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fin (philosophie) - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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fin (philosophie) - philosophie. 1 PRÉSENTATION fin (philosophie), (du latin finis, « limite, borne «), désigne le but, la finalité, ce pour quoi on agit et on vit. La fin est un bien, le bien suprême (le « Souverain bien «) de notre existence. La fin est liée à la satisfaction, et chaque individu s'en fait une idée qui lui est propre. La fin « se pluralise « en fins partielles, temporaires, sur le chemin de la vie. Elle apparaît comme l'orientation générale vers laquelle tendent les multiples actes que la personne entreprend dans sa quête du « bonheur « (terme trop imprécis, qu'il faut abandonner ici). Ainsi, la détermination de la fin aurait à voir avec celle de l'éternelle question du « sens de la vie «. 2 LE PLAISIR COMME « FIN « Classiquement depuis l'Antiquité, la vertu et le plaisir semblent constituer deux espèces génériques posées pour mieux signifier ce que pourrait être le but de l'existence. Les deux termes ont souvent été opposés, mais Aristote (Éthique à Nicomaque) semble les avoir définitivement conciliés, puisqu'il fait du plaisir ce à quoi l'action doit tendre et peut aboutir si elle est menée vertueusement. En fait, Aristote constate, et avec lui de nombreux philosophes, que l'homme cherche naturellement le plaisir et fuit le déplaisir : le plaisir semble donc la fin de toute activité. Mais ce peut être une fin différée, car pénible sera souvent le chemin qui y mène, du fait, souvent, de la faiblesse de la volonté (voir Davidson). La fin peut se déterminer volontairement, mais elle peut également se trouver comme une évidence, ou comme une obligation socialement imposée par autrui selon les circonstances. On a souvent privilégié la seule vertu sous le prétexte quelle serait plus « durable « que le plaisir dans ses « bons « effets. Certes, le plaisir est momentané, mais il est renouvelable et peut se trouver dans de nombreuses activités : plaisirs physiques, mais aussi plaisirs intellectuels. Pour Épicure, la paisible quiétude sans mouvement est en soi un plaisir et une fin. 3 LA « FIN « DE LA VERTU Les vertus semblent donc, si l'on suit Aristote, relatives aux moyens pour parvenir au plaisir. Pourtant, nombreux sont ceux qui choisissent pour fin la vertu en elle-même. Certes l'héroïsme, le courage sont des vertus, mais que seraient pour le héros volontaire, l'héroïsme et le courage s'ils ne lui apportaient pas quelques satisfactions, de l'ordre d'une avantageuse reconnaissance, quelle qu'elle soit ? Là encore, le plaisir apparaît comme la véritable fin indirectement ou inconsciemment recherchée. Face à la souffrance morale ou physique, la personne est en quête de « plus de plaisir «, fût-ce au moyen d'une prise de position stoïque, ou dans celle de la vertu religieuse qui laisse espérer le trouver en un divin Paradis. 4 FINS PERSONNELLES ET FINS COMMUNES La vertu, si elle concerne l'individu, paraît toujours en regard ou sous le regard de la société : elle est sociale. La société détermine des valeurs, des biens et des fins pour l'ensemble des individus. Le plaisir étant dissipateur par nature, les normes sociales tendent à en limiter la recherche, au risque sinon de rompre la cohésion nécessaire à la survie du groupe. Aussi les fins personnelles de chacun sont-elles susceptibles d'entrer en conflit avec ces normes sociales. Tout le jeu de la société sera, en particulier au travers de l'éducation, de faire accepter par l'individu la restriction de son plaisir, en le réorientant vers des buts plus « vertueux «, plus avantageux pour la communauté (vers le bien commun). Ainsi, certaines personnes pourront prendre comme fin personnelle une fin à vocation sociale (défense de la justice ou défense de la patrie, par exemple) ; mais l'altruisme est rarement sans profit plaisant pour soi-même. Relativement aux fins, Sidgwick a retenu trois orientations : l'égoïsme, où les fins personnelles passent avant celles de la société (Spencer, Stirner) ; l'intuitionnisme, où la société pose comme fin à la personne de satisfaire au devoir et à l'obligation morale impérative (Kant et l'impératif catégorique) ; l'utilitarisme, où l'on cherche à maximiser le plaisir ou le bien-être du plus grand nombre d'individus (Bentham et Stuart Mill). Les fins communautaires sont des idéaux sociaux que le politique essaie de mettre en oeuvre. 5 LA FIN : LE PLAISIR « AVEC « LA VERTU En fait, il semble que le choix de la vertu résulte plutôt d'un fonctionnement de la raison délibérative, et donc d'un jugement de l'ordre de celui que l'on effectue pour déterminer le bien normatif. Le plaisir, lui, relèverait de l'instinct, de ce que nous recherchons naturellement comme animal : il servirait alors davantage de base au jugement que de jugement proprement dit. Ce serait un proto-jugement où s'articuleraient descriptif et normatif (H. Atlan). Ainsi, vertu et plaisir semblent appartenir à deux types logiques différents et, par cela, il paraît absurde de vouloir les comparer ou les opposer. L'excès de plaisir risque de le tuer ou de l'entraver (excès de table, par exemple). Aussi, la maîtrise de soi et, par cela, la vertu, comme fins, paraissent indispensables pour continuer à le trouver et à l'apprécier (Aristippe et les Cyrénaïques). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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