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République, la [Platon] - fiche de lecture.

Publié le 08/05/2013

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République, la [Platon] - fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION République, la [Platon], dialogue de Platon, composé entre 384 et 378 av. J.-C. Autour de Céphale, syracusain domicilié au Pirée, une discussion rapportée de la veille par Socrate s'engage sur la Polithéia ou Constitution, en tant qu'elle fonde l'art de diriger la chose (res) publique (publica) selon la justice (dikè). 2 DE LA JUSTICE ET DE L'ACTION JUSTE Après que le vénérable Céphale a ouvert l'entretien en se prévalant de son équanimité à l'égard de ses désirs, son fils Polémarque le relaie, en définissant la justice non plus à partir d'un individu exemplaire, mais socialement : c'est rendre le bien pour le bien (aux amis), et le mal pour le mal (aux ennemis). Certes, rétorque Socrate, mais c'est là une définition relative et pour ainsi dire à double tranchant, dans la mesure où un médecin par exemple, peut ou bien aggraver, ou bien guérir la maladie de son patient. La justice, réclamant une compétence spécifique, ne saurait être soumise à cette alternative. Sur quoi, le sophiste Thrasymaque, surnommé Ulysse (d'après le parangon de la persuasion rhétorique), défend avec véhémence la raison du plus fort. Socrate acquiesce, en observant toutefois qu'en matière de justice, compétence n'est pas compétition ; sauf à se voir réduit à louer l'injustice en prenant fait et cause pour le juste selon la force, on ne confondra pas surenchère compétitive et compétence générique relevant de l'idée de justice. De l'une à l'autre, il y a en somme la distance qui va de l'ignorant au savant. Glaucon et Adimante, frères puînés de Platon et disciples de Socrate, après avoir remarqué qu'en réalité, le plus fort joue sur deux tableaux en cumulant les avantages de la force et ceux des honneurs en principe réservés aux justes, concluent que la justice n'est pas aimée pour elle-même ; le sens commun ne l'applique que par crainte des sanctions. Mais c'est, là encore, la définir négativement. Aussi faut-il tenter, bon gré, mal gré, de savoir comment l'aimer par et pour elle-même. 3 ORGANISATION DE LA CITÉ JUSTE On procédera donc méthodiquement. Comme la justice s'entend individuellement et collectivement, on comparera l'âme et la cité, et inversement. D'association politique naturelle et fonctionnelle au départ, la cité a dégénéré en État artificiel. L'accroissement cor...
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« théorique, stéréométrie (science des solides) puis astronomie mathématique y pourvoiront à titre propédeutique.

À cette progression dans le savoir correspond en outre une échelle des âges auxquels des attributions et des fonctions sont appropriées. 7 CITÉ IDÉALE ET CITÉS INJUSTES Mais cette « Callipolis » théorique est-elle transposable dans la réalité ? Quoiqu’il en soit, comparons d’abord notre Constitution idéale à celles qui sont ou qui ont été en vigueur.

La timarchie a succédé à l’aristocratie, du fait d’une division interne à la classe des phylaques.

À la suite d’unions illégitimes notamment, les archontes perdent leur ascendant sur leurs auxiliaires et suscitent une classe de phylaques qui entrent en compétition avec les descendants légitimes de ces derniers.

Cette rivalité va s’accentuant sous le régime oligarchique qui en découle nécessairement : censitaire, ce dernier excite l’appât du gain et divise la cité en affrontant riches et pauvres.

L’opposition du parti au pouvoir et du parti populaire, en démocratie — véritable « pandémonium de constitutions » dit Socrate —, est aiguisée par une meute « de bourdons armés d’aiguillons » ou d’opportunistes ; au gré du jeu des alliances entre cités de Constitutions dissemblables, elle débouche sur la sédition et la guerre. Vient alors le temps de l’usurpation généralisée, soit la tyrannie : citoyens exilés et remplacés par des mercenaires étrangers, pillage des temples et homicides, potentiels ou avérés.

Susceptible de « goûter le sang de sa race », force est de convenir, conclut Socrate, que le tyran est un homme tourmenté : quand il n’est pas traqué par ses coreligionnaires, il l’est par les artistes et autres saltimbanques : il vit assailli par des ombres. 8 L’ÂME SAGE EST JUSTE Il en va tout autrement du juste que la contemplation du Bien, le mépris de la gloire et du corps préservent de cette déchéance.

Contrairement au tyran comme aux Troyens qui « se battirent pour l’ombre d’Hélène qu’ils n’avaient jamais vue », l’homme heureux domine le monstre et le lion qui composent les deux autres parties de son âme.

Car il faut bien voir que la triplicité de l’âme est aussi celle de l’art.

Le juste est certes un artiste.

À condition toutefois de ne pas le confondre avec le simple démiurge ou artisan qui reproduit approximativement l’archétype intangible (l’idée) d’un lit par exemple, et encore moins avec le peintre qui n’en représente que l’ombre.

Contre la « mimologie » d’Homère et des poètes en général, l’art du juste consiste à établir des lois, à l’instar des Solon et autre Lycurgue.

Pour ce faire, les citoyens justes doivent, dans la production des objets utilitaires, recourir aux nombres, poids et mesures issus de la raison, et ne consacrer leur chant qu’à la gloire des dieux et des grands hommes, c’est-à-dire aux garants légitimes de l’unité organique de la cité. 9 LE MYTHE D’ER LE PAMPHYLIEN Ainsi faut-il se mettre à l’écoute de son âme comme la part immortelle de soi-même, que nulle injustice ne saurait détruire.

Substance simple ou sans mélange, elle est incorruptible et, par conséquent, unique.

On en déduira donc que les âmes sont en nombre limité, puisqu’elles vont et viennent ici-bas selon un rythme cyclique.

Le mythe d’Er le Pamphylien l’illustre à merveille.

Ressuscité douze jours après sa mort dans une bataille, il a pu lui-même assister à une résurrection des âmes, afin de nous le rapporter.

Du sol surgissaient les âmes poussiéreuses et plaintives tandis que du ciel descendaient les âmes pures et ravies de leur séjour.

Après un voyage de sept jours dans l’orbe céleste que l’harmonie heptacorde des sphères enchante, elles choisissent librement, parmi des modèles d’existences échantillonnées à cet effet, un corps dont elles assumeront l’entière responsabilité.

Mais la plupart, effrénées, se précipitent sans discernement, tandis qu’au souvenir d’une vie antérieure, les autres se ravisent.

Puis, c’est la traversée du désert du Léthé (Oubli) où coule le fleuve Amélès.

Toutes les âmes vont s’y désaltérer pour se délivrer de leur passé, à l’exception d’Er qui s’abstient.

Sur le coup de minuit, soudain tirées de leur sommeil du juste, les âmes sont par un éclat de tonnerre projetées dans le ciel où, comme des étoiles filantes, elles cinglent vers le lieu secret de leur parturition : c’est à cet instant qu’Er réintègre son corps sur le bûcher funéraire. Au terme de l’une des plus grandes œuvres du patrimoine humain, à l’instar d’Er, le lecteur s’éveille, pantois, sous le coup de la pensée qui fulgure dans la totalité organique et scalaire de l’univers platonique.

En contrepoint du motif politique qui l’irrigue, parodies des sophistes, théories des Idées et de la métempsychose, digressions mythologiques et érudition épistémologique concourent à la cohésion interne d’une poésie (poiesis) qui, aimantée par le Bien absolu, s’avère noésie. En vertu de quoi, la beauté du beau est le savoir du juste savoir de la justice qui est avant tout le bien du Bien. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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