Devoir de Philosophie

Ionesco, Eugène.

Publié le 14/05/2013

Extrait du document

ionesco
Ionesco, Eugène. 1 PRÉSENTATION Ionesco, Eugène (1909-1994), écrivain et auteur dramatique français, considéré comme l'initiateur du « théâtre de l'absurde « et son chef de file en France. 2 L'EXIL ET LA GUERRE Né à Slatina (Roumanie) le 26 novembre 1909 (13 novembre selon le calendrier orthodoxe) et non pas 1912 (date de naissance « fabriquée « par Ionesco lui-même), fils d'un père roumain et d'une mère française, Eugen Ionescu, dit Eugène Ionesco, connaît une enfance écartelée entre deux pays et deux langues. À onze ans, rejoignant son père à Bucarest, il apprend le roumain comme une langue étrangère. Pendant les années trente, il étudie le français, s'initie à la littérature surréaliste et futuriste, au pessimisme philosophique de Schopenhauer et Spengler, et collabore à diverses revues roumaines. À son intérêt angoissé pour la question du péché et de la mort et à son sentiment permanent de l'exil s'ajoute l'expérience de la montée de l'idéologie fasciste en Roumanie, puis de l'occupation du pays par les Allemands. En 1938, Eugène Ionesco obtient une bourse pour la préparation à Paris d'une thèse consacrée aux Thèmes du péché et de la mort dans la poésie française depuis Baudelaire. En 1942, Eugène Ionesco et son épouse s'installent définitivement en France ; le théâtre devient son territoire, et son mode d'expression. De 1950 à 1980, il est l'auteur le plus joué d'un « théâtre de l'absurde « inventé presque à son insu. 3 L'ABSURDE MACHINE DU LANGAGE La Cantatrice chauve ouvre la marche. Inspirée d'un sentiment très fort de l'étrangeté du langage (à partir de la fameuse méthode Assimil), la pièce est créée le 11 mai 1950 par Nicolas Bataille, au théâtre des Noctambules, à Paris. Le public est déconcerté par cette « antipièce « qui ne joue pas le jeu et qui marque la naissance d'un théâtre qui défait le langage en exhibant son caractère mécanique. Le comique, né de l'accumulation absurde des clichés, est grinçant : il manifeste la violence inhérente à l'usage du langage, qui se sert des hommes (les couples Smith et Martin) plutôt qu'il ne les sert. Les pièces suivantes (la Leçon, 20 févier 1951 ; les Chaises, 22 avril 1952) creusent cette problématique en approfondissant son caractère tragique : la prolifération inexorable de la matière, qu'elle soit objective ou verbale, détruit toute possibilité d'action libre ou de résistance chez des personnages qui finissent assassinés ou suicidés. C'est la violence d'une culture et d'un monde qui écrase la jeune fille de la Leçon ou le vieux couple humaniste des Chaises. Après l'invasion de la scène par ces chaises vides, un cadavre (Amédée ou Comment s'en débarrasser, 1954) et la boue (la Vase, 1955) symbolisent cette menace insoluble de la matérialité. 4 « ÇA NE LEUR PASSERA PAS. C'EST DÉFINITIF « Après 1955, Ionesco s'engage sur la voie d'un théâtre humaniste et mythique, voire mystique, qui déconcerte ceux qui voyaient en lui un révolutionnaire politisé. Rhinocéros, créé en 1958 à Düsseldorf, mis en scène pour la première française à l'Odéon-Théâtre de France par Jean-Louis Barrault le 20 janvier 1960, se lit certes comme une allégorie de l'univers totalitaire, à travers la métamorphose saisissante des hommes en pachydermes avides de piétiner leur humanité comme celle des autres ; en pointant l'abdication toujours possible de l'humain, Ionesco n'opère pourtant pas de distanciation, au sens brechtien, mais demeure dans l'ordre tragique de la fatalité, du « définitif «, du lamento. Avec Le roi se meurt (15 décembre 1962), ce tissage de la désespérance tragique et de l'espérance mystique se confirme : l'agonie du roi Bérenger impose sur scène l'inéluctable « être-pour-la-mort « de l'homme, tandis que la cérémonie, dirigée par la « Reine-à-tout-faire « Marguerite et inspirée des rites orthodoxes roumains, permet de croire à une élévation apaisée, à un détachement possible de la paix du monde. Ce sont ce détachement et cette lucidité qu'a recherchés Eugène Ionesco dans ses derniers écrits, pièces de théâtre (Voyage chez les morts, 1980), essais et écrits intimes (Présent passé, passé présent, 1968). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles