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folie (architecture) - architecture.

Publié le 14/05/2013

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folie
folie (architecture) - architecture. 1 PRÉSENTATION folie (architecture), édifice à l'architecture souvent fantaisiste, parsemant les jardins et les parcs occidentaux depuis le XVIIIe siècle. Construction futile par excellence, la folie peut adopter de multiples formes : imitation de rocher ou de grotte naturelle ; vestige artificiel de temple ou de colonnades antiques ; pastiche de tourelle gothique, d'abbaye, de donjon ou de château médiévaux ; réplique de maison rurale rustique, voire de village entier ; reproduction de bâtiment « exotique «, etc. 2 LES FOLIES DE PLAISANCE AU XVIIIE SIÈCLE Si des lieux délibérément excentriques ont parfois été créés dans les jardins italiens de la Renaissance (notamment dans le jardin Bomarzo, dans le Latium), ce n'est qu'au XVIIIe siècle que les folies deviennent un genre architectural à part entière. Très en vogue, la folie répond alors à un caprice d'aristocrate ou d'argenté qui, par cette élévation inutile et éphémère, affiche sa puissance. Son architecture, souvent extravagante, dévoile la fantaisie de son propriétaire, tels le Pavillon chinois du château de Sans-Souci (près de Potsdam, en Allemagne) ou les Tentes tartares du château de Drottningholm (en Suède). La folie est particulièrement prisée dans les jardins dits « à l'anglaise «, où des bâtis esthétisants et de fausses ruines sont introduits dans les tracés sinueux, d'apparence naturelle, des chemins de promenade ; ces folies ponctuent les ballades, servent de lieux de repos, créent des points de vue. Dans les parcs plus vastes, les folies sont volontiers placées au terme de longues perspectives, créant ainsi un effet spectaculaire comme à Stowe House (dans le Buckinghamshire, Angleterre). Parmi les hauts lieux disposant de folies figure le parc du château de Versailles (dans les Yvelines), où se côtoient grottes artificielles et Hameau de la Reine, en passant par le Belvédère et le temple de l'Amour. Véritable village reconstitué aux chaumières rustiques, le Hameau de la Reine servait principalement à accueillir Marie-Antoinette au cours de ses promenades « champêtres «. Mais la plus remarquable folie française est probablement celle du comte d'Artois à Bagatelle (aujourd'hui dans le bois de Boulogne, à Paris). Cette folie est née d'un pari lancé par le comte, frère du roi Louis XVI (et futur Charles X), qui assure pouvoir faire restaurer un ancien petit château en un temps record. Le château de Bagatelle est construit en 1777 en deux mois par l'architecte Bélanger ; son parc est bientôt agrémenté d'une multitude d'édifices extravagants : ruines de l'« abbaye de Longchamp «, pavillon chinois, tombeau de pharaon, grotte des quatre vents, obélisque, etc. Une autre folie notoire est celle du Britannique William Beckford, écrivain et collectionneur d'art. Il se fait construire, entre 1796 et 1807, une immense demeure à l'allure d'église médiévale, surmontée d'une tour dont la flèche s'élève à quelque 80 mètres : Fonthill Abbey (dans le Wiltshire, Angleterre). L'écrivain est contraint de vendre sa folie en 1822 ; la tour (fragile en raison de la rapidité de la construction) s'effondre trois ans plus tard. 3 LES PETITES FOLIES POSTÉRIEURES L'âge d'or des constructions monumentales fantaisistes s'achève vers 1820. Il n'en demeure pas moins que, popularisée au XIXe siècle, la folie s'affiche désormais dans nombre de parcs et de jardins publics d'Europe, voire des États-Unis. Appelées « fabriques «, les folies se limitent alors à de petites constructions ornementales et romantiques, sans fonction réelle, caractéristiques de l'architecture paysagère : dolmen du parc Jean-Jacques Rousseau d'Ermenonville (dans l'Oise), Belvedere Castle dans Central Park à New York, ou temple de la Sibylle de Tivoli dans le parc des Buttes-Chaumont à Paris. C'est à ce dernier, un parc transformé en paysage de ruines, au terrain volontairement accidenté pour accentuer son aspect « sauvage «, que l'on doit le nom de jardin pittoresque. Quelques folies sont encore construites au XXe siècle. Ainsi, le Palais idéal, érigé entre 1879 et 1912 à Hauterives (dans la Drôme) par le Facteur Cheval, peut être entendu comme une interprétation naïve de l'architecture de la folie. De même est bâtie au début du siècle à Toronto (dans l'Ontario, Canada) la Casa Loma, une réplique de château de près de cent pièces. Pour sa part, le milliardaire Clough Williams-Ellis se fait construire une reproduction d'un village italien à Portmeiron (dans le Gwynedd, pays de Galles) entre 1925 et 1978 ; ce lieu, totalement futile, est célèbre pour avoir servi au tournage de la série télévisée le Prisonnier. Enfin, le parc de la Villette (à Paris), conçu selon les plans de l'architecte Bernard Tschumi, est aléatoirement rythmé par une vingtaine de « folies « d'expression contemporaine. De diverses formes, ses édifices cubiques rouges servent d'observatoires, de lieux de concert en plein air, etc. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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