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HENRI DE RÉGNIER

Publié le 22/02/2012

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Henri de Régnier, né à Honfleur, appartient à une famille fière de ses origines aristocratiques. A vingt ans, il s'oriente vers la diplomatie; mais la littérature l'accapare bientôt. Romancier et conteur délicat, il survit principalement comme poète, grâce à l'harmonieuse perfection de son art. Henri de Régnier sut assouplir son talent aux modes poétiques de sa génération. Ses premiers recueils, Lendemains (1885), Apaisements (1886), Sites (1887), accusent les influences de Vigny, de Victor Hugo, de Sully Prudhomme. C'est à partir du volume suivant, Épisodes (1888), qu'on assiste à un renouvellement de sa manière. Le poète, dès lors, recourt volontiers à des symboles pour exprimer ses états d'âme. Ce symbolisme s'affirme dans les Poèmes anciens et romanesques (1890), dans Tel qu'en songe (1892) et atteint son apogée dans Les Jeux rustiques et divins (1897), par exemple, l'ivresse de la création poétique est figurée par celle du potier qui sculpte sur un vase les formes de la vie universelle. Pendant toute cette période symboliste, Henri de Régnier utilise fréquemment le vers libre. Puis, sous l'influence de Heredia, qui est devenu son beau-père, il s'oriente vers une poésie plus plastique; Les Médailles d'argile (1900) sont dédiées à André Chénier. Les poèmes de La Cité des eaux (1902) traduisent avec une mélancolique ferveur son goût pour l'ordonnance du château et du parc de Versailles. Les derniers recueils enfin, La Sandale ailée (1906), Le Miroir des heures (1906-1910), Vestigia flammae (1920), sont d'un lyrisme plus direct, mais toujours décent et grave. Le symbolisme de Henri de Régnier, clair et immédiat, emprunte à l'antiquité grecque la plupart de ses images. Avec sa distinction hautaine et sa technique rigoureuse, ce poète demeure plus proche des traditions classiques et parnassiennes que des audaces modernes : Si tu veux être heureux, ne cueille pas la rose Oui te frôle au passage et qui s'offre à ta main; La fleur est déjà morte à peine est-elle éclose, Même lorsque sa chair révèle un sang divin. (Vestigia flammae)

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