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Horváth, Ödön von - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Horváth, Ödön von - littérature. 1 PRÉSENTATION Horváth, Ödön von (1901-1938), dramaturge et romancier autrichien d'origine hongroise, auteur de comédies populaires modernes (Volksstücke). 2 UN APATRIDE DE LA VIEILLE EUROPE Né dans la ville portuaire de Rijeka (Fiume), qui appartient alors à l'Empire austro-hongrois, Ödön von Horváth est, selon ses propres dires, « un mélange typiquement vieil-austro-hongrois «. Fils d'un diplomate hongrois et d'une aristocrate germanotchèque, il vit dans de nombreuses villes (à Vienne, à Venise, à Belgrade, à Munich et à Budapest), apprend plusieurs langues et fait des études de lettres, avant de s'installer à Berlin vers 1925. C'est dans sa langue maternelle, l'allemand, que Horváth écrit ses pièces, représentatives du monde bancal que constitue l'Europe de l'entre-deux-guerres. En effet, en Allemagne, la République de Weimar ne parvient pas à se donner la légitimité politique ni la stabilité économique qui feraient frein au fascisme et au bellicisme montant ; en Autriche, et dans la récente république de Hongrie, l'essor du capitalisme bourgeois n'empêche pas les replis nationalistes ni les insatisfactions politiques et sociales. L'oeuvre dramatique de Horváth représente, en une vingtaine de pièces, le tableau de cet âge de déclin. En 1931, le prix Kleist est attribué aux Légendes de la forêt viennoise (Geschichte aus dem wiener Wald). En 1933, l'accession de Hitler au pouvoir l'oblige à se réfugier à Vienne. Après l'Anschluss, en 1938, il gagne Paris, où il meurt accidentellement la même année. 3 DES PIÈCES POPULAIRES, POLITIQUES ET MODERNES Les pièces d'Horváth puisent à la fois dans le vieux fonds populaire et baroque de la littérature germanophone et dans les interrogations les plus contemporaines. En effet, s'il recourt à la forme ancienne du Volksstücke, ou pièce populaire, Horváth ne participe pas moins au profond mouvement de refonte, dans un sens politique, de l'art dramatique qui a lieu dans l'entre-deux-guerres. C'est le moment où Bertolt Brecht, notamment, écrit ses pièces didactiques comme Lehrstücke. Mais Horváth s'inspire surtout du renouveau, dans les années vingt, de la comédie populaire, sensible dans les oeuvres de Carl Zuckmayer (le Joyeux Vignoble, 1925) et de Marieluise Fleisser (Purgatoire à Ingolstadt, 1926). À la différence du premier, mais à l'instar de la seconde, il ne s'intéresse pas au monde paysan : il choisit de représenter des personnages modernes, produits de la société industrielle et capitaliste. Ainsi, Légendes de la forêt viennoise, Casimir et Caroline (1932), ou encore la Foi, l'Amour et l'Espérance (Glaube Liebe Hoffnung, 1933) mettent en scène, dans une succession de tableaux où se mêlent abruptement les genres et les registres de langue, un monde de petite et moyenne bourgeoisie. 4 TAMBOURS DANS LA NUIT D'autres pièces prennent position plus explicitement pour dénoncer la montée désastreuse de l'idéologie belliqueuse et fasciste : Sladek soldat de l'armée noire (Sladek der schwarze Reichswehrmann, 1929) et la Nuit italienne (Italienische Nacht, 1931) représentent de sombres peintures de l'Allemagne en crise. Quant aux romans d'Horváth, Jeunesse sans Dieu et Un fils de notre temps (1938), ils se lisent aujourd'hui comme de véritables pressentiments de la catastrophe à venir. Que leur portée critique soit explicite ou plus diffuse, les oeuvres d'Horváth saisissent toujours l'aliénation de la pensée et l'agressivité latente propres aux temps de désarroi idéologique : le grotesque et l'ironie y sont les deux versants d'une même regard effaré sur la bêtise et la violence humaines. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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