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Fiche de lecture sur La République de Platon :

Publié le 17/03/2011

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C'est l'un des ouvrages les plus étendus de Platon. Dans la classification de Thrasylle, il occupe la deuxième place de la huitième tétralogie. Le livre est divisé en dix parties ; cette division, qui ne suit pas le cours naturel de l'œuvre, est peut-être due à des critiques d'Alexandrie

Selon FLK Cicéron(Les Lois, II, 6), la République est le premier livre de philosophie politique grecque. Mais Platon fut accusé par Aristoxène d'avoir copié les Antilogikoi ou le Peri politeias de Protagoras. 

 (Nuits Attiques, XIV, 3) rapporte que les deux premiers livres furent d'abord édités seuls et que Xénophon y opposa sa Cyropédie.  Ces éléments montreraient que les différents livres de la République furent écrits à des époques différentes. Il semble ainsi que le premier et le dixième livres n'appartenaient pas au plan primitif de l'œuvre. Mais l'unité de l'ensemble semble contredire cette thèse.

Les personnages du dialogue sont Socrate, Glaucon, Polémarque,Adimante et Céphale, l'action se passe dans la maison de Céphale.

Nous nous intéressons ici aux livres 6 et 7, nous commencerons premièrement par l'étude du livre 6 et en deuxième partie celle du livre 7 : 

A l'approche du livre 6 Glaucon se demande : Qui doit diriger la Cité ? Doit-il être philosophe ?  Oui car le philosophe pense au bien de la cité avant tout répond il.

Qui sera philosophe ? On cherche parmi les enfants le plus apte et on l’éduque différemment. Il faut qu’il ait une excellente mémoire pour accumuler un savoir. Le philosophe peut être pervertit par la société s’il y grandit c’est pourquoi il est éduqué à part. On peut voir ainsi les sophistes pervertis par la société et qui essayent de la séduire par la rhétorique c'est-à-dire les beaux discours : ils ne recherchent plus le Bien.

Mais qu’est-ce que le Bien? On définit ce qui s’en rapproche : la vérité et la connaissance. L’Intelligible est le Bien, c’est en quelque sorte un idéal, il s’oppose au monde sensible, c'est-à-dire celui des sens. On a accès à l’Intelligible en dialoguant : la maïeutique (accouchement par la parole) on confronte des idées pour avoir des raisonnements et en tirer des vérités ponctuelles.

Il existe quatre états d’âme : l’intellection, la pensée, la croyance et la représentation.La Situation du livre 6 se présente comme ceci  Socrate et Glaucon terminent un entretien ayant eu pour objet la distinction du philosophe de celui qui ne l'est pas. Le but étant que le philosophe apparaît comme celui qui est apte à veiller sur les lois de la cité, autrement dit, à être le gardien de la cité. Complément de l'entretien précédent, c'est à dire le naturel philosophe ou les 4 vertus du philosophe. Un élément fondamental de ce livre est l'objection d'Adimante. Nous pourrons y trouver l' expression de l'embarras éprouvé par ceux qui s'entretiennent avec Socrate, chaque fois qu'ils s'aperçoivent que l'opinion les a égarés;ainsi que, l'exposition du problème dans ce qui les occupe,premièrement l'opinion: les philosophes dont Socrate vante les vertus sont rares, puisqu'ils deviennent soit pervers, soit inutiles; le problème étant donc comment un philosophe inutile à la cité peut-il être utile à la cité ?  Nous analyserons ensuite la réponse de Socrate au problème de l'inutilité du philosophe par l'image du navire.  Socrate justifie l'utilisation de ce procédé comme étant le seul à pouvoir défendre les sages qui subissent les traitements les plus durs par l'État; De plus,l'image du navire permet une comparaison: L'État fonctionne de manière analogue au fonctionnement du navire;  L'ignorance, le vide de savoir, exclut d'emblée le savoir puisque l'ignorant ne sait pas que le savoir existe: sous cet angle, le savoir est inutile. \"de cette inutilité ceux qui n'emploient pas les sages sont la cause, et non les sages eux-mêmes\" Nous nous penchons alors sur la réponse de Socrate au problème de la perversité des philosophes : Principe des dégradations des vertus avec un point de départ,c'est à dire le naturel philosophe ou les vertus de \"l'homme noble et bon\" ; ensuite le principe: les vertus se développent en fonction du milieu dans lequel le philosophe est immergé; et enfin la corruption des vertus est corrélative de ce principe. Les causes de la corruption des vertus sont que le peuple n'est pas philosophe: il n'aime pas la vérité et corrompt la sagesse ; \"il est nécessaire que les philosophes soient blâmés par [le peuple]\" \"les éléments qui composent le naturel philosophe, quand ils sont gâtés par une mauvaise éducation, le font déchoir en quelque sorte de sa vocation\" Mais nous pourrons remarquer que la cause de la corruption n'est pas la philosophie, mais l'éducation de celui qui possède les vertus du naturel philosophe\" Nous observons l'échec de l'objection d'Adimante grâce à plusieurs éléments comme Socrate qui répond au problème posé par Adimante, en tenant un raisonnement auquel, encore une fois, \"personne ne saurait rien opposer\"- A la fin de l'entretien, l'opinion rapportée par Adimante apparaît \"comme une grosse erreur, toute contraire à ce qu'on avait accordé au début\": en effet, Socrate tient l'opinion pour vraie, raisonne sur cette base et amène Adimante à admettre la portée du naturel philosophe dans la cité. - Par \"crainte d'objections\", un point n'a pas été développé. Maintenant qu'Adimante s'est réconcilié avec la pensée de Socrate, Socrate va pouvoir aborder ce point.  Le philosophe, gardien de la cité représente la situation aujourd'hui (à l'époque de Socrate): Les philosophes sont de jeunes gens n'ayant pas poursuivi leurs études au-delà de la dialectique ; Alors comment Socrate envisage ce qu'il faudrait que ce soit: préparer les jeunes à \"servir la philosophie\" ; comment convaincre le peuple: l'opinion peut changer par les conseils prodigués par le législateur (en l'occurrence ici, Adimante). La formation des gardiens se déroule à plusieurs conditions, tout d'abord la condition préalable est d'aimer la cité, de plus les philosophes ont l'expérience des plaisirs et des douleurs et savent poursuivre leur quête de l'immuable et de la vérité; dans cette partie du dialogue, Socrate analyse les prémisses de l'entretien. 

Pour conclure avec ce livre 6 nous nous intéresserons à la comparaison avec le Soleil qui est vue sous différentes formes comme la comparaison de l'œil avec le soleil, au regard des objets sensibles comme de l'âme avec l'idée du bien au regard de la vérité. Ensuite, l'idée du bien est le principe de la science et de la vérité, comme le soleil est le principe du connaissable, et enfin c'est dans cette partie du dialogue qu'est exposée la ligne divisée, comme la classification des ordres du savoir, du visible à l'intelligible, de l'obscurité au soleil par l'élévation de l'âme vers l'idée du bien.

 

Le livre 7 nous fait principalement part de l'allégorie de la caverne. Des Hommes sont enchainés dans une caverne, ils sont dans l’ignorance du monde extérieur, ils sont enchainés par leurs passions et leur ignorance, ils voient des ombres se déplacer sur le mur en face d’eux, c’est ce qu’ils croient savoir pour Vrai : les préjugés s’appellent la Doxa.

On permet à un prisonnier de se détacher et de se retourner : il s’agit d’une conversion. Le prisonnier remonte vers la surface en marchant difficilement ; le chemin qui mène à la connaissance est dur, ce mouvement ascendant est appelé la dialectique ascendante, le philosophe se pose des questions et recherche la vérité.

Enfin le prisonnier voit le jour, il est aveuglé et à besoin de s’habituer, c’est le Vrai, le monde Intelligible. Le prisonnier est ensuite forcé de redescendre dans la caverne pour partager son savoir à ses compagnons mais personne ne le croit ; il est finalement tué par ses compagnons qui ne veulent pas entendre qu’ils sont dans l’erreur, le philosophe sera donc incompris des hommes.

Platon peut faire allusion à Socrate son maitre condamné à mort car il corrompait la jeunesse selon les dirigeants.

Le philosophe qui dirige la cité doit être un model et lui apporter tout ce qu’il peut, il est obligé de la diriger car aucun philosophe ne veut le pouvoir. La formation du philosophe doit se faire par l’étude de la musique, la gymnastique, le dénombrement, et la géométrie (rappelez vous le « que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » à l’entrée de l’Académie fondée par Platon). Le philosophe doit aussi apprendre l’astronomie, la stéréométrie. Lorsque cet enseignement est acquis on passe à la dialectique, l’enseignement suprême, il s’agit de converser avec un maitre pour réfléchir sur différents sujets.

Le mouvement dialectique ascendant de ce livre 7 ce présente comme ceci : 

Premièrement nous avons le monde sensible,la caverne, l'apparence, l'illusion, la Doxa, ensuite la définition des concepts, la raisonnement hypothético- déductif l'intuition, les essences ou idées qui découlent du Bien= le monde intelligible soit l'extérieur de la caverne.

C'est donc dans ce livre que se trouve l'allégorie de la caverne. Dans cette allégorie, il présente l'enseignement qui doit être dispensé au philosophe et la difficulté qui existe dans les relations entre apprenants et enseignants.

Représente-toi de la façon que voici l'état de notre nature relativement à l'instruction et à l'ignorance.

Il fait conduire par Socrate, avec comme interlocuteur Glaucon, une réflexion sur :

- ce que chacun croit savoir - relation aux croyances, aux valeurs, aux certitudes et convictions - la difficulté de changer de manière de concevoir les choses - la relation à la découverte - la résistance au changement de point de vue - ce que chacun sait qu'il sait - ce que chacun sait qu'il ne sait pas - ce que chacun ne sait pas qu'il sait - ce que chacun ne sait pas qu'il ne sait pas, qu'il croit savoir ou pas

L'intervention du philosophe, praticien de la maîeutique  n'est dans ce cas pas sans risque lorsqu'il doit faire face à l'ensemble d'une cité, puisque la réaction des groupes dans ce domaine est d'être fermé aux idées démystificatrices (position des prisonniers dans une caverne qui considèrent que celui d'entre eux qui reviendrait avec une meilleure connaissance du monde réel serait atteint de folie et s'il parvenait à semer le trouble quant à la réalité, serait exposé au risque d'être tué… s'ils pouvaient le tenir en leurs mains, que crois-tu qu'ils feraient ?)

L'allégorie de la caverne est certainement un héritage de l'enseignement pythagoricien  visant à libérer les personnes des croyances qui étaient inculquées depuis des décennies, voire des millénaires de crédulité dans tous les domaines qui pouvaient être approchés de manière scientifique.

 

Contexte et rôle de cette allégorie dans La République :

Située au cœur d'un des dialogues les plus importants de Platon  La République, l'allégorie de la caverne expose sa théorie de l'acquisition des connaissances. Platon montre que la connaissance des choses nécessite un travail, des efforts pour apprendre et comprendre. Il en vient à démontrer que les dirigeants de la cité doivent être formés pour ne venir au pouvoir que par nécessité non par l'attrait que peut représenter l'exercice de l'autorité : il ne faut pas que les amoureux du pouvoir lui fassent la cour, autrement il y aura des luttes entre prétendants rivaux.1

  • La création d'une cité juste est la fin ultime de Platon dans la République laquelle est elle-même la condition de la justice dans les individus. Or, cela n'est possible que si les philosophes prennent les rênes de l'État ou, comme le dit Platon dans une formule célèbre, uniquement si les rois se font philosophes ou les philosophes rois. Cette idée tient à ce que, selon Platon seuls les philosophes disposent par leur connaissance des Idées, et plus particulièrement de l'Idée de Bien, les compétences nécessaires pour diriger la Cité.
  • On comprend dans ce contexte le rôle de l'allégorie de la caverne dans la République. Elle est introduite par Socrate afin de faire comprendre à ses interlocuteurs la nature de l'Idée de Bien et, malgré sa portée ontologique et épistémologique, elle est inséparable du contexte politique et éthique de la République. 
  • Socrate a recours à trois figures de rhétorique dont les deux premières ont un caractère introductif à la troisième, l'allégorie de la caverne. Il s'agit de l'analogie du soleil (508a 509d) et le symbole de la ligne (509d 511e) dans le livre VII. Ces deux analogies expliquent la signification ontologique épistémologique et métaphysique de l'allégorie de la caverne

 

  • Contemporain des malheur de la guerre, d'une crise profonde des valeurs et de la faillite de la démocratie, Platon s'attache au seul but valable au yeux de Socrate: la recherche de la vérité. Comme lui, il pense que le Vrai est accessible à la raison humaine. Sa mort injuste acheva de le détourner de la vie politique athénienne.
  • La République peut être rangé parmi les quatre dialogues consacrés à la question politique.
  • Il constitue un ouvrage majeur de Platon: largement influencé par son vécu et la remise en cause de la Cité athénienne, ce dernier s'interroge sur les conditions de réalisation de la Cité juste, de la Cité idéale, mais également sur ces fondements. Véritable dialogue de maturité, Platon y recherche, à la lumière de son expérience, les modalités de la constitution d'une Cité juste et harmonieuse.

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