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Importance Et Fonction(S) De La Tempête Dans L'Odyssée D'Homère

Publié le 22/09/2010

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Ulysse est resté célébre pour son voyage maritime,de retour de Troie à Ithaque,contrarié par la colére de Poséidon. L'espace de la mer,la « saumure «,le « gouffre « est caractérisé par ses tempêtes. Or ce motif est devenur,au fil des siécles,un véritable topos littéraire. Quel usage en fait Homére?

 

I)Importance dans le récit.

1) La tempête ponctue le récit.

  Elle est un motif récurrent,elle ponctue le récit des aventures d'Ulysse : au chant V quand il quitte Calypso pour se rendre chez les Phéaciens. On la retrouve également dans le chant IX (vers 62-75) entre l'épisode des Cicones et celui des Lotophages. C'est également une tempête qui les jettes sur le rivage de l'île d'Eole (chant X,vers 28-55) et enfin dans le chant XII une tempête éclate après le passage consacré à Charybde et Scylla (vers 312-324)

 

              2) Elle ouvre et ferme l'espace des aventures extraordinaires d'Ulysse.

                         Au chant IX ; La tempête suit l'escale chez les Cicones qui appartiennent encore à    l'espace civilisé et réel ( Ismaros est une capitale, les Cicones ont des armes de bronze,ils rendent un culte à Apollon...). Or, « le courant,la houle et le Borée quand il double le Malé « éloignent Ulysse de Cythère, c'est-à-dire de la route balisée du retour à Ithaque. La dérive va durer 9 jours avant de rencontrer les « mangeurs de fleurs «.

En revanche, au chant V, la tempête entre l'île de Calypso et celle des Phéacinens symbolise la derniére épreuve du monde imaginaire, Ulysse redevient un homme parmi «  les mangeurs de pain «.

Les tempêtes éloignent Ulysse d'Ithaque à deux reprises, au chant IX car il s'éloigne de Cythère et au chant X avec l'outre d'Eole, la tempête éloigne donc Ulysse du retour.

 

II)Fonctions dans la narration.

1) Fonction épique.

                      La tempête révèle le merveilleux du poéme,parce qu'elle est toujours imputée à un dieu ou à la fatalité. Elle révèle un monde habité par un pouvoir surhumain qui pèse sur les hommes,à la fois jouets de la destinée et des dieux. Au chant IX «  la fatalité de Zeus « fait d'Ulysse et des ses marins des « maudits «. Logiquement la tempête qui se lève est attribuée par le héros au « Rassembleur des nuées «. La même fatalité est à l'oeuvre lors de l'ouverture de l'outre des vents au chant X: « Je restai,je subis « dit le héros. Mais la tempête est aussi l'expression de la colère,celle de Poséidon au chant V qui,armé de son trident « rallia les nuages,troubla la mer «, parce qu'il avait mutilé son fils Polyphéme,ou celle de Zeus,armé de foudre,qui punit le massacre des vaches du Soleil en foudroyant le navire et tout son équipage,sauf le héros (chant XII).

La description de la tempête à travers le déchaînement des éléments naturels est l'objet d'un agrandissement épique : les hyperboles sont nombreuses ( « vagues énormes,vents accourus en tempête,bourrasque inouies «, la houle dans sa force «  démembre « le navire au chant V.

 

2)Fonction initiatique.

La tempête est l'épreuve par excellence pour Ulysse : Il y fait l'expérience de la peur, de la souffrance, de la perte humaine et matérielle. C'est comme le dit le chant XIII une épreuve que « la douloureuse houle «.

Ulysse face à la tempête sait que la mer est un gouffre. Il regrette de n'être pas mort sour les murs de Troie quand la tempête le frappe entre l'île de Calypso et la terre des Phéaciens : « Plut au ciel que j'eusse trouvé la mort et mon destin / le jour que les troyens en nombre m'accablaient «. Mourir en mer est une « atroce mort « : C'est la disparition dans le gouffre,sans honneurs militaires,on est donc voué à l'oubli.

La tempête est une épreuve morale : Ulysse est en proie à la peur, «  Ulysse sentit son coeur et ses genoux se rompre « (vers 297). Il désespère : « Pour moi la brusque mort est sûre «. (V). Il partage avec ses compagnons «  la crainte de périr « (chant IX,vers 72), « nous restâmes couchés, rongés d'angoisse « (chant IX, vers 75). Il ressent au plus profonde la fragilité de la condition humaine,celle du mortel.

La tempête est également une épreuve physique,Ulysse comme ses marins,le ressent dans son corps. Les compagnons sont « rongés de fatigue « (chant IX), au (chant V),Ulysse est « épuissé « mais nage pour remonter sur son nage pour remonter sur son navire. Il faut se rappeler de son état dans le chant VI lorsqu'il rencontre Nausicaa.

 

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