ce dernier peint environ 80 tableaux à Arcachon, regroupés sous l'intitulé Dans la baie -- et exposés au salon des Indépendants l'année suivante -- qui font déjà usage de couleurs pures, de formes simplifiées et qui effacent toute perspective. Henri Matisse lui-même, à partir de 1896, semble explorer des voies similaires, comme le montre par exemple Nu dans l'atelier (1896, Bridgestone Museum of Art, Tokyo) ainsi que ses paysages réalisés en 1898 lors d'un séjour en Corse. Le néo-impressionnisme, notamment l'oeuvre de Paul Signac, apporte également sa contribution à la genèse du mouvement. Henri Matisse, qui découvre en 1899 l'ouvrage du peintre Paul Signac intitulé D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, travaille avec ce dernier à Saint-Tropez durant l'été 1904 et adopte comme lui la division des tons et la touche séparée -- c'est ce que l'on appelle le divisionnisme, c'est-à-dire la décomposition de la lumière par les couleurs primaires et leurs complémentaires. Il réalise également plusieurs tableaux divisionnistes qui montrent déjà, derrière la simple traduction de phénomènes optiques, un intérêt croissant pour la couleur poussée à son maximum d'intensité lumineuse. La toile emblématique de cette période est Luxe, calme et volupté (1904, Musée d'Orsay, Paris). Au nombre des influences qui conduisent à l'éclosion du fauvisme, il convient également de noter la part revenant à Gustave Moreau qui, invitant ses élèves à se défaire de l'académisme, les guide vers de nouvelles expérimentations sur la couleur. L'influence majeure du courant repose néanmoins dans l'exemple offert par l'oeuvre de Vincent Van Gogh et de Paul Gauguin, dont la découverte produit un véritable choc sur ceux qui vont devenir les fauves. La rétrospective « Vincent Van Gogh « qui se tient à la galerie Bernheim-Jeune en 1901, au cours de laquelle André Derain présente Maurice de Vlaminck à Henri Matisse, et l'exposition des peintures de Paul Gauguin en 1904 et 1906 sont à ce titre des moments cruciaux. D'autres grands maîtres contemporains à l'exemple d'Edgar Degas ou d'Edvard Munch possèdent également une influence indéniable dans l'éclosion du mouvement. 4 L'ÉVEIL DU FAUVISME Au mois de mai 1905, Henri Matisse gagne Collioure où l'y rejoint en juillet André Derain. Les deux artistes se livrent, au cours de cet été, à une intense activité picturale qui marque une étape forte dans l'émergence du fauvisme (André Derain, le Port de Collioure, 1905, Musée d'art moderne, Troyes). S'éloignant progressivement de la leçon du divisionnisme de Paul Signac, ils commencent par faire usage de couleurs complémentaires appliquées par touches larges et énergiques, cherchant par ce biais un équivalent à la lumière et non son rendu exact. Rapidement, la touche séparée se transforme en larges aplats qui construisent à eux seuls l'espace. La couleur utilisée pure est employée de façon arbitraire. Devenue autonome, elle abandonne tout rapport d'imitation avec le ton local pour ne livrer que sa charge expressive, son impact émotionnel, par le biais d'intenses jeux de contrastes. Dans le même temps se mettent en place la simplification des motifs et le rejet de la perspective et du modelé. Au cours de la même période, des oeuvres exprimant des préoccupations et une liberté similaires sont produites par d'autres artistes, à l'image notamment d'André Derain ( Portrait de Matisse, 1905, Tate Gallery, Londres) et de Maurice de Vlaminck (Restaurant de la Machine à Bougival, 1905, Musée d'Orsay) qui partagent un atelier à Chatou depuis 1900 -- ils forment depuis ce qui est parfois appelé « l'école de Chatou «. 5 LE SALON D'AUTOMNE Tous ces artistes sont invités à exposer leurs oeuvres à Paris lors du Salon d'automne de 1905. Sont ainsi regroupées, dans la salle VII du Grand Palais, des toiles qui, construites sur la force expressive de la couleur pure, provoquent un retentissant scandale. L'exposition rassemble des peintures d'Henri Matisse (la Femme au chapeau, 1905, collection privée ; Fenêtre ouverte, Collioure, 1905, collection privée, New York) et d'André Derain (le Séchage des voiles, 1905, Musée Pouchkine, Moscou) mais également de Camoin, Rouault, Manguin, Marquet, Vlaminck, Van Dongen, Puy et Valtat. L'historien d'art Élie Faure, dans sa préface au catalogue, annonce que « Nous devons avoir la liberté et la volonté de comprendre un langage absolument neuf «. Mais le critique d'art Louis Vauxcelles, choqué par cette violence chromatique, écrit le 17 octobre dans le supplément au quotidien Gil Blas, à propos d'une sculpture au modelé délicat d'Albert Marquet qui trône au milieu de ces oeuvres, « C'est Donatello parmi les fauves ! « -- il avoue quelques années plus tard qu'il a volé l'adjectif « fauve « à un inconnu qui visitait le salon. Les critiques se déchaînent et qualifient les oeuvres « d'art puéril «, de « barbarie «, de « sauvagerie « et le critique Camille Mauclair, reprenant une phrase jadis employée par le critique d'art anglais John Ruskin au sujet d'un tableau de Whistler, parle quant à lui d'un « pot de peinture jeté à la face du public «. Mais c'est le qualificatif de « fauve «, à l'origine péjoratif, que les peintres de ce courant adoptent, reprennent à leur compte et s'approprient, assumant par ce terme leur opposition à l'art académique. 6 L'ÉPANOUISSEMENT DU MOUVEMENT L'année 1906 marque l'apogée du fauvisme. Tandis qu'Henri Matisse entreprend un voyage en Algérie et achève l'une de ses oeuvres majeures, la Joie de vivre (1905-1906, The Barnes Foundation, Merion, Pennsylvanie), André Derain effectue sur les conseils du marchand de tableaux Ambroise Vollard, l'un des plus grands acheteurs de toiles fauves, un voyage à Londres au cours duquel il réalise près d'une trentaine de peintures ( Pont de Westminster, 1906, Musée d'Orsay). Au cours de la même année, les deux peintres se montrent également tous deux sensibles à l'« art nègre « (art d'Afrique noire) qui joue un grand rôle dans l'évolution de leur sensibilité. Maurice de Vlaminck quant à lui, qui se signale depuis le début de sa carrière par son approche virulente de la peinture, continue de développer une voie artistique radicale (les Arbres rouges, 1906, Musée National d'Art Moderne, Paris ; Portrait de Derain, 1906, Metropolitan Museum of Art, New York). Les peintres Othon Friesz, Georges Braque et Raoul Dufy (la Rue pavoisée, 1906, collection particulière) poursuivent eux aussi l'aventure des fauves. Ainsi Georges Braque peint d'éclatants paysages lors d'un séjour de plusieurs mois effectué à Marseille ( Paysage de l'Estaque, 1906, MNAM, Paris). Il voyage également avec Othon Friesz à Anvers où tous deux peignent de nombreuses vues du port. 7 POSTÉRITÉ DU FAUVISME Le fauvisme connaît ses derniers développements entre 1907 et 1908, moment à partir duquel ses principaux représentants se tournent vers d'autres influences, et en particulier celle, déterminante, de Paul Cézanne. Presque tous évoluent ensuite vers un pré-cubisme fécond en nouveaux développements. Première des avant-gardes du XXe siècle, le fauvisme a joué un rôle majeur pour les artistes des générations suivantes en faisant évoluer la création artistique, pour laquelle l'imitation est une justification de moins en moins nécessaire, et en affirmant un sentiment inédit de liberté de l'expression picturale. Bien que de courte durée, sa portée et ses répercussions sont considérables, notamment en Allemagne dans les milieux expressionnistes, notamment auprès des peintres du mouvement Die Brücke, ou bien dans l'oeuvre d'un peintre tel que Wassily Kandinsky. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« L’année 1906 marque l’apogée du fauvisme.

Tandis qu’Henri Matisse entreprend un voyage en Algérie et achève l’une de ses œuvres majeures, la Joie de vivre (1905-1906, The Barnes Foundation, Merion, Pennsylvanie), André Derain effectue sur les conseils du marchand de tableaux Ambroise Vollard, l’un des plus grands acheteurs de toiles fauves, un voyage à Londres au cours duquel il réalise près d’une trentaine de peintures ( Pont de Westminster , 1906, Musée d’Orsay).

Au cours de la même année, les deux peintres se montrent également tous deux sensibles à l’« art nègre » (art d’Afrique noire) qui joue un grand rôle dans l’évolution de leur sensibilité.

Maurice de Vlaminck quant à lui, qui se signale depuis le début de sa carrière par son approche virulente de la peinture, continue de développer une voie artistique radicale ( les Arbres rouges , 1906, Musée National d’Art Moderne, Paris ; Portrait de Derain , 1906, Metropolitan Museum of Art, New York).

Les peintres Othon Friesz, Georges Braque et Raoul Dufy ( la Rue pavoisée , 1906, collection particulière) poursuivent eux aussi l’aventure des fauves.

Ainsi Georges Braque peint d’éclatants paysages lors d’un séjour de plusieurs mois effectué à Marseille ( Paysage de l’Estaque , 1906, MNAM, Paris).

Il voyage également avec Othon Friesz à Anvers où tous deux peignent de nombreuses vues du port. 7 POSTÉRITÉ DU FAUVISME Le fauvisme connaît ses derniers développements entre 1907 et 1908, moment à partir duquel ses principaux représentants se tournent vers d’autres influences, et en particulier celle, déterminante, de Paul Cézanne.

Presque tous évoluent ensuite vers un pré-cubisme fécond en nouveaux développements. Première des avant-gardes du XXe siècle, le fauvisme a joué un rôle majeur pour les artistes des générations suivantes en faisant évoluer la création artistique, pour laquelle l’imitation est une justification de moins en moins nécessaire, et en affirmant un sentiment inédit de liberté de l’expression picturale.

Bien que de courte durée, sa portée et ses répercussions sont considérables, notamment en Allemagne dans les milieux expressionnistes, notamment auprès des peintres du mouvement Die Brücke, ou bien dans l’œuvre d’un peintre tel que Wassily Kandinsky. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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