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Incipit de "Une Vie" - Maupassant

Publié le 29/07/2010

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maupassant

 

Problématique : Que révèle la présentation des personnages dans un contexte particulier ?

Introduction :

Guy de Maupassant est un écrivain du XIXe siècle. Il rejette le roman romantique qui est marqué par les excès du psychologisme et de l'écriture artistique. Guy de Maupassant s'inspire donc de ce qu'il connait, comme par exemple le séminaire de Rouen, duquel il s'est fait renvoyé par les clercs car ses écrits ne leur plaisaient pas. Lors de son premier roman Une Vie, il adhère ainsi aux principes réalistes en mettant en scène des personnages avec une banalité et une simplicité qui les rapprochent du lecteur. Ce début de roman est traditionnel et défini, par contexte historique précis. La présentation de Jeanne et de son père est adroitement écrite pour permettre aux lecteurs de cerner le caractère de ces personnages principaux. On entre directement au cœur de l'action grâce à leur présentation. *LECTURE* Ce début de roman s'articule en plusieurs points. Il y a tout d'abord une petite phrase qui introduit l'implantation du décor. Il s'en suit donc la présentation du contexte présent, puis celle de Jeanne, le personnage principal, la présentation de son père et enfin la description de l'éducation de Jeanne. Dans notre développement nous répondrons à la problématique suivante : « Que révèle la présentation des personnages dans un contexte particulier ? « Pour cela nous étudierons dans une première partie le contexte particulier qui est mis en place. Puis dans une deuxième partie, nous analyserons la présentation des personnages. Enfin, dans une troisième partie, nous développerons la vie dur de Jeanne, celle passée et celle qui le sera surement à venir. I) Le symbolisme de la nature

1) Une atmosphère lugubre et hostile Le deuxième paragraphe de ce début de roman est entièrement constitué de métaphores montrant la violence de l’averse. L’ambiance de cette introduction est ainsi assez lugubre. On l’observe d’ailleurs dès la ligne 3 « L’averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits «. Cette personnification illustre bien la présence oppressante de l’averse, qui tient à garder encore un peu Jeanne enfermée. Le mot « sonné « nous montre bien que la pluie veut se faire remarquer, c’est comme si elle voulait pénétrer dans la maison pour narguer un peu plus Jeanne en retardant son départ. « Le ronflement des ruisseaux […] emplissaient les rues « ligne 6 signifie que même les ruisseaux font du bruit comme pour signifier un évènement important. De plus, ceux-ci sont « débordés « ce qui montre que la pluie fait rage depuis plusieurs heures, prenant au piège Jeanne. Jeanne semble donc emprisonnée : impossible avec ce temps de sortir de la maison. Les termes de la ligne 4 à la ligne 5 caractérisant le ciel tels que « crevé «, « se vidant sur la terre «, « la délayant en bouillie «, « la fondant comme du sucre « marquent une certaine agression de la part du ciel. Au XIXème siècle, les habitants des villes et des campagnes étaient très croyants et très pieux. On pourrait penser qu’à travers ce ciel, mot ambigüe pouvant aussi signifier l’endroit où reposent les morts, c’est Dieu qui cherche à empêcher la nouvelle liberté de Jeanne ou à annoncer une fin tragique. Le ciel signale un mauvais présage. On assiste donc à un vrai concert puisque tous les éléments cherchent à se faire entendre : « l’averse […] avait sonné « (l.3), « le ciel bas et chargé d’eau semblait crevé « (l.4), « des rafales « (l.5), « le ronflement des ruisseaux « (l.6). On observe donc un contraste entre le bruit des éléments naturels et le silence des « rues désertes « à la ligne 6. Il n’y a donc aucune présence d’un personnage à l’extérieur, ce qui renforce cette ambiance lugubre, presque morbide : dans les rues, seule la nature se fait entendre, rien ne signale la présence d’êtres humains. On remarque aussi qu’à la ligne 7, les maisons sont comparées à des éponges qui boivent l’humidité et font suer les murs. Ces personnifications font ressortir une certaine souffrance. L’ambiance de ce début de roman est donc très sinistre.

2) Contraste avec la nouvelle liberté de Jeanne L’atmosphère oppressante, décrite dans tout le début du texte, est fortement contrastée par la présentation de l’état d’esprit de Jeanne, dès la ligne 9. En effet, le contexte très particulier de la date et de l’évènement (la sortie du couvent) joue un rôle important dans la présentation du personnage principal, Jeanne, et de sa vision du monde qui l’entoure. La particularité de ce jour et l’importance qu’il a pour Jeanne est mis en valeur par un champ lexical très riche du temps : « enfin « « depuis si longtemps «, qui renforce le fait qu’elle a attendu ce jour. « Pour toujours « montre qu’elle croit sa liberté acquise et infinie, « pour la centième fois « insiste sur son impatience à partir. L’auteur insiste aussi sur le départ, en employant de nombreux termes qui se rapportent au voyage : « malles « l.1, « partir « l.11, « sac de voyage « l.14. Le COD « la veille « (l.9) montre que cette libération est très récente, et est opposée au terme « pour toujours «. L’expression « rayant chaque nom de saint « (l.16) est symbolique, Jeanne rejette ainsi son éducation religieuse jusqu’au jour où sa liberté lui a été rendue « jusqu’au 2 mai, jour de sa sortie au couvent «. Cette opposition avec le contexte spatio-temporel permet à l’auteur de mettre en évidence le caractère enthousiaste et rêveur de Jeanne, et d’en accentuer la naïveté. Il positionne ainsi d’emblée Jeanne dans une « bulle «, coupée de la réalité du monde extérieur. 3) La Terreur encore dans les esprits

Le quatrième paragraphe nous apprend que l’histoire se déroule en 1819 (ligne 15), seulement vingt-six ans après l’époque de la Terreur de 1793, qui a laissé de lourdes traces dans les esprits. Le père de Jeanne est un « aristocrate de naissance « (ligne 23), cette information est d’ailleurs suivie par « il haïssait par instinct quatre-vingt-treize «. Cette famille a donc pleinement vécu l’époque de la Terreur, qui a et va probablement influencer leur décision. En effet, en onze mois, la Terreur va jeter un voile sanglant sur la Révolution Française, notamment à cause du plein régime de la guillotine et de la loi des suspects. Cette révolution visant à faire valoir les droits du peuple et à contrer les privilèges, a fait énormément de victimes, principalement chez les nobles (dont les aristocrates). Ces derniers étaient les plus menacés de passer sous la guillotine. Cette période de souffrance et cette peur du peuple, causée par le contexte historique de quatre-vingt-treize, peut expliquer l’éducation sévère qu’a mis en place le père de Jeanne, qui consistait implicitement à l’éloigner le plus possible et le plus longtemps possible de cette société instable qui l’a tant terrorisé. Ce dernier a sûrement voulut la protéger de toute cette haine ambiante. Le contexte historique peut donc expliquer les décisions prises par le baron.

II) Le portrait psychologique d’aristocrates de province

1) Jeanne Tous les événements du début du texte sont racontés d’après le point de vue interne de Jeanne. C’est elle qui perçoit l’atmosphère pesante, et c’est à travers ses yeux que nous découvrons le cadre spatio-temporel : elle regarde à la fenêtre, nous donne la date à travers le calendrier… Jeanne est présentée comme l’héroïne : elle est prénommée, nous nous identifions à elle. Cependant, son portrait ne contient aucun élément physique : il est basé sur une description de la psychologie et de l’histoire du personnage. Moralement, Jeanne est présentée comme une jeune fille naïve, innocente, presque candide : répétition des termes « ignorée « l.34, « ignorante « l.34, « ignorance « l.37. Cette naïveté est renforcée par l’utilisation d’un champ lexical se rapprochant du lyrisme, et apparaissant ici comme déplacé pour qualifier la réalité de la vie : « un bain de poésie raisonnable «, « la terre fécondée «, « l’amour naïf «, « tendresses simples «, « lois sereines de la vie « (l.36 à 39). Elle est aussi un symbole de pureté : « chaste « l.35, et son éducation a eu pour but d’en faire un modèle moral : « heureuse, bonne, droite et tendre « l.31. Impatiente, Jeanne se déclare cependant « prête « l.9 à affronter la vie, ce qui contraste avec son portrait moral qui pousse à penser le contraire. Le personnage principal, Jeanne, fait donc l’objet d’un portrait moral assez complet : le lecteur peut facilement s’identifier à elle, et pourra par la suite mieux comprendre ses décisions. Malgré son âge (« dix-sept ans « l.35), Jeanne a été traitée comme une enfant par son père. Ce statut est accentué par l’apostrophe « Jeannette « l.18 (surnom affectueux formé avec le suffixe –ette = petit), directement opposé à l’appellation du narrateur, « Jeanne «, qui suit. La relation entre Jeanne et son père semble affective, mais elle reste distante : on remarque la présence du verbe « craignait «, impliquant une domination du baron sur sa fille. Pour mieux comprendre l’état d’esprit du personnage, étroitement lié à sa famille et à son éducation, il est donc nécessaire de s’intéresser au portrait de son père, le baron Le Perthuis des Vauds.

2) Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds La description du père est beaucoup plus psychologique que physique, Maupassant enlève tous les détails inutiles pour présenter précisément le caractère du baron mais sur seulement 19 lignes. Le baron n’est pas nommé tout de suite, sa première apparition est une métonymie à la ligne 18 « Une voix, derrière la porte, appela «. On ne sait pas immédiatement qui est ce personnage mais on comprend qu’il est très proche de Jeanne car il utilise un surnom hypocoristique pour la nommer « Jeannette ! « l.18 et Jeanne lui répond « papa «. Ici, Maupassant souhaite insister sur le lien très proche qui unit ces deux personnages car à son époque, le fait d’attribuer des surnoms affectueux dans les familles aristocrates n’est pas courant. La véritable apparition du père a lieu à la ligne 19 avec « Et son père parut. «. L’auteur nous fait alors une description plus longue et précise que celle de Jeanne, il appuie principalement sur le caractère du baron auquel il attribue un nom bien particulier « Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds « l.20 qui forme un contraste avec « Jeannette «. C’est un « gentilhomme de l’autre siècle, maniaque et bon «, on en déduit donc qu’il ne voit que par le passé et que l’éducation qu’il a donnée à sa fille est peut-être d’une autre époque et qu’elle a pu ainsi choquer les contemporains de Maupassant. Cependant, on remarque que le baron fait preuve d’une rare bonté parfois excessive qui est « presque un vice « l.29. Il y a une répétition de ce terme aux lignes 26-27. Il était « enthousiaste « l. 21 et « avait des tendresses d’amant pour la nature, les champs, les bois, les bêtes «, l.22, il était donc respectueux de l’environnement. A la ligne27, on observe un rythme ternaire « une bonté qui n’avait pas assez de bras pour caresser, pour donner, pour étreindre « qui donne une impression de légèreté dans les faits de cet homme. « Une bonté de créateur « est également un éloge sans mesure de la part de l’auteur pour le baron car il le compare à Dieu, à l’Etre suprême qui selon les chrétiens, possède une bonté sans limite. Le baron semble donc ici supérieur aux autres hommes en raison sans doute de sa gentillesse. C’était un « aristocrate de naissance « qui « haïssait par instinct quatre-vingt-treize « année de la Terreur, c’est pourquoi il a voulu éloigner sa fille de la société qui l’a terrorisé. De plus, à la ligne 24, il est écrit que le baron « exécrait la tyrannie d’une haine inoffensive et déclamatoire «, « inoffensive « signifie ici qu’il était pacifique, idée que l’on retrouve à la ligne 28 « sans résistance « et à la ligne 29 « une lacune dans l’énergie «. De plus, « philosophe par tempérament « l .24 signifie qu’il était sage mais non violent. Il aime sa fille car il voulait « la faire heureuse, bonne, droite et tendre « mais les derniers mots de sa description nous laissent à penser qu’il était naïf et ne possédait pas que des qualités. Ses opinions sur le monde dans lequel il vit semblaient bien utopiques « une sorte de bain de poésie raisonnable «, il voulait ouvrir l’âme de Jeanne « dégourdir son ignorance à l’aspect de l’amour naïf, des tendresses simples des animaux, des lois sereines de la vie «, il est pleins d’illusion mais ses idées semblent vagues, rêvées. 3) La mère mise en aparté sur la question de l’éducation

Un troisième personnage nous est présenté dans ce début de roman, en plus de celui de Jeanne et de celui du Baron. En effet, la mère de Jeanne est évoquée dans une courte phrase à la ligne 32-33 : « Elle était demeurée jusqu'à douze ans dans la maison, puis, malgré les pleurs de la mère, elle fut mise au Sacré-Cœur. « Par cette phrase, le lecteur apprend dans un premier tant que Jeanne est aimée de sa mère qui ne voulait pas que sa fille s'en aille loin d'elle. Mais on apprend aussi que cette femme est un personnage passif car elle n'a utilisé que les « pleurs « pour convaincre son mari. Nous pouvons alors conclure que soit ce personnage n'aime pas tant que ça sa fille pour ne pas avoir insisté auprès de son mari, ou bien qu'elle est tout simplement intimidée par son mari et est ainsi mise à l'écart de l'éducation de sa fille. Le Baron est donc la seule personne à décider du sort de sa fille, car la seule autre personne qui aurait pu s'opposer à l'éducation au couvent de Jeanne aurait été la mère. Mais celle-ci ne réagit pas et laisse tout le pouvoir à son mari. III) Un destin annoncé

1) Une éducation autoritaire L’éducation donnée à Jeanne par son père qui semblait dans sa description plein de gentillesse et de sagesse, est très stricte et parait en contradiction avec ses bonnes intentions. On le comprend à la ligne 34 avec l’adverbe « sévèrement «. De plus, Maupassant emploie des adjectifs péjoratifs pour désigner l’état de Jeanne « enfermée, cloîtrée, ignorée et ignorante des choses humaines«, adjectifs qui semblent contraire à l’état dans lequel doit se trouver une jeune femme après son éducation. Dans cette phrase, on a du mal à retrouver l’amour paternel. De plus, le baron qui était un « homme de théorie « l.30 a décidé de cet enseignement seul sans tenir compte de l’opinion de sa femme, l.33. Il voulait, au bout de cinq longues années, qu’on « la lui rendît chaste à dix-sept ans «, ignorante de la violence de ce monde qui des années auparavant, avait connu la Terreur. On peut également remarquer que Jeanne n’a pas eu le choix de son éducation et qu’elle perçoit sa fin comme une liberté, une évasion, elle est heureuse de partir. 2) Vers une confrontation avec la réalité

Le but du père est annoncé à la ligne 31 par le verbe « vouloir «. Ce verbe marque une volonté arrêtée. Il est déterminer à faire tout ce qu'il a décidé quand à l'éducation de sa fille. Ainsi, il veut lui enseigner lui-même la vie, à sa manière, pour qu'elle puisse aimer tous les petits bonheurs de la vie. A la ligne 36, il veut « la tremper lui-même dans une sorte de bain de poésie raisonnable «. Cette phrase donne la vision d'un monde idyllique, loin de l'image qu'on pourrait se faire de la vie. Il veut aussi lui faire partager son amour pour la nature. A la ligne 37, « par les champs, au milieu de la terre fécondée «, il veut « ouvrir son âme «. Il veut également « dégourdir son ignorance à l'aspect de l'amour naïf, des tendresses simples des animaux, des lois sereines de la vie. « lignes 36 à 38. En effet, Jeanne s'imagine à la sortie du couvent, un monde de liberté, d'amour et de bonheur. Le Baron doit donc apprendre la vie à sa fille. Il s'est attribué à lui-même une mission très périlleuse car il va devoir enseigner à Jeanne tous les aspects de la vie qu'elle n'a pas pu beaucoup envisager au couvent. De plus, le Baron est un « homme de théorie « ligne 30, la pratique de ces volontés sera alors surement différente. La confrontation avec la réalité pour la jeune fille pleine de rêves s'annonce plutôt difficile. Conclusion :

En conclusion à ce commentaire, nous pouvons dire que l'atmosphère lugubre et hostile de l'époque de la Terreur est toujours présente dans les esprits, notamment dans celui du Baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds. En effet, celui-ci met tout en place pour protéger sa fille de cet environnement inhospitalier. Il va alors négliger les volontés de sa femme et cloîtrer Jeanne dans un couvent. Celle-ci va alors se mettre à rêver de liberté et de bonheur et ne sera pas préparée à la dureté de la vie qui va surement l'attendre. Le père sans s'en rendre vraiment compte va provoquer des désillusions sur l'image idyllique que sa fille Jeanne se fait de la vie. La Terreur a donc beaucoup influencée les décisions du Baron et par conséquent aussi la vie de Jeanne. Les personnages et leurs caractères ne dépendent pas alors uniquement d'eux mêmes mais bien aussi de leur environnement. Un contexte violent entrainera des décisions similaires.

 

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« « partir » l.11, « sac de voyage » l.14.Le COD « la veille » (l.9) montre que cette libération est très récente, et est opposée au terme « pour toujours ».L'expression « rayant chaque nom de saint » (l.16) est symbolique, Jeanne rejette ainsi son éducation religieusejusqu'au jour où sa liberté lui a été rendue « jusqu'au 2 mai, jour de sa sortie au couvent ».Cette opposition avec le contexte spatio-temporel permet à l'auteur de mettre en évidence le caractèreenthousiaste et rêveur de Jeanne, et d'en accentuer la naïveté.

Il positionne ainsi d'emblée Jeanne dans une « bulle», coupée de la réalité du monde extérieur. 3) La Terreur encore dans les esprits Le quatrième paragraphe nous apprend que l'histoire se déroule en 1819 (ligne 15), seulement vingt-six ans aprèsl'époque de la Terreur de 1793, qui a laissé de lourdes traces dans les esprits.Le père de Jeanne est un « aristocrate de naissance » (ligne 23), cette information est d'ailleurs suivie par « ilhaïssait par instinct quatre-vingt-treize ».

Cette famille a donc pleinement vécu l'époque de la Terreur, qui a et vaprobablement influencer leur décision.En effet, en onze mois, la Terreur va jeter un voile sanglant sur la Révolution Française, notamment à cause du pleinrégime de la guillotine et de la loi des suspects.

Cette révolution visant à faire valoir les droits du peuple et àcontrer les privilèges, a fait énormément de victimes, principalement chez les nobles (dont les aristocrates).

Cesderniers étaient les plus menacés de passer sous la guillotine.Cette période de souffrance et cette peur du peuple, causée par le contexte historique de quatre-vingt-treize, peutexpliquer l'éducation sévère qu'a mis en place le père de Jeanne, qui consistait implicitement à l'éloigner le pluspossible et le plus longtemps possible de cette société instable qui l'a tant terrorisé.Ce dernier a sûrement voulut la protéger de toute cette haine ambiante.Le contexte historique peut donc expliquer les décisions prises par le baron. II) Le portrait psychologique d'aristocrates de province 1) Jeanne Tous les événements du début du texte sont racontés d'après le point de vue interne de Jeanne.

C'est elle quiperçoit l'atmosphère pesante, et c'est à travers ses yeux que nous découvrons le cadre spatio-temporel : elleregarde à la fenêtre, nous donne la date à travers le calendrier…Jeanne est présentée comme l'héroïne : elle est prénommée, nous nous identifions à elle.

Cependant, son portrait necontient aucun élément physique : il est basé sur une description de la psychologie et de l'histoire du personnage.Moralement, Jeanne est présentée comme une jeune fille naïve, innocente, presque candide : répétition des termes« ignorée » l.34, « ignorante » l.34, « ignorance » l.37.

Cette naïveté est renforcée par l'utilisation d'un champlexical se rapprochant du lyrisme, et apparaissant ici comme déplacé pour qualifier la réalité de la vie : « un bain depoésie raisonnable », « la terre fécondée », « l'amour naïf », « tendresses simples », « lois sereines de la vie » (l.36à 39).

Elle est aussi un symbole de pureté : « chaste » l.35, et son éducation a eu pour but d'en faire un modèlemoral : « heureuse, bonne, droite et tendre » l.31.Impatiente, Jeanne se déclare cependant « prête » l.9 à affronter la vie, ce qui contraste avec son portrait moralqui pousse à penser le contraire.Le personnage principal, Jeanne, fait donc l'objet d'un portrait moral assez complet : le lecteur peut facilements'identifier à elle, et pourra par la suite mieux comprendre ses décisions.Malgré son âge (« dix-sept ans » l.35), Jeanne a été traitée comme une enfant par son père.

Ce statut estaccentué par l'apostrophe « Jeannette » l.18 (surnom affectueux formé avec le suffixe –ette = petit), directementopposé à l'appellation du narrateur, « Jeanne », qui suit.

La relation entre Jeanne et son père semble affective, maiselle reste distante : on remarque la présence du verbe « craignait », impliquant une domination du baron sur sa fille.Pour mieux comprendre l'état d'esprit du personnage, étroitement lié à sa famille et à son éducation, il est doncnécessaire de s'intéresser au portrait de son père, le baron Le Perthuis des Vauds. 2) Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds La description du père est beaucoup plus psychologique que physique, Maupassant enlève tous les détails inutilespour présenter précisément le caractère du baron mais sur seulement 19 lignes.Le baron n'est pas nommé tout de suite, sa première apparition est une métonymie à la ligne 18 « Une voix, derrièrela porte, appela ».

On ne sait pas immédiatement qui est ce personnage mais on comprend qu'il est très proche deJeanne car il utilise un surnom hypocoristique pour la nommer « Jeannette ! » l.18 et Jeanne lui répond « papa ».

Ici,Maupassant souhaite insister sur le lien très proche qui unit ces deux personnages car à son époque, le faitd'attribuer des surnoms affectueux dans les familles aristocrates n'est pas courant.La véritable apparition du père a lieu à la ligne 19 avec « Et son père parut.

».

L'auteur nous fait alors unedescription plus longue et précise que celle de Jeanne, il appuie principalement sur le caractère du baron auquel ilattribue un nom bien particulier « Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds » l.20 qui forme un contraste avec« Jeannette ».

C'est un « gentilhomme de l'autre siècle, maniaque et bon », on en déduit donc qu'il ne voit que parle passé et que l'éducation qu'il a donnée à sa fille est peut-être d'une autre époque et qu'elle a pu ainsi choquer les. »

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