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hacienda.

Publié le 15/04/2013

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hacienda. hacienda, grande exploitation agricole caractéristique de l'Amérique latine. Les haciendas sont d'immenses propriétés foncières de plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de milliers d'hectares, qui se sont constituées en Amérique latine, lors de la colonisation espagnole, à partir du XVIIe siècle. Dotées d'un système de production à caractère seigneurial, les haciendas traditionnelles pratiquaient une agriculture extensive, orientée principalement vers l'élevage. Une partie seulement du domaine, la réserve, correspondant aux terres les plus fertiles et constituant le coeur de la propriété, était mise en exploitation directe par le propriétaire (hacendado), généralement un noble. Sous-exploitées, les haciendas vivaient fréquemment en autarcie, avec leurs fortifications, leur prison, leurs magasins, leurs vastes troupeaux, et employaient une main-d'oeuvre indigène abondante et subordonnée, les péons, dans le cadre d'un régime quasi féodal. Très démunis, ces ouvriers agricoles étaient en principe libres, mais le plus souvent liés au grand propriétaire terrien par un endettement héréditaire. En effet, en échange de l'usufruit d'une parcelle familiale généralement exiguë et de qualité médiocre, de nombreux péons devaient travailler gratuitement pour l'hacendado plusieurs jours par semaine et / ou s'acquitter d'un impôt qui les contraignait à s'endetter à vie, l'immense majorité d'entre eux se trouvant dans l'incapacité de rembourser une dette sans cesse croissante. La situation des journaliers ou manoeuvres agricoles, dépourvus de terres, était pire encore. Jusqu'aux réformes agraires du XXe siècle (voir structure agraire), les structures latifundiaires formées par les grands domaines (les haciendas, mais aussi les estancias et les fazendas, qui leur sont proches, ou encore les grandes plantations capitalistes) ont constitué le fondement du système économique et social des pays latino-américains, dominé par l'oligarchie terrienne. La classe des grands propriétaires terriens disposait en effet d'une position hégémonique dans une société rurale profondément inégalitaire et fortement hiérarchisée, où la richesse foncière conférait prestige social et pouvoir politique. La quasi-totalité des terres agricoles du Mexique était ainsi détenue, vers 1900, par quelque 800 hacendados tandis que des millions de salariés agricoles (80 p. 100 de la population) étaient contraints de vivre plus ou moins misérablement. Au cours du XXe siècle, des réformes agraires sont mises en place, de manière parfois chaotique et sous des formes diverses (limitation de la propriété, confiscation, expropriation et redistribution des terres, transformation de certaines haciendas en coopératives ou en entreprises capitalistes agricoles, etc.), afin de corriger ces inégalités trop criantes, génératrices de révoltes, voire de révolutions (Mexique, Cuba, etc.). Les résultats sont, de nos jours, très mitigés tant la prépondérance du grand domaine demeure une constante des structures agraires latino-américaines. Mais, s'il subsiste encore des haciendas de type traditionnel, beaucoup se sont modernisées et pratiquent désormais une agriculture intensive destinée à l'exportation. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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