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Jeremy BENTHAM (1748-1832) Homosexualité et norme

Publié le 19/10/2016

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Jeremy BENTHAM (1748-1832)

Homosexualité et norme

Si les crimes d'impureté produisent quelque mal par eux-mêmes

1. Pour ce qui est d'un mal causé directement, il est évident que la pédérastie ne produit de douleur chez personne. Au contraire, elle produit du plaisir, et, ainsi que nous le supposons, c'est un plaisir que ces personnes préfèrent, du fait de leur goût perverti, à celui qui est généralement réputé être le plus grand. Les partenaires sont tous deux consentants. Nous ne considérons pas ici un acte où l'un des deux n'y consent pas ; c'est là un crime totalement différent quant à la nature de ses effets : c'est une atteinte à la personne, c'est une sorte de viol.

En tant que mal secondaire, s'ils produisent quelque trouble dans le public

2. Pour ce qui est d'un mal secondaire, elle ne produit aucune appréhension pénible. Car qu'y a-t-il en cela pour qu'on en soit effrayé ? On suppose que seuls en sont l'objet ceux qui choisissent de l'être et qui y trouvent du plaisir ; car ils semblent en trouver un en étant ainsi.

S'ils produisent un quelconque danger

3. Mis à part celui de la douleur, le danger, si danger il y a, serait celui de la contagion de l'exemple. Mais quelle est-elle ? Inciter autrui à se livrer aux mêmes pratiques ; mais cette pratique, pour ce qu'il en est apparu jusqu'à présent, ne produit quelque douleur que ce soit chez personne.

Jusqu'ici nous n'avons pas trouvé la moindre raison de la punir, et d'autant moins de la punir avec la sévérité avec laquelle on l'a punie communément. 

Essai sur la pédérastie (1785), trad. modifiée J.-C. Bouyard, revisée par J.-C. Billier à partir du texte édité par L. Crompton (Journal of Homosexuality, vol. III, 4, 1978), Lille : Question de genre / GK, 2003, p. 13-14.

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