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ionesco, entre assujettissement et dépassement de la condition humaine.

Publié le 21/01/2013

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ionesco
J'ai décidé de travailler sur Eugène Ionesco, dramaturge majeur du 20ème siècle, né proche de Craiova, à Slatina, en 1909, et décédé en 1994, et enterré en France, à Paris. Sa jeunesse est marquée par des allers-retours entre la Roumanie et la France. Il me semblait donc intéressant de me concentrer sur un artiste clé du 20e siècle, puisque créateur du théâtre de l'absurde, dont l'oeuvre est influencée par deux pays qui me tiennent à coeur. Cet homme, aux multiples facettes artistiques ne se limitait pas à une seule forme d'art, puisqu'il prônait différentes sortes de langages. En effet, il affirme que « ce qui est exprimé par les mots peut aussi s'exprimer par les couleurs, les formes, ou bien la danse, les gestes. « Ainsi s'oriente-t-il vers le cinéma dans les années 60, puis vers la peinture dans les années 70, et donne-t-il son approbation à certaines versions chorégraphiées de ses pièces. Par son théâtre de l'absurde, qui se définit comme étant un univers familier dont on a simplement détourné les règles et les contenus, on peut se rendre compte des éléments autobiographiques qui imprègnent son oeuvre. En effet, les angoisses et questions existentielles de Ionesco apparaissent dans ses pièces. A travers le surréalisme, traduit par des personnages aux tics exacerbés, et l'explosion des moindres repères de la vie quotidienne, le rire salvateur du spectateur apporte de la fraicheur face aux angoisses et questions en suspend du dramaturge. Ionesco parle d'impression que parfois pour lui « le monde est vidé de toute expression, de tout contenu. «, et que ce vide non comblé reflèterait un malaise existentiel chez lui. Du coup, il se met à la recherche d'une certaine grâce, qui serait « l'état où l'on est tourné vers les autres plutôt que d'être prisonnier de soi-même. « Refusant la simple condition humaine, il témoigne pourtant de l'assujettissement de l'être humain : les hommes sont manipulés par ce qui leur donne leur essence, le langage. Voulant dénoncer la destruction et la déformation du langage, il étire le langage en tout sens si bien que le langage des mots empêche finalement toute communicabilité entre les êtres, et que les personnages sont finalement prisonniers de ce langage démoniaque , qui les manipule et les rend simples pantins de bois, comme c'est le cas dans La cantatrice chauve. L'assujettissement de l'humain se traduit aussi par la place accordée aux objets. En effet, dans les chaises, les objets ont une telle importance qu'ils se mettent à vivre au détriment des personnages qui sont, en conséquence de plus en plus passifs, et impuissants face à la multiplication des accessoires du quotidien. Les objets sont également là pour combler un certain vide, puisque la pièce met en scène deux personnes âgées qui convient un certain nombre d'invités imaginaires dont la simple présence est marqué par des chaises installées sur la scène. A la fin de la pièce, le nombre de chaises est tellement important que les deux vieux y sont enlisés, comme dans un naufrage. Et le spectateur doute tout autant de la présence des deux vieux que des personnages imaginaires. L'homme est ainsi encore assujetti, et impuissant face au monde qui l'entoure. Ces éléments révèlent donc l'angoisse de Ionesco, présente en filigrane dans toute son oeuvre. Néanmoins, le rire de bon coeur que laisse transparaitre Ionesco à travers ses pièces révèle également un dépassement du refus de la condition humaine . Il recherche ce dépassement en se confrontant aux différentes formes de langage. A travers l'irrationalité de l'univers, il cherche à en laisser transparaître le caractère inconnaissable. Entre philosophe existentialiste et poète surréaliste, son théâtre traduit non seulement la dislocation et le mépris de la logique, mais également, le voeu d'une poésie de l'admiration, d'une contemplation du mystère . En effet, Ionesco dit que ce qu'il hait par dessus tout, c'est « que lorsqu'on a compris, on s'arrête, on s'en tient à ce qu'on a compris. « Son théâtre est donc transmutation d'un univers obscur et déchiré, reflet de ses angoisses, en un univers transparent et merveilleux , empreint de fantaisie et d'imaginaire, à travers cette recherche de dépassement de la condition humaine. Il serait intéressant, dans une création artistique, de faire donc transparaitre ces deux facettes de Ionesco, entre assujettissement de l'homme et dépassement de la condition humaine. Son dépassement se traduit aussi par l'importance qu'il attache aux différentes formes de langage que les mots, et elle montre également le côté universel de ses oeuvres. Cette universalité se traduit également par l'actualité de son propos, posant des questions existentialistes valables pour n'importe quelle génération sur la quête du bonheur, mais également sur la place de l'homme dans son environnement. Ainsi, dans une représentation artistique, il serait intéressant de rendre une sorte d'hommage à ce grand dramaturge, en rendant compte de l'universalité de son oeuvre, mais aussi de son univers chaotique et dénué de toute logique, tout en conservant son identité propre, en mêlant des éléments autobiographiques qui auraient pu influer sur ses pièces; Il faudrait également garder en tête l'idée de dépassement de la condition humaine , en se confrontant aux différentes formes de langages possibles envisagées par Ionesco. (projections de peintures de Ionesco, musique, vidéos, danse, en choisissant une pièce spécifique, dont le propos est tjrs valable aujourd'hui...Les chaises qui marquent finalement la place de l'objet, des nouvelles technologies dans notre quotidien...extraits de « journal en miettes « où il fait part de ses théories existentialistes...contraste entre assujettissement de l'humain, et envie de dépassement...)

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