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Hippocrate, De l'ancienne médecine (III, 1 à 3)

Publié le 27/02/2008

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Hippocrate, De l’ancienne médecine (III, 1 à 3)

 

Commentaire :

 

nb : Se renseigner sur la vie d'Hippocrate.

 

Hippocrate aborde ici la médecine sous un angle historique (ten archen l.1 et 15, anothen l.9 et nunde l.6,10 et 17, en pollo chrono l.17, utilisation de l'aoriste).

Et pour parler de la médecine il procède à un raisonnement par l'absurde d'où l'emploi d'une conditionnelle à valeur irréelle (Phrase1 : indicatif aoriste avec an dans la principale et l'indicatif imparfait dans la subordonnée introduite par ei).

Si le régime ordinaire seul pouvait guérir la maladie, autrement dit si l'état de malade (tois kamnousi) n'était qu'une phase transitoire de l'état de bien portant (oi uguiainontes), on n'aurait pas eu besoin de la médecine et du médecin, dont la fonction première est de traiter cet état distinct, cet accident de santé qu'est la maladie. Pour cela, il ne peut jouer que sur le régime de vie (e diaita, diaites, distinct de la seule nourriture, trophen, l.10 et 14), d'où l'importance de la famille de ce mot dans le texte (verbe, l.3 et l.5 et nom, l.10 et 15).

On peut remarquer qu'il n'est pas question de médicaments au sens strict du terme même si l'on peut penser qu'on connaissait les vertus des plantes qui peuvent être considérées comme un supplément alimentaire plutôt q'un aliment.

Dans un second temps, Hippocrate remonte encore plus haut dans le temps (l.9), à une phase “pré-historique” où l'homme sur le plan du mode de vie et surtout de la nourriture se détache de l'animal, en particulier des animaux domestiques (le boeuf et le cheval l.12), et, d'après l'énumération des denrées consommées par ces animaux (karpous, ulèn, khorton), des herbivores. Implicitement, c'est prendre conscience que l'homme est un omnivore et ne peut se contenter d'un régime végétarien, même si H. reconnait qu'il a dû commencer par là (l.15-17). Et d'ailleurs la différence entre l'homme et ces animaux c'est justement que l'homme peut manger ces animaux mais non l'inverse. Le régime végétarien suffit à assurer l'équilibre biologique des ces animaux (cf: énumération ternaire l.14-15), pas celui des hommes qu'au contraire, il rend malade, ou qu'ils ont du moins du mal à assimiler (voir suite du texte). Justement, la suite du texte montre que l'étape suivante serait celle de la découverte de la cuisson (cf: Levi-strauss: Le cru et le cuit), voire de la cuisine qui apparait ainsi comme une forme de médecine ou de thérapie préventive.

Bien sûr, tout cela n'est qu'hypothèse invérifiable, bien qu'appuyée sur un raisonnement plausible, et H. ne s'en cache pas (cf: l.9 égogué axio, l.16 egogué dokéo).

 

Conclusion: H. développe ici une conception de la médecine qui peut nous apparaitre aujourd'hui comme assez primitive, et empirique reposant sur l'observation de ce qui convient ou non à l'homme, mais que nous aurions tort d'oublier aujourd'hui.

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