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Condition humaine (la) d'André Malraux

Publié le 21/02/2019

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Condition humaine (la), roman d'André Malraux (1933). Le livre est basé sur un épisode de la révolution chinoise : le soulèvement communiste à Shanghai en 1927, et sa répression par Tchang Kaï-chek. Cependant, comme l'indique déjà le titre pascalien, il ne s'agit ni d'un document ni d'un reportage. Les conflits que le texte présente se situent à différents niveaux. Us sont d'abord d'ordre politique et économique, et concernent la nature de l'entreprise révolutionnaire : le communisme chinois peut-il tenter de réaliser tout, tout de suite, ou doit-il collaborer avec la bourgeoisie, comme le veut Moscou ? Et quelles vont être les incidences de ces choix, par exemple, sur les intérêts occidentaux? Mais les questions sont aussi d'ordre métaphysique. Opposés par leurs options face aux événements, les personnages principaux (Kyo, Katow, Hong, Ferrai, Gisors, Clappique) se rejoignent en effet dans la mesure où ils affrontent tous leur « condition », leur « destin » : la souffrance, la solitude, les difficultés de la communication, la réalité inexorable de la mort. Affrontement tragique, puisque ce qui est entrepris dans la Condition humaine ne semble pouvoir mener qu'à l'échec, à la fuite ou à l'anéantissement. Reste, quels que soient ses résultats, l'effort héroïque de l'homme pour donner forme à ce qui le dépasse, effort dont le livre constitue finalement la célébration.

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« Histoire et fiction Le contexte historique L'intrigue repose sur un épisode de la Révolution chinoise : le soulèvement communiste de Shanghai en 1927. Shanghai, alors en plein essor économique, est le bastion de la bourgeoisie d'affaires chinoise et des ressortissantsétrangers représentant les intérêts de grandes compagnies occidentales vivant à l'écart dans la « concessioninternationale ».

La ville est aux mains d'un « Seigneur de guerre ».

Les communistes ont installé leurs instances dirigeantes à Han-Kéou, ville la plus industrialisée de la Chine — où se déroule la troisième partie du roman.

Ils sont, comme à Canton, deux ans plus tôt, alliés au Kuomintang.

Au moment où commence le roman, l'armée nationaliste,dirigée par Tchang Kai-Chek, ancien collaborateur de Sun Yat-Sen, est aux portes de la ville et le Parti communisteclandestin de Shanghai prépare une insurrection destinée à aider la prise de la ville et ensuite à renforcer sa positionau sein du Kuomintang.

L'insurrection réussit mais les communistes sont en minorité au sein du Gouvernementmunicipal provisoire qui se constitue, au profit de l'aile droite du Kuomintang.

L'Internationale communiste donnel'ordre à ses militants d'enterrer leurs armes pour éviter un affrontement.

Tchang Kai-Shek, soutenu par lesOccidentaux et la bourgeoisie chinoise, rompt avec les communistes, arrêtant ceux qui refusent de livrer leursarmes.

La plupart des dirigeants communistes sont exécutés. Traitement des faits La Condition humaine est le roman de Malraux où la part de fiction est la plus importante.

Si ses activités de journaliste à Saigon lui avaient permis de suivre en 1925 les incidents de Canton et la grève générale de Hong Kong,il n'en est pas de même pour les mouvements révolutionnaires de Shanghai, où Malraux ne fit qu'un bref séjour en1931.

La Condition humaine n'est donc en rien la chronique des événements de 1927, mais met en oeuvre l'imaginaire de la Révolution.

Comme il l'a écrit à propos des Conquérants, Malraux fait le choix d'un lieu « où les conditions d'un héroïsme possible se trouvent réunies ».

La Chine était en effet à la fin des années 20 l'un despoints les plus chauds du globe.

Dans un cadre apparemment historique surgit un roman métaphysique. Evolution de la technique romanesque Avec La Condition humaine, roman foisonnant et complexe, la technique romanesque de Malraux est parvenue à maturité. L'action Elle est resserrée sur une durée de vingt-deux jours (du 21 mars au 12 avril 1927).

Comme dans Les Conquérants, le découpage en scènes ou séquences précédées d'indications spatio-temporelles donne le sentiment d'une actualitéprise sur le vif et vient renforcer la cohérence du récit.

Les personnages, plus nombreux, sont mieux individualisés,mais il n'y a pas à proprement parler de personnage principal.

Les Conquérants étaient écrits au présent et au passé composé, temps par excellence de l'action.

Dans La Condition humaine, Malraux fait le choix esthétique de l'imparfait et du passé simple qui supposent paradoxalement l'évocation d'un passé révolu. La focalisation multiple Avec La Condition humaine, le clivage traditionnel entre le récit « objectif » qui donne des informations de l'extérieur, et le récit à la première personne qui rattache l'histoire au point de vue d'un seul personnage se trouvedépassée.

En effet, la scène est toujours perçue du point de vue d'un personnage, mais celui-ci varie.

Le roman sefragmente en une série de scènes perçues à travers les consciences des différents personnages qu'épousel'instance narratrice, qui par là même s'efface. Le montage des scènes Contrairement au roman classique, Malraux n'utilise pas le récit pour relier les scènes.

Si le lien entre les scènes estsouvent créé par les personnages, Malraux a recours à des procédés de liaison tirés du cinéma. La surimpression introduit une continuité.

Le roman est en effet truffé d'annonces et de rappels qui tissent de multiples liens entre les éléments du récit.

Le trouble de Kyo ne reconnaissant pas sa voix sur les disquesenregistrés est évoqué par Gisors un peu plus loin (« on entend sa propre voix avec la gorge, celle des autres avecles oreilles »), par Kyo lui-même après la scène de jalousie (« sa vie aussi on l'entend avec sa gorge ») et à nouveau par Gisors après la visite de Tchen.

Ainsi des motifs ancrés dans la mémoire reviennent à la conscience despersonnages.

Ce procédé est surtout utilisé pour relier les scènes de « réflexion ». Le fondu enchaîné, prolongeant la surimpression, fait glisser une représentation mentale à sa matérialisation.

La scène entre Valérie et Ferrai se termine par « le canon de nouveau : le train blindé recommençait à tirer », et lascène suivante commence avec « Dim.

magasin d'horloger transformé en permanence, Kyo observait le train blindé».

L'image du train, devenant réelle, permet de relier la scène érotique à la scène de guerre. Grâce à ces procédés de liaison, Malraux parvient à unifier une oeuvre qui, à première vue, peut paraîtrefragmentée.

La Condition humaine s'inscrit dans la période de mutation de la technique du genre romanesque des. »

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