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Hugo, les Contemplations (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Hugo, les Contemplations (extrait). Les onze mille vers des Contemplations sont ceux d'une « âme qui se raconte dans ces deux volumes : Autrefois, Aujourd'hui. Un abîme les sépare, le tombeau. « Comme l'existence de Hugo, coupée en deux par la mort de sa fille Léopoldine, la structure du recueil reflète l'itinéraire d'un homme que le sentiment d'injustice, lié au deuil, conduit au bilan personnel. Plaçant toute sa foi dans le langage poétique, il lui confie désormais les rênes de son devenir de prophète de l'humanité. « Un soir que je regardais le ciel « est un poème d'« Autrefois «. Les Contemplations de Victor Hugo Un soir que je regardais le ciel Elle me dit, un soir, en souriant : -- Ami, pourquoi contemplez-vous sans cesse Le jour qui fuit, ou l'ombre qui s'abaisse, Ou l'astre d'or qui monte à l'orient ? Que font vos yeux là-haut ? je les réclame. Quittez le ciel ; regardez dans mon âme ! Dans ce ciel vaste, ombre où vous vous plaisez, Où vos regards démesurés vont lire, Qu'apprendrez-vous qui vaille mon sourire ? Qu'apprendras-tu qui vaille nos baisers ? Oh ! de mon coeur lève les chastes voiles. Si tu savais comme il est plein d'étoiles ! Que de soleils ! vois-tu, quand nous aimons, Tout est en nous un radieux spectacle. Le dévouement, rayonnant sur l'obstacle, Vaut bien Vénus qui brille sur les monts. Le vaste azur n'est rien, je te l'atteste ; Le ciel que j'ai dans l'âme est plus céleste ! C'est beau de voir un astre s'allumer. Le monde est plein de merveilleuses choses. Douce est l'aurore et douces sont les roses. Rien n'est si doux que le charme d'aimer ! La clarté vraie et la meilleure flamme, C'est le rayon qui va de l'âme à l'âme ! L'amour vaut mieux, au fond des antres frais, Que ces soleils qu'on ignore et qu'on nomme. Dieu mit, sachant ce qui convient à l'homme, Le ciel bien loin et la femme tout près. Il dit à ceux qui scrutent l'azur sombre : « Vivez ! aimez ! le reste, c'est mon ombre ! « Aimons ! c'est tout. Et Dieu le veut ainsi. Laisse ton ciel que de froids rayons dorent ! Tu trouveras, dans deux yeux qui t'adorent, Plus de beauté, plus de lumière aussi ! Aimer, c'est voir, sentir, rêver, comprendre. L'esprit plus grand s'ajoute au coeur plus tendre. Viens, bien-aimé ! n'entends-tu pas toujours Dans nos transports une harmonie étrange ? Autour de nous la nature se change En une lyre et chante nos amours. Viens ! aimons-nous ! errons sur la pelouse. Ne songe plus au ciel ! j'en suis jalouse ! -- Ma bien-aimée ainsi tout bas parlait, Avec son front posé sur sa main blanche, Et l'oeil rêveur d'un ange qui se penche, Et sa voix grave, et cet air qui me plaît ; Belle et tranquille, et de me voir charmée, Ainsi tout bas parlait ma bien-aimée. Nos coeurs battaient ; l'extase m'étouffait ; Les fleurs du soir entr'ouvraient leurs corolles... Qu'avez-vous fait, arbres, de nos paroles ? De nos soupirs, rochers, qu'avez-vous fait ? C'est un destin bien triste que le nôtre, Puisqu'un tel jour s'envole comme un autre ! O souvenirs ! trésor dans l'ombre accru ! Sombre horizon des anciennes pensées ! Chère lueur des choses éclipsées ! Rayonnement du passé disparu ! Comme du seuil et du dehors d'un temple, L'oeil de l'esprit en rêvant vous contemple ! Quand les beaux jours font place aux jours amers, De tout bonheur il faut quitter l'idée ; Quand l'espérance est tout à fait vidée, Laissons tomber la coupe au fond des mers. L'oubli ! l'oubli ! c'est l'onde où tout se noie ; C'est la mer sombre où l'on jette sa joie. Source : Hugo (Victor), les Contemplations, 1856. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« Autour de nous la nature se change En une lyre et chante nos amours. Viens ! aimons-nous ! errons sur la pelouse. Ne songe plus au ciel ! j’en suis jalouse ! — Ma bien-aimée ainsi tout bas parlait, Avec son front posé sur sa main blanche, Et l’œil rêveur d’un ange qui se penche, Et sa voix grave, et cet air qui me plaît ; Belle et tranquille, et de me voir charmée, Ainsi tout bas parlait ma bien-aimée. Nos cœurs battaient ; l’extase m’étouffait ; Les fleurs du soir entr’ouvraient leurs corolles… Qu’avez-vous fait, arbres, de nos paroles ? De nos soupirs, rochers, qu’avez-vous fait ? C’est un destin bien triste que le nôtre, Puisqu’un tel jour s’envole comme un autre ! O souvenirs ! trésor dans l’ombre accru ! Sombre horizon des anciennes pensées ! Chère lueur des choses éclipsées ! Rayonnement du passé disparu ! Comme du seuil et du dehors d’un temple, L’œil de l’esprit en rêvant vous contemple ! Quand les beaux jours font place aux jours amers, De tout bonheur il faut quitter l’idée ; Quand l’espérance est tout à fait vidée, Laissons tomber la coupe au fond des mers. L’oubli ! l’oubli ! c’est l’onde où tout se noie ; C’est la mer sombre où l’on jette sa joie. Source : Hugo (Victor), les Contemplations, 1856. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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