Devoir de Philosophie

Islande

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Islande, en islandais Ísland, pays insulaire d’Europe septentrionale, situé dans l’océan Atlantique Nord, au-dessous du cercle polaire Arctique. Sa capitale est Reykjavik.

2 MILIEU NATUREL
2.1 Relief et hydrographie

Située à 287 km au sud-est du Groenland et à 798 km au nord-ouest de l’Écosse, l’Islande a une superficie de 103 000 km², ce qui en fait la deuxième île d’Europe. Le littoral islandais est extrêmement découpé, surtout à l’ouest et au nord. Sur la côte ouest, Faxaflói (la baie de Faxa) et Breidhafjördhur (le fjord Breidha) forment les entailles les plus profondes. Sur la côte nord-ouest, entre Breidhafjördhur et Húnaflói, se détache une péninsule aux contours irréguliers et bordée de falaises. Géologiquement jeune et d’origine volcanique, l’Islande est en partie constituée de plateaux de lave inhabitables, entrecoupés par des affleurements montagneux. Les plaines, situées principalement en bord de côte et surtout au sud et au sud-ouest, occupent environ 25 % de la superficie totale. C’est là qu’est regroupée la majorité de la population du pays, à Reykjavik et dans ses environs.

Les hautes terres atteignent 900 m d’altitude, l’Öraefajökull (2 119 m) étant le point culminant ; il domine le vaste inlandsis que constitue le Vatnajökull, l’un des nombreux glaciers, qui recouvrent 11 % du territoire. On trouve également un grand nombre de petits lacs et de torrents, alimentés par les eaux de fonte glaciaire, ainsi que de vastes zones humides.

L’Islande est posée sur l’une des plus grandes lignes de fracture de la croûte terrestre, la dorsale atlantique. Il s’agit donc d’un des endroits du monde les plus actifs sur le plan tectonique. Les séismes sont fréquents mais causent rarement de sérieux dommages. L’Islande compte plus de 200 volcans en activité, dont le Hekla, qui est entré en éruption à plusieurs reprises — notamment en 1766, 1947 et 1970 —, le Krafta et le Laki. Les vastes champs de lave produits par les éruptions successives des volcans couvrent presque 10 % de la surface de l’Islande. Les nombreuses éruptions ont causé des dégâts considérables : en 1783, lors de la seule éruption connue du Laki, 9 000 personnes ont trouvé la mort et plus de 80 % du bétail de l’île ont été anéantis ; en 1996, l’éruption du Bardarbunga a provoqué la fonte du Vatnajökull, dont les eaux se sont accumulées pour former un lac sous-glaciaire avant de constituer une gigantesque vague charriant des gravats et des blocs de glace pouvant atteindre 1 000 tonnes, détruisant sur son passage la seule route reliant les régions de l’Est à la capitale.

Les sources thermales sont nombreuses en Islande, et particulièrement dans les régions volcaniques, où elles se manifestent sous la forme de geysers ou de lacs d’eau boueuse et bouillante. La plupart des bâtiments de Reykjavik sont chauffés par de l’eau acheminée depuis les sources chaudes.

2.2 Climat

Malgré sa latitude et la proximité du cercle polaire, l’Islande bénéficie d’un climat relativement doux grâce aux influences océaniques, notamment celle du courant atlantique nord, qui prolonge le Gulf Stream. La température moyenne annuelle à Reykjavik est d’environ 5 °C, de - 0,6 °C en janvier à 11,1 °C en juillet. Dans les régions côtières du Nord-Ouest, du Nord et de l’Est, sujettes aux effets des courants polaires et des amoncellements de neige, les températures sont généralement plus basses. Les vents, ainsi que d’épais brouillards, sont fréquents, surtout en hiver. Les précipitations annuelles varient entre 1 270 et 2 030 mm sur la côte sud et seulement 510 mm sur la côte nord.

2.3 Végétation et faune
2.3.1 Végétation

Prairies et toundras forment l’essentiel de la végétation islandaise, de type alpino-arctique et nord-européen, qui couvre environ 41 % de la superficie de l’île. La flore est en majorité composée d’espèces pionnières capables de pousser dans des environnements hostiles : lichens (450 espèces), mousses et hépatiques (500 espèces). Par comparaison, les plantes vasculaires sont représentées par quelque 470 espèces, parmi lesquelles figure une seule espèce de conifère indigène, le genévrier horizontal (Juniperus horizontalis).

Selon les sagas islandaises, l’Islande, au ixe siècle, était couverte de forêts s’étendant de la mer aux pieds des montagnes. Les données archéologiques montrent que ces forêts, qui couvraient probablement un tiers environ de la superficie de l’île, étaient essentiellement composées de bouleaux pubescents et de bouleaux nains. L’introduction par l’homme de chevaux et de moutons broutant les jeunes pousses, empêchant ces forêts de se régénérer, ainsi que le déboisement pratiqué pour obtenir du bois de construction et de chauffage ont conduit, en l’espace de deux siècles environ, à la disparition quasi-totale des forêts. Celles-ci ne couvrent aujourd’hui qu’à peine plus de 1 % environ du territoire islandais. S’y ajoutent des forêts plantées par l’homme lors d’opérations de reboisement (environ 0,5 % du territoire), composées d’essences importées (conifères notamment).

2.3.2 Faune

La faune indigène terrestre n’est pas très diversifiée. En raison de la position très septentrionale de l’île, on n’y rencontre ni reptile ni amphibien, et très peu d’insectes. Le seul mammifère indigène est le renard polaire (bien qu’il puisse arriver, quoique rarement, qu’un ours polaire parvienne dans l’île en dérivant sur une plaque de banquise). À partir du ixe siècle, la faune terrestre s’est augmentée d’animaux introduits volontairement ou involontairement par l’homme : commensaux arrivés dans les cales des bateaux (rat noir, rat gris, souris domestique) et mammifères domestiques : mouton, renne, chèvre, porc, etc. La faune aviaire est plus riche : on peut rencontrer en Islande environ 240 espèces d’oiseaux, dont 72 sont sédentaires. Les colonies de canards du lac Mývatn, dans le Nord, sont les plus nombreuses et les plus diversifiées du monde.

Les lacs et les rivières renferment truites, saumons, brochets. Parmi les poissons marins figurent notamment morues, flétans et harengs. Contrairement aux mammifères terrestres, les mammifères marins sont nombreux et diversifiés. Sur les côtes se rencontrent phoques (6 espèces, les colonies les plus importantes étant celles de phoques gris et phoques veaux marins) et morses. Les eaux côtières, riches en plancton (dont d’abondantes colonies de krill), abritent plusieurs espèces de cétacés : rorquals, orque, cachalot, baleine à bosse, baleine bleue.

2.4 Problématiques environnementales

L’érosion est la principale préoccupation de l’île. L’absence quasi-totale de forêts depuis le xie siècle, combinée à la pluviométrie élevée, aux vents forts et à l’existence de vastes étendues de lave stérile, a eu pour conséquences une érosion massive et une dégradation généralisée des sols. Les premières opérations de reboisement de certaines régions de l’île, dans le but d’enrayer le phénomène, ont été réalisées dès le début du xxe siècle ; depuis les années 1960, elles sont subventionnées par le gouvernement islandais. Au milieu des années 2000, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), environ 5 millions d’arbres sont plantés chaque année, couvrant une surface de 18 km² par an (moins de 0,02 % de la superficie de l’île). Parallèlement, depuis 1995, la coupe de forêts naturelles est soumise à autorisation du Service forestier national. Enfin, des limitations du pâturage des moutons et des chevaux sont de plus en plus mises en place, avec notamment la construction de barrières pour empêcher les animaux de brouter les jeunes pousses d’arbres.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1 Démographie

En 2008, l’Islande comptait 304 367 habitants, soit une densité de 3 habitants au km². Extrêmement homogène, la population islandaise est essentiellement d’origine nordique et celtique. Durant les années 1940 s’est produit un exode rural massif en direction des villes et villages de la côte ; 93 % des Islandais vivent aujourd’hui en milieu urbain. Le taux de fécondité de l’Islande (1,91 enfants par femme en 2008), auquel contribue en partie l’immigration, est le plus fort d’Europe. Le taux de mortalité infantile est l’un des plus bas du monde, et le pays peut s’enorgueillir d’une des espérances de vie les plus élevées (en 2008, elle était de 78,4 ans pour les hommes et de 82,8 ans pour les femmes). La population islandaise est jeune, 35,8 % des Islandais ayant moins de 24 ans en 2008. Pour ce qui est de l’indicateur du développement humain, évaluation établie par les Nations unies qui tient compte de l’espérance de vie, du taux d’alphabétisation, du taux de scolarisation et du PIB, l’Islande se classe deuxième, derrière la Norvège, au milieu des années 2000.

3.2 Divisions administratives et principales villes

Le pays est divisé en 8 régions, qui possèdent chacune leur propre centre administratif. Reykjavik est à la fois la capitale, le principal port et le centre commercial, industriel et culturel. Les autres villes importantes sont Akureyri (16 308 habitants), principal centre de pêche et d’industrie de la côte nord, Kópavogur (25 803 habitants) et Keflavík (7 637 habitants), toutes deux situées sur la côte sud-ouest, près de Reykjavik.

3.3 Langues et religions

Près de 85,5 % des Islandais sont de confession luthérienne, mais la plupart ne sont pas pratiquants.

La langue officielle est l’islandais, plus proche de l’ancien nordique parlé par les premiers Vikings que des autres langues scandinaves. Nombreux sont également ceux qui parlent une langue étrangère, surtout le danois et l’anglais. Le taux d’alphabétisation avoisine 100 %.

3.4 Éducation

L’éducation est gratuite jusqu’à l’université, et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. Environ le quart des étudiants de troisième cycle effectuent leurs études à l’étranger. L’université d’Islande (fondée en 1911), située à Reykjavik, est la seule à dispenser un enseignement dans toutes les disciplines. La capitale possède également plusieurs établissements d’enseignement spécialisé (technique, agricole et musical).

3.5 Arts et vie culturelle

S’inscrivant dans la lignée de la saga (les Íslendingasögur) et de l’Edda, la littérature islandaise contemporaine se compose de beaucoup de récits et de contes folkloriques relatant l’histoire de l’île ; l’un des plus grands écrivains islandais du xxe siècle, Halldór Kiljan Laxness (prix Nobel de littérature pour avoir « ressuscité l’ancienne tradition narrative islandaise «), résume d’ailleurs ainsi cet héritage : « les poètes et écrivains du Moyen Âge nous ont donné l’Islande «. Cette littérature a cependant su s’enrichir d’autres influences, notamment romantique et naturaliste, au cours du xixe siècle, et se diversifier, de la poésie (genre longtemps dominant) à la prose et au théâtre. Sans cesse prompte à se renouveler, elle voit le roman moderniste prendre son envol dans les années 1960 avec, entre autres, l’écrivain Gudbergur Bergsson (né en 1932). Aujourd’hui, comme dans le passé, la littérature nationale reste le témoin d’une réalité islandaise particulièrement prégnante, peut-être en raison de son isolement géographique. (Voir littérature islandaise).

Tout comme la littérature, la musique islandaise a conservé un fort caractère folklorique, tout en subissant l’influence de la musique européenne (notamment norvégienne et allemande). Développée réellement au xxe siècle, la musique « classique « islandaise compte des compositeurs tels Sveinbjörn Sveinbjörnsson (1847-1926, auteur notamment de l’hymne national), Pall Isolfsson (1893-1974) ou Jón Leifs (1899-1968). Dans un autre genre figure la chanteuse Björk, icône inclassable de la pop-rock-techno.

Reykjavik, la capitale islandaise, est le lieu d’une vie culturelle intense, avec des festivals de musique internationale, comme le Reykjavík Arts Festival et le Iceland Airwaves, ainsi qu’avec un festival de cinéma. Plusieurs musées, galeries, théâtres témoignent également de l’effervescence culturelle islandaise.

3.6 Institutions et vie politique
3.6.1 Organisation des pouvoirs

L’Islande est gouvernée selon la Constitution entrée en vigueur lors de l’accession du pays à l’indépendance complète, le 17 juin 1944. À la tête de l’État se trouve un président élu tous les quatre ans au suffrage universel direct, sans limitation du nombre de ses mandats, qui possède peu de pouvoirs. Le pouvoir exécutif est exercé par un cabinet de ministres, dirigé par un Premier ministre, responsable devant le Parlement.

Le corps législatif unicaméral islandais est l’Althing (63 membres), qui se réunit presque sans interruption depuis sa création en 930. Ses membres sont élus au scrutin proportionnel pour un mandat non renouvelable de quatre ans. L’Islande est divisée en 6 circonscriptions, élisant chacune neuf députés. Les neuf sièges restants, dits « sièges d’égalisation « sont attribués aux partis selon un calcul tenant compte de leurs résultats nationaux et locaux.

La plus haute juridiction islandaise est la Cour suprême (Haestirettur), dont les membres sont nommés à vie par le ministre de la Justice. Le système judiciaire comprend également huit cours de district.

3.6.2 Partis politiques

Les partis traditionnels islandais, constitués avant 1930, sont le Parti de l’indépendance (SJ, conservateur) et le Parti du progrès (FF, formation centriste agrarienne). Le Parti libéral (F) est un petit parti de droite. Le principal parti d’opposition est le Parti de l’alliance sociale-démocrate (SF, centre gauche), né en 1999 de la fusion du Parti social-démocrate, de l’Alliance du peuple et de l’Alliance des femmes. Plus à gauche sur l’échiquier politique figure le Mouvement de gauche-les Verts (VG). Le Parti de l’indépendance a remporté les élections de 1991, 1995, 1999, 2003 et 2007. Il a formé un gouvernement de coalition avec les sociaux-démocrates en 1991 et 1995, puis avec le Parti du progrès en 1999 et 2003 et de nouveau avec les sociaux-démocrates en 2007.

3.6.3 Défense nationale

L’Islande ne possède pas de forces armées, mais elle est membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Conformément à un accord bilatéral de défense signé en 1951, la défense de l’Islande était assurée par les États-Unis dont les forces étaient stationnées sur la base de Keflavik. Elle a été fermée en 2006, mais les États-Unis et l’Islande ont signé un accord selon lequel les forces américaines continuent d’assurer la défense de l’Islande, de l’extérieur, et sont prêtes à intervenir si la sécurité de l’île est menacée.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

Peu peuplée, comptant parmi les pays les plus pauvres d’Europe au début du xxe siècle, l’Islande a libéralisé et privatisé son économie au début des années 1990 tout en cherchant à la diversifier après une décennie de stagnation. Elle dispose aujourd’hui d’un PNB par tête très élevé, qui la classait au 6e rang mondial au milieu des années 2000. Pauvre en ressources naturelles, l’économie islandaise repose avant tout sur la pêche, qui représente près de 20 % du PIB. L’industrie islandaise bénéficie du large potentiel hydroélectrique de l’île, utilisé notamment dans l’industrie de l’aluminium, qui concentre les investissements étrangers.

L’Islande a connu une forte croissance pour la période 1996-2005, à tel point qu’elle était même menacée de surchauffe (7,7 % de croissance en 2004, hausse de l’inflation et du déficit). Des mesures d’austérité ont permis un ralentissement de la croissance (2,5 % en 2006), dans un pays qui ne connaît quasiment pas de chômage. L’Islande a adhéré en 1970 à l’Association européenne de libre-échange (AELE) et elle fait partie de l’Espace économique européen (EEE).

4.1.1 Agriculture et pêche

L’agriculture emploie 7,2 % de la population active en 2002, contre 36 % en 1930, et représente 6,7 % du PIB (2004). Les terres cultivées occupent moins de 1 % de la surface disponible ; les principales cultures sont les navets et les pommes de terre. Depuis 1945, les serres chauffées par l’énergie géothermale se sont considérablement développées : au début des années 1990, 14 500 ha étaient affectés à la production de fleurs et de légumes sous serre. Environ 1/5 des terres est utilisé pour le pâturage et l’élevage du bétail, principale ressource des campagnes. L’Islande, qui élève en priorité des ovins (451 559 têtes en 2006 contre 1 million en 1987), produit de très grandes quantités de laine, d’œufs, de moutons et d’agneaux. La volonté de diversifier l’élevage conduit à développer le cheptel bovin et surtout l’élevage de volailles.

La pêche est l’activité économique la plus importante du pays, représentant 20 % du PIB, comptant pour plus de 50 % des recettes d’exportation en 2006 (contre 70 à 75 % au milieu des années 1980) et employant plus de 12 % de la population active. L’Islande est un des premiers producteurs de morue et de capelan, qui constituent les 2/3 des prises, le reste comprenant des crustacés, des harengs, des rougets et des colins. En 2001, le total des prises avoisinait les 2 millions de tonnes, ce qui plaçait l’Islande au 14e rang mondial. Dès les années 1980, alertées par la réduction des stocks de morues, les autorités islandaises ont imposé des quotas à leurs pêcheurs, ce qui leur a permis de préserver leur ressource, véritable or blanc du pays. Dans le même temps, l’Islande a développé des expériences d’aquaculture de la morue. Les villes côtières sont dotées d’usines de transformation des produits de la pêche. Alors qu’elle avait cessé toute chasse à la baleine en 1989 sous la pression internationale, l’Islande pratique depuis 2003 une chasse aux cétacés dite scientifique. Elle a également repris, en 2006, la chasse commerciale, mais y a renoncé à la fin de la saison 2006-2007 faute de débouchés pour la viande des cétacés tués.

4.1.2 Mines et industries

Le secteur secondaire occupe 23,1 % de la population active (2002) et constitue 24,8 % du PIB (2004). L’Islande renferme quelques ressources minérales prisées (perlite, pierre ponce et diatomite, cette dernière étant obtenue en raffinant les terres du fond du lac Mývatn), dont l’exploitation rentable est difficile.

Dans les années 1960, des sociétés étrangères, attirées par le faible coût des ressources énergétiques islandaises, ont implanté des usines destinées à la production et à l’exportation de diatomite et d’aluminium (à partir de bauxite importée). La production d’aluminium constitue aujourd’hui la principale industrie du pays (270 600 tonnes en 2004), suivie des cimenteries et des usines d’engrais. Le domaine des biotechnologies a acquis une réputation mondiale, contribuant avec le secteur informatique et celui des entreprises médicales à diversifier l’économie depuis les années 1990-2000. La diminution du secteur de la pêche dans les recettes d’exportation témoigne de cette évolution : il représentait 70 à 75 % des recettes d’exportation au milieu des années 1980 contre 50 % en 2006.

L’Islande bénéficie en outre d’un potentiel énergétique considérable. On estime que seulement 1/10 de l’énergie hydroélectrique des rivières et 1/20 de l’énergie géothermale ont été exploités. Près de 83,9 % de l’énergie électrique consommée par l’Islande sont produits par des installations hydroélectriques. La production annuelle en 2003 avoisinait les 8,4 milliards de kWh. L’eau chaude des sources sert au chauffage intérieur, à la culture sous serre et à certaines industries, notamment celle de l’aluminium. L’Islande est en outre pionnière dans l’utilisation des véhicules roulant à l’hydrogène, dont les premiers sont mis en circulation en 2007, avec l’ambition à moyen terme de pouvoir se passer de pétrole.

4.1.3 Secteur tertiaire

Le secteur tertiaire occupe 69 % de la population active (2002) et constitue 68,4 % du PIB (2004). Contribuant à la diversification de l’économie islandaise, le tourisme est en plein essor (+ 250 % de visiteurs entre 1990 et 2005), à hauteur de 300 000 touristes par an au milieu des années 2000.

4.1.4 Échanges

L’unité monétaire de l’Islande est la couronne (króna) islandaise, valant 100 aurar. En 1981, le gouvernement a introduit une nouvelle couronne, valant 100 anciennes couronnes. Ce réajustement a été motivé par la lutte contre l’inflation (supérieur à 100 % au début de 1983) qui a sévi de la fin des années 1970 jusqu’au début des années 1990 et a été suivi de plusieurs dévaluations.

Le montant annuel des importations islandaises est généralement supérieur à celui des exportations. En 2004, les importations annuelles représentaient environ 3,64 milliard de dollars (2 milliards de dollars en 1997), tandis que les exportations rapportaient 2,82 milliard de dollars (1,85 milliard de dollars en 1997). Les principales importations sont constituées de pétrole raffiné, de machines, d’équipements de transport, de textiles et de vêtements, de produits chimiques et alimentaires. Le poisson et les produits dérivés constituent 80 % des exportations et les métaux non ferreux, environ 9 %. Les principaux partenaires commerciaux de l’Islande sont le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Norvège.

L’Islande compte environ 12 972 km de routes, essentiellement situées à proximité des côtes. Seuls 2 682 km sont goudronnés, dont les 1 400 km de l’Hringvegur (« l’Anneau «), qui forme un cercle tout autour de l’île. L’Islande ne possède ni chemin de fer ni voies navigables mais plusieurs ports, dont Arkanes, Keflavík, Reykjavik et Siglufjördhur. La compagnie aérienne nationale, Icelandair, assure les vols nationaux et internationaux.

3 quotidiens sont publiés à Reykjavik et à Akureyri, totalisant un tirage de 93 000 exemplaires.

5 HISTOIRE
5.1 Une découverte des Vikings

L’Islande est une terre vierge, découverte par les Vikings norvégiens au milieu du ixe siècle ; la tradition rapporte que Ingólfur Arnarson et son épouse Hallveig Fródadóttir auraient été les deux premiers habitants de l’île. En 874, les Vikings fondent la première colonie permanente sur le site de Reykjavik (l’actuelle capitale). Rapidement, des familles nordiques (essentiellement en provenance de Norvège, mais également de Suède et du Danemark actuels), voire celtes (venues d’Irlande et d’Écosse actuelles) s’installent sur l’île, attirés par cette terre vierge.

5.2 L’État libre islandais (930-1262)

L’Islande est peuplée de paysans libres (éleveurs, pécheurs, voire agriculteurs dans le sud), et présente alors une organisation originale en Europe ; le pouvoir n’est pas centralisé mais est exercé par les chefs de clan — issus de quelques puissantes familles —, qui assurent la défense et la justice de ceux qui se sont librement placés sous leur protection. En 930, les colons islandais créent l’Althing (le plus ancien Parlement du monde encore en activité) ; malgré l’absence de gouvernement central, l’Althing promulgue les lois et sert de tribunal.

L’État libre islandais se maintient pendant plus de trois cents ans (930-1262). Le pays dispose à cette époque de vastes pâturages et de grandes réserves de poissons, de phoques et de volailles. Les marchands islandais opèrent en Scandinavie, en Europe continentale et dans les îles britanniques. La culture islandaise peut se développer, notamment à travers une très riche littérature médiévale, rédigée dans la langue nationale. La conversion au christianisme suit l’arrivée des premiers missionnaires vers 980. À la fin du xe siècle, Erik le Rouge, exilé d’Islande, fonde la première colonie du Groenland et, en l’an mil, son fils, Leif Eriksson, atteint l’Amérique du Nord (le Vinland) — mais ces tentatives d’implantation restent sans lendemain.

5.3 La domination norvégienne (1262-1380)

Au début du xiiie siècle, le souverain Haakon IV de Norvège a pour dessein d’imposer sa domination sur l’Islande. Il parvient à vassaliser plusieurs figures éminentes de l’Islande, notamment le puissant Snorri Sturluson, mettant ainsi à mal l’organisation de l’État libre islandais. Finalement, en 1262, aux termes de quelque trente années de guerres intestines entre chefs de clan (période du sturlung, 1230-1262), l’Islande déclare allégeance à la Couronne norvégienne, mais conserve toutefois une certaine autonomie. Cette période est marquée par une grande décadence et une misère considérable.

5.4 La domination danoise (1380-1944)
5.4.1 Une lourde tutelle

En 1380, lorsque la Norvège s’unit au Danemark, elle lui cède l’Islande qui devient une possession danoise. Craignant la concurrence islandaise, notamment dans le secteur de la pêche, le Danemark tente d’isoler l’île économiquement et la contraint à réduire ses échanges avec les îles britanniques et les États germaniques. En 1602, le Danemark instaure finalement un monopole commercial avec l’Islande, qui perd ainsi toute autonomie économique.

En 1530, les Danois introduisent le luthéranisme dans l’île. La Réforme rencontre une farouche résistance qui ne prend fin qu’avec l’exécution sans procès de l’évêque catholique Jón Arason en 1550, tandis que l’Église luthérienne est instituée religion officielle. Bien que l’Islande soit encore luthérienne de nos jours, Jón Arason demeure un héros national.

Au cours de cette période de tutelle danoise, l’Islande est ravagée à plusieurs reprises par des catastrophes naturelles. Au début du xve siècle, une épidémie de peste noire (1402-1404) décime les deux tiers de la population islandaise. Puis de nouveau au xviiie siècle, une épidémie de variole (1707-1709) décime près du tiers de la population, et le pays est dévasté par l’éruption du volcan Laki en 1783.

5.4.2 De l’autonomie à l’indépendance

Le xixe siècle est une période de restauration nationale, inaugurée en 1787 par un assouplissement des lois commerciales. En 1845, l’Althing est rétabli dans son rôle d’assemblée consultative et, en 1874, une nouvelle Constitution est promulguée, instaurant un contrôle partiel de l’Althing sur les finances publiques. Le combat pour l’indépendance se fait plus virulent. En 1918, l’Islande obtient l’autonomie interne, le roi de Danemark conservant son titre de roi d’Islande.

À partir de 1918, la plupart des gouvernements qui dirigent l’Islande sont des gouvernements de coalition. Des lois sociales généreuses sont élaborées entre 1936 et 1946, permettant à l’Islande de connaître l’un des plus bas taux de mortalité du monde. Au début de l’année 1944, en pleine guerre mondiale, les Islandais procèdent à un référendum pour revoir leur union avec le Danemark : 97,3 % des votants se prononcent en faveur de la séparation totale et, le 17 juin de la même année, la République islandaise est proclamée, avec pour premier président Sveinn Björnsson.

5.5 L’Islande indépendante (depuis 1944)
5.5.1 L’affirmation de l’indépendance

L’Islande demeure cependant occupée par une puissance étrangère. En 1941, les États-Unis et le Royaume-Uni ont en effet poussé l’Islande à demander la protection américaine pour relayer les troupes britanniques, présentes depuis 1940 sur le territoire. Mais contrairement à leurs engagements, les États-Unis ne retirent pas leurs forces à la fin de la guerre. Qui plus est, le gouvernement américain exige la présence de bases militaires permanentes dans le pays, mais sans succès. Un compromis est trouvé en 1946, autorisant un contrôle américain de l’aéroport de Keflavík pendant six ans et demi. Mais en 1949, l’Islande devient membre fondateur de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et, en 1951, les États-Unis obtiennent l’autorisation de l’Islande de stationner des troupes sur son territoire, dans le cadre de cette organisation. Cette présence américaine, qui a pris fin en 2006, a été un grand sujet de division pour plus d’une génération d’Islandais. En 1985, l’Althing vote une résolution unanime qui bannit l’entrée d’armes nucléaires en Islande.

Un autre conflit, économique celui-ci et connu sous le nom de « guerre de la morue «, a opposé l’Islande au Royaume-Uni. Le souci de protéger ses réserves de poissons et ses emplois a en effet conduit l’Islande à étendre la limite de ses eaux territoriales de 4 à 12 miles nautiques (de 7 à 22 km) en 1964 et à 50 miles nautiques (93 km) en 1972. Le gouvernement britannique a répondu à cette extension en envoyant ses navires de guerre pour protéger ses chalutiers dans les eaux sujettes à litige. Les deux parties s’entendent cependant en 1973 sur un compromis provisoire sur les limites de pêche mais, un mois avant la date d’expiration de l’accord, en octobre 1975, l’Islande étend sa frontière maritime à 200 miles nautiques (370 km). L’année suivante, les deux États rompent leurs relations diplomatiques. De nouvelles négociations convainquent le Royaume-Uni d’accepter cette limite et de retirer ses chalutiers en décembre 1976.

5.5.2 De la présidence de Vigdís Finnbogadóttir (1980-1996) à celle d’Olafur Ragnar Grimsson (1996- )
5.5.2.1 Alternance de coalitions et difficultés économiques

Première femme élue à la tête d’un État constitutionnel, Vigdís Finnbogadóttir préside aux destinées de l’Islande à partir de 1980. Jouissant d’une très grande popularité, elle est réélue en 1984, 1988 et 1992.

Le début des années 1980 est marqué par une dégradation de la situation économique, caractérisée par des taux d’inflation record (plus de 100 % en 1983) et une baisse des exportations, qui conduit à la défaite du gouvernement de centre gauche aux élections de 1983. Les conservateurs, sous la direction du nouveau Premier ministre Steingrimur Hermannson, chef du Parti du progrès, réorientent radicalement la politique économique en procédant à des privatisations et au blocage des salaires. Ces réformes entraînent une crise sans précédent en Islande, à l’automne 1984, avec une grève des fonctionnaires, confrontés à la baisse de leur pouvoir d’achat, qui dure un mois. Une amélioration du secteur de la pêche permet une reprise économique au milieu des années 1980, tandis que les élections de 1987 conduisent à la formation d’un gouvernement de coalition dirigé par Thorsteinn Palsson, du Parti de l’indépendance. Mais la récession de 1988 provoquée par la chute du cours du poisson et celle du dollar conduit à la démission du gouvernement et au retour aux affaires de Steingrimur Hermannson à la tête d’un gouvernement de centre gauche.

5.5.2.2 Le gouvernement de David Oddsson (1991-2004)

Alors que la situation économique s’améliore en 1990, les élections de 1991 accordent la majorité à la coalition de centre gauche sortante, mais le Parti social-démocrate s’allie avec le Parti de l’indépendance, dont le leader, David Oddsson, maire de Reykjavik, devient Premier ministre. Le 1er janvier 1994, l’Islande devient membre de l’Espace économique européen (EEE). Les élections de 1995 sont marquées par un léger recul de la coalition au pouvoir. David Oddsson est reconduit comme Premier ministre à la tête d’une coalition entre conservateurs et centristes, réunissant le Parti de l’indépendance et le Parti du progrès en 1995.

Vigdís Finnbogadóttir ne se représente pas à l’élection de juin 1996 et c’est Olafur Ragnar Grimsson, ministre des Finances entre 1988 et 1991, qui lui succède à la tête de l’État. En autorisant, en décembre 1998, l’accès exclusif du fichier médical de tous les habitants de l’île à une société privée américaine spécialisée en recherches génétiques, le Parlement provoque une importante polémique. Aidée par de bons résultats économiques qui permettent une forte croissance du PIB à partir du milieu des années 1990 (5,4 % en 1996), grâce à une forte consommation intérieure et à des prises record de poissons, la coalition gouvernementale de David Oddsson obtient plus de 40 % des suffrages lors des élections législatives de 1999, devançant de près de 14 points le Parti de l’alliance sociale-démocrate, coalition électorale qui rassemble pour la première fois socialistes, féministes et sociaux-démocrates. En 2000, en l’absence d’autre candidat, le mandat d’Olafur Ragnar Grimsson est reconduit. Bien que non adhérente à l’Union européenne, l’Islande met en application la convention de Schengen à partir de mars 2001, du fait de l’accord de libre circulation qui la lie à ses voisins nordiques. Aux élections de 2003, le Parti de l’indépendance et le Parti du progrès conservent la majorité au Parlement et reconduisent leur coalition gouvernementale. David Oddsson demeure Premier ministre, mais s’engage à céder son poste à Halldor Asgrimsson, leader du Parti du progrès en 2004. Réélu en 2004 pour un troisième mandat avec 85,6 % des suffrages, Olafur Ragnar Grimsson créé la surprise en refusant de signer une loi sur la concentration dans les médias, aucun président n’ayant en soixante ans usé d’un tel pouvoir.

5.5.2.3 Les gouvernements de Halldor Asgrimsson (2004-2006) et Geir H. Haarde (2006- )

En septembre 2004, Halldor Asgrimsson devient Premier ministre en remplacement de David Oddsson qui devient ministre des Affaires étrangères. Ce dernier quitte la vie politique en 2005 pour devenir président de la Banque centrale d’Islande. Son retrait, comme celui de Halldor Asgrimsson à la suite de l’échec de sa formation politique, le Parti du progrès, aux élections municipales de 2006 rend le résultat des élections de 2007, qui comportent une forte thématique environnementale, plus ouvert qu’à l’accoutumée. Toutefois, comme en 1991, 1995, 1999 et 2003, c’est le Parti de l’indépendance du Premier ministre Geir H. Haarde qui remporte le scrutin. La coalition sortante entre le Parti de l’indépendance et le Parti du progrès, en recul, n’est pas reconduite. Geir H. Haarde forme un gouvernement qui réunit le Parti de l’indépendance et le Parti de l’alliance sociale-démocrate, partis qui disposent ensemble d’une large majorité à l’Althing, avec 43 sièges sur 63.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles