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Joyce, James - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Joyce, James - littérature. 1 PRÉSENTATION Joyce, James (1882-1941), écrivain irlandais, dont l'oeuvre (Ulysse, 1922 ; Finnegans Wake, 1939) interroge et renouvelle la pratique littéraire en exploitant notamment les ressources du monologue intérieur. 2 DE DUBLIN À ZURICH Né à Dublin, James Joyce est issu d'un milieu très modeste, sans cesse placé dans la gêne par un père dispendieux. Élevé dans le rigorisme catholique, il suit l'enseignement des jésuites à l'University College (Dublin). Il gardera pourtant de son père le goût des mots, une certaine faconde et un esprit frondeur. Élève très brillant, il se rebelle contre les siens pendant ses études supérieures, et rompt notamment avec le christianisme sectaire imposé par sa mère. En 1904, il quitte Dublin en compagnie de Nora Barnacle, qu'il épouse quelque temps plus tard. Avec leurs deux enfants, ils résident successivement à Trieste, à Paris et à Zurich. Le ménage vit difficilement du modeste salaire de professeur d'anglais de Joyce, que complètent néanmoins les dons occasionnels de ses mécènes et amis. En 1907, Joyce subit la première d'une longue série de troubles oculaires qui le conduiront peu à peu à une quasi-cécité. Après vingt années passées à Paris, Joyce quitte la France au moment de l'invasion allemande pour se réfugier à Zurich, où il est mort. 3 DES PREMIÈRES OEUVRES MARQUÉES PAR L'AUTOBIOGRAPHIE Peu après son dix-huitième anniversaire, Joyce se fait remarquer par un brillant article, « le Nouveau Théâtre d'Ibsen « (« Ibsen's New Drama «), paru dans la revue Fortnightly de Londres. Sa première oeuvre publiée, Musique de chambre (Chamber Music, 1907), se compose d'une suite de trente-six poèmes d'amour témoignant notamment de l'influence des poètes lyriques élisabéthains. Dans Gens de Dublin (Dubliners, 1914), recueil de quinze nouvelles réalistes, Joyce affirme davantage son originalité en traitant des motifs fondamentaux liés à l'enfance et à l'adolescence à Dublin. Ces nouvelles commandées à l'origine par un magazine rural, The Irish Homestead, sont refusées par le rédacteur en chef qui ne les juge pas adaptées aux attentes de ses lecteurs. La première grande oeuvre de fiction de James Joyce, Portrait de l'artiste en jeune homme (Portrait of the Artist as a Young Man, 1916), est largement autobiographique. Elle recrée en effet l'atmosphère de la jeunesse irlandaise de l'auteur, restituant notamment plusieurs événements de sa vie de famille à travers l'histoire de son héros et double Stephen Dedalus. Ne parvenant pas à trouver un éditeur anglais, Joyce a recours à l'un de ses protecteurs, Harriet Shaw Weaver, rédactrice en chef du magazine Egoist ; elle décide de faire publier Portrait de l'artiste en jeune homme aux États-Unis. En 1944 paraîtra Stephen le Héros (Stephen Hero), ébauche de Portrait de l'artiste en jeune homme. Le trait le plus remarquable de l'ouvrage est formel : Joyce utilise pour la première fois la technique du monologue intérieur (ou « flux de conscience «), qui permet d'exprimer pensées, sentiments et sensations d'un personnage en en mimant la désorganisation à travers les ressassements, coq-à-l'âne ou incohérences de la pensée spontanée et non formulée, avec un réalisme psychologique qui n'exclut pas la poésie. Sur le plan thématique, l'ouvrage décrit avec précision les divers aspects -- matériel, social et religieux -- de l'Irlande de l'époque. Parmi les ouvrages de jeunesse de Joyce, on signalera les Exilés (Exiles), pièce parue en 1918 et très inspirée par le théâtre d'Ibsen. 4 LE « GRAND OEUVRE « DE L'EXIL Joyce conquiert une renommée internationale avec la publication, en 1922, d'Ulysse (Ulysses), roman d'une grande modernité qui puise sa matière dans l'Odyssée d'Homère. Dans cette oeuvre totale qui conjugue le mythe et la parodie, Joyce exploite avec une maîtrise absolue la technique du monologue intérieur, dont il parvient à faire un exceptionnel instrument de description psychologique. Différents niveaux de discours se mêlent en effet : le conscient et l'inconscient, le rêve et les perceptions qui affluent, et ce jusque dans leur irrationalité. Cette technique du monologue intérieur, méthode d'écriture inédite et révolutionnaire influencera, parmi d'autres, Virginia Woolf, William Faulkner et Samuel Beckett. Le roman raconte une unique journée vécue par Léopold Bloom, à Dublin, le 16 juin 1904, soit le jour du premier rendez-vous entre Nora et Joyce. C'est un portrait exceptionnel de la capitale irlandaise qui prend dès lors une dimension universelle, incarnant la ville moderne telle que, sur un autre plan, le cinéma d'avant-garde a pu la mettre en scène. Le magazine américain The Little Review commence à faire paraître des extraits du livre dès 1918 ; mais, jugé subversif au regard des autorités, Ulysse est censuré pour pornographie en 1920. L'ouvrage est finalement publié à Paris en 1922. Dans Finnegans Wake (1939), son dernier ouvrage, le plus élaboré et de ce fait le plus vertigineux, James Joyce tente de donner corps, à travers une fiction, à une théorie cyclique de l'histoire inspirée de sa lecture du philosophe italien Vico. Le roman consiste en une suite de rêves qui surviennent une nuit dans l'esprit du personnage principal, dénommé Humphrey Chimpden Earwicker. Le récit présente ce dernier, sa famille et ses relations se séparant et se mêlant, voire fusionnant les uns avec les autres, mais aussi avec divers personnages historiques ou mythiques, sans que l'on puisse savoir où se situe la frontière entre rêve et réalité. Cet ouvrage expérimental repose sur la création d'un langage composite, au lexique construit à partir d'associations de mots tronqués empruntés à plus de quinze langues. Roman ouvert à toutes les interprétations, Finnegans Wake suscite des lectures psychanalytiques, qui le rapprochent de la théorie freudienne du lapsus. 5 L'ÉCRIVAIN DES ÉPIPHANIES ET DE LA COMPLEXITÉ DU MONDE À travers toute son oeuvre, Joyce associe divers symboles, entrecroise divers réseaux de signification afin de créer ce qu'il appelle une « épiphanie «, « soudaine manifestation spirituelle, se traduisant par la vulgarité de la parole ou du geste ou bien par quelque phase mémorable de l'esprit même. « Ses premiers écrits comme ses ouvrages plus tardifs mettent au jour le décalage entre l'individu moderne, avec toute sa complexité et dans les divers aspects de ses relations familiales, et une société encore marquée par le monde rural, prisonnière de la tradition chrétienne. Les techniques utilisées par Joyce pour traduire la nature essentielle et cachée des choses sont révolutionnaires tout en s'inscrivant dans une tradition : sa démarche est en effet conforme à une très ancienne théorie littéraire selon laquelle la nature, la réalité profonde de la littérature est textuelle avant d'être factuelle. Mais Joyce pousse cette théorie jusqu'à ses conséquences les plus extrêmes. Ses écrits ont d'ailleurs moins d'épaisseur dans les faits relatés que dans la savante organisation, en strates et en entrelacs, de leur discours : avec Joyce, en ce sens inspiré par Mallarmé, le monde est fait pour aboutir à un Livre qui en dirait la quintessence. Joyce doit aussi se lire comme le contemporain de Proust, chez qui la perception des choses est réfractée, la mémoire opérant comme un miroir déformant. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« À travers toute son œuvre, Joyce associe divers symboles, entrecroise divers réseaux de signification afin de créer ce qu’il appelle une « épiphanie », « soudaine manifestation spirituelle, se traduisant par la vulgarité de la parole ou du geste ou bien par quelque phase mémorable de l’esprit même.

» Ses premiers écrits comme ses ouvrages plus tardifs mettent au jour le décalage entre l’individu moderne, avec toute sa complexité et dans les divers aspects de ses relations familiales, et une société encore marquée par le monde rural, prisonnière de la tradition chrétienne. Les techniques utilisées par Joyce pour traduire la nature essentielle et cachée des choses sont révolutionnaires tout en s’inscrivant dans une tradition : sa démarche est en effet conforme à une très ancienne théorie littéraire selon laquelle la nature, la réalité profonde de la littérature est textuelle avant d’être factuelle.

Mais Joyce pousse cette théorie jusqu’à ses conséquences les plus extrêmes.

Ses écrits ont d’ailleurs moins d’épaisseur dans les faits relatés que dans la savante organisation, en strates et en entrelacs, de leur discours : avec Joyce, en ce sens inspiré par Mallarmé, le monde est fait pour aboutir à un Livre qui en dirait la quintessence.

Joyce doit aussi se lire comme le contemporain de Proust, chez qui la perception des choses est réfractée, la mémoire opérant comme un miroir déformant. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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