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Gallimard, Gaston.

Publié le 08/05/2013

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Gallimard, Gaston. 1 PRÉSENTATION Gallimard, Gaston (1881-1975), éditeur français, l'un des fondateurs de la Nouvelle Revue française (N.R.F.) et des éditions du même nom, devenues la Librairie Gallimard en 1919, puis les Éditions Gallimard en 1961. Remarquable administrateur, il a su, tout en faisant preuve d'un sens commercial consommé, instaurer une véritable collaboration avec les écrivains qui l'entouraient et faire de son entreprise la plus prestigieuse des maisons d'édition françaises entre les années 1920 et 1960. 2 LES DÉBUTS D'UN DILETTANTE Né à Paris, Gaston Gallimard est issu d'une riche famille dont les membres ont le loisir de se consacrer à des activités artistiques. Son père, collectionneur de tableaux et propriétaire de théâtres, est très lié à Renoir et aux frères Goncourt. Élève au lycée Condorcet, où il devient l'ami de Roger Martin du Gard, Gaston Gallimard interrompt ses études avant le baccalauréat et, s'il est quelque temps le secrétaire du vaudevilliste Robert de Flers, il mène surtout la vie nonchalante d'un jeune esthète, passionné de musique et de théâtre, lorsque, en 1911, les fondateurs de la Nouvelle Revue française (N.R.F.) lui proposent de devenir leur gérant. Créée deux ans plus tôt par un groupe d'amis réunissant André Gide, Jean Schlumberger, Henri Ghéon, Jacques Copeau et Michel Arnauld, la revue a pour ambition de refléter l'esprit de la jeune génération littéraire tout en assurant la promotion d'une critique de qualité ; très vite, ses fondateurs conçoivent le projet d'adjoindre à la revue un « comptoir « d'éditions, que Gaston Gallimard est chargé d'organiser. Le 31 mai 1911, André Gide, Jean Schlumberger et Gaston Gallimard créent les éditions de la Nouvelle Revue française, qui publie dès le mois de juin ses trois premiers titres : l'Otage de Paul Claudel, la Mère et l'Enfant de Charles-Louis Philippe, et Isabelle d'André Gide. Saint-John Perse, Roger Martin du Gard et Alain figurent aussi parmi les premiers auteurs de la maison, que Marcel Proust (dont le manuscrit passe pour avoir été refusé par Gide) ne rejoindra qu'en 1917. En 1913, Gaston Gallimard complète ses activités en devenant l'un des propriétaires du théâtre du Vieux-Colombier qui, sous la direction de Jacques Copeau, entend défendre « les manifestations d'un art dramatique nouveau «. 3 L'ESSOR DE LA LIBRAIRIE GALLIMARD Après la Première Guerre mondiale, pendant laquelle l'activité éditoriale a été fortement réduite, l'année 1919 est celle de la réorganisation : Jacques Rivière prend la direction de la Nouvelle Revue française, tandis que, après une modification du capital, les Éditions de la N.R.F. se transforment en une société anonyme : la Librairie Gallimard. La même année, un nouvel actionnaire, Raymond Gallimard, frère de Gaston, rejoint ce dernier pour prendre en charge les questions de gestion. Dans un paysage éditorial où les éditeurs de littérature générale exercent leur activité au sein de petites structures, seuls Gallimard et son principal rival, Bernard Grasset, apparaissent, par leur audace et par leur sens de la finance, en mesure d'enrichir leur catalogue de manière significative, tout en tirant parti de toutes les possibilités offertes par la publicité, notamment à l'occasion des prix littéraires. De fait, le catalogue de la Librairie Gallimard se caractérise, à partir des années 1920, par une richesse aussi impressionnante qu'éclectique, puisque l'on y retrouve tous les courants littéraires et toutes les générations, des valeurs sûres (Charles Péguy ou Paul Valéry) aux surréalistes (André Breton, Louis Aragon), en passant par la génération montante, illustrée par Paul Morand, Drieu La Rochelle, Jean Cocteau ou Marcel Arland, sans oublier quelques personnalités inclassables comme Pierre Mac Orlan, Joseph Kessel, Marcel Jouhandeau, Léon-Paul Fargue, Valery Larbaud, ou, de manière plus surprenante, le jeune Georges Simenon. Le comité de lecture accueille, entre autres, Robert Aron, Ramon Fernandez, Bernard Groethuysen, Benjamin Crémieux, ainsi qu'André Malraux, directeur artistique de la maison ; dans le même temps, la Nouvelle Revue française, endeuillée en 1925 par la mort de Jacques Rivière, passe sous la direction de Jean Paulhan, qui en garantit la continuité. Les collections se diversifient avec les « Documents bleus « (1923), « la Vie des hommes illustres « (1926), « Du monde entier « (1932), collection de littérature étrangère qui publie, grâce à Maurice-Edgar Coindreau, John Dos Passos, William Faulkner et Ernest Hemingway, mais également Joseph Conrad et Franz Kafka. La Bibliothèque de la Pléiade, rachetée en 1933, devient une véritable consécration pour les talents devenus des classiques. Parallèlement, Gaston Gallimard s'essaye à la production cinématographique (en 1934, Madame Bovary, de Jean Renoir, avec Valentine Tessier, est un échec retentissant), tout en investissant dans la presse : au côté de la sérieuse Revue juive, confiée en 1925 à Albert Cohen, sont lancés plusieurs hebdomadaires à grand tirage, dont Détective (1928), spécialisé dans le fait divers, Voilà (1931), axé sur le reportage, et surtout Marianne, hebdomadaire d'actualités, plutôt marqué à gauche, qui est dirigé par Emmanuel Berl de 1932 à 1937. À la fin des années 1930, Gallimard accueille de jeunes auteurs, comme Marcel Aymé, Henri Michaux, Jean-Paul Sartre, Jacques Audiberti ou Saint-Exupéry, tandis que Claude Gallimard, fils de Gaston, fait son entrée au comité de lecture. 4 LES TEMPS DIFFICILES Fermée dès le début de l'Occupation, la Librairie Gallimard, suspecte aux yeux des autorités allemandes, ne peut rouvrir qu'à condition de signer la convention de censure et de porter Pierre Drieu La Rochelle, très lié à Otto Abetz, à la tête de la Nouvelle Revue française. Gallimard publie Ernst Jünger et des classiques allemands, et la Revue accueille des articles de collaborateurs notoires comme Alphonse de Châteaubriant, Alfred Fabre-Luce ou Abel Bonnard. Prudent, avant tout soucieux de faire vivre sa maison, Gaston Gallimard s'emploie à éviter de froisser l'occupant, sans pour autant cautionner l'extrémisme de Drieu La Rochelle qui jouit, de fait, d'une large autonomie, alors que plusieurs collaborateurs de la maison (comme Jean Paulhan ou Dyonis Mascolo) s'engagent dans la Résistance. À la Libération, si la Librairie Gallimard est traduite en justice, comme toutes les maisons d'édition ayant gardé une activité officielle pendant l'Occupation, seule la Nouvelle Revue française se voit interdire de paraître, sanction qui ne sera levée qu'en 1953. Entre-temps, la Librairie Gallimard a protégé les débuts des Temps modernes, la revue de Sartre et Aron, qui passe chez Juillard en 1948, à la suite de désaccords avec Malraux. 5 CONTINUITÉS ET RELÈVES La maison est rejointe par de nouveaux auteurs, comme Albert Camus, Simone de Beauvoir, René Char, Jean Genet ou Roger Nimier, et, dans le domaine étranger, par des écrivains aussi prestigieux que Boris Pasternak ou Jorge Luis Borges ; Roger Caillois et Raymond Queneau font leur entrée au comité de lecture. De nouvelles collections apparaissent, comme la Série noire, animée par Marcel Duhamel, et, parallèlement, le groupe connaît une croissance externe, avec l'absorption de maisons concurrentes (comme Denoël, Tel, Gonthier), qui gardent cependant leur autonomie éditoriale. Dans les années 1960, la maison s'ouvre aux sciences humaines, publiant Foucault, Duby, Le Roy Ladurie ou Dumézil, tandis qu'en 1971 sont créées la Bibliothèque des sciences humaines et la Bibliothèque des histoires, confiée à Pierre Nora. À partir de 1961, enfin, la Librairie Gallimard connaît une nouvelle modification de ses statuts, devenant ainsi les Éditions Gallimard, au sein desquelles, malgré la présence de son père, Claude Gallimard fait de plus en plus figure de successeur : c'est notamment lui qui rompt l'accord de distribution liant Gallimard à Hachette pour fonder son propre réseau, la Sodis. Resté président-directeur général des Éditions Gallimard jusqu'à sa mort, Gaston Gallimard, sous des dehors de très grande discrétion, figure sans doute, par ses qualités de jugement, son sens des relations humaines et la très haute idée qu'il se faisait de son métier, parmi l'un des éditeurs les plus marquants du siècle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. 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« 5 CONTINUITÉS ET RELÈVES La maison est rejointe par de nouveaux auteurs, comme Albert Camus, Simone de Beauvoir, René Char, Jean Genet ou Roger Nimier, et, dans le domaine étranger, par des écrivains aussi prestigieux que Boris Pasternak ou Jorge Luis Borges ; Roger Caillois et Raymond Queneau font leur entrée au comité de lecture.

De nouvelles collections apparaissent, comme la Série noire, animée par Marcel Duhamel, et, parallèlement, le groupe connaît une croissance externe, avec l’absorption de maisons concurrentes (comme Denoël, Tel, Gonthier), qui gardent cependant leur autonomie éditoriale.

Dans les années 1960, la maison s’ouvre aux sciences humaines, publiant Foucault, Duby, Le Roy Ladurie ou Dumézil, tandis qu’en 1971 sont créées la Bibliothèque des sciences humaines et la Bibliothèque des histoires, confiée à Pierre Nora. À partir de 1961, enfin, la Librairie Gallimard connaît une nouvelle modification de ses statuts, devenant ainsi les Éditions Gallimard, au sein desquelles, malgré la présence de son père, Claude Gallimard fait de plus en plus figure de successeur : c’est notamment lui qui rompt l’accord de distribution liant Gallimard à Hachette pour fonder son propre réseau, la Sodis.

Resté président-directeur général des Éditions Gallimard jusqu’à sa mort, Gaston Gallimard, sous des dehors de très grande discrétion, figure sans doute, par ses qualités de jugement, son sens des relations humaines et la très haute idée qu’il se faisait de son métier, parmi l’un des éditeurs les plus marquants du siècle. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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