Devoir de Philosophie

Gargantua

Publié le 23/08/2006

Extrait du document

gargantua

Auteur : François Rabelais Date : 1534

Genre : Récit burlesque et satirique, en prose.

Composition : Pantagruel a été condamné par la Sorbonne. Rabelais entend répondre à cette censure par une œuvre plus virulente encore, qu'il publie à Lyon, où il est alors médecin à l'Hôtel-Dieu.

Intrigue et structure... 57 chapitres, ainsi articulés :

l'enfance de Gargantua (1-13) : naissance du géant, festin, habitudes et exigences de l'énorme bébé ;

l'éducation de Gargantua (14-24) : après avoir subi l'enseignement grotesque de deux docteurs « sorbonicquards «, Gargantua rencontre Ponocratès, excellent maître inspiré par l'humanisme et l'esprit de la Renaissance ;

la guerre Picrocholine (25-51) : Grandgousier, le père de Gargantua, est attaqué par le seigneur Picrochole. Il fait venir son fils pour le défendre. La victoire est au bout de terribles combats, dans lesquels se distingue le moine Jean des Entommeures ;

l'abbaye de Thélème (52-57) : pour récompenser Jean, Gargantua lui fait construire la fameuse abbaye de Thélème, où règnent la bonne entente, la culture et la liberté.

Thèmes : Comme dans Pantagruel, il s'agit de ridiculiser les docteurs du Moyen Âge et d'exalter l'homme et l'idéal humaniste. Mais Rabelais exprime cette fois sa thèse avec une plus grande clarté : contraste très net entre l'imposture des docteurs de la Sorbonne et l'enseignement concret de Ponocratès, fait de l'étude des Anciens et de la simple observation des hommes et de la nature ; victoire sur Picrochole, obtenue par le bon droit et l'intelligence ; évocation de l'univers idéal de l'abbaye de Thélème, dont la devise bien connue est : « Fais ce que voudras «.

Gargantua a édicté les règles de vie de l'abbaye de Thélème. La liberté qu'il prône s'oppose assurément aux contraintes que Rabelais a vécues durant son existence monacale ! Pour le géant humaniste, la liberté procure à la fois force et santé, débarrasse l'esprit de ses vices, et permet aux hommes, tous en parfaite harmonie, de s'ouvrir à la culture et la joie.

Toute leur vie était employée non par les lois, statuts ou règles, mais selon leur vouloir et franc arbitre. Ils se levaient du lil quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait. Nul ne les éveillait, nul ne les forçait ni à boire, ni à manger, ni à faire chose autre quelconque. Ainsi lavait établi Gargantua. En leur règle n'était que cette clause, « fais ce que voudras «, parce que des gens libres, bien nés, bien instruits, conversant en compagnie honnête, ont par nature un instinct, un aiguillon qui les pousse aux faits vertueux et les éloigne du vice, qu'ils nommaient honneur. Ces mêmes hommes, quand ils sont par vile soumission et contrainte écrasés et asservis, oublient le noble penchant par lequel ils tendaient naturellement à la vertu pour s'occuper d'enfreindre ce joug de servitude, car nous entreprenons toujours choses défendues et convoitons ce qui nous est refusé. Par cette liberté, ils entrèrent en louable émulation de faire tout ce qu'ils voyaient plaire à un seul. Si quelqu'un ou quelqu'une disait « buvons «, tous buvaient. Si disait « jouons «, tous jouaient.

(texte modernisé)

 

Liens utiles