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Kierkegaard, Søren - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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Kierkegaard, Søren - philosophie. 1 PRÉSENTATION Kierkegaard, Søren (1813-1855), philosophe religieux danois, dont les réflexions sur l'existence et la responsabilité individuelles exercèrent une influence profonde sur la théologie et la philosophie modernes et en particulier sur l'existentialisme. 2 VIE Né à Copenhague, Kierkegaard fut marqué durablement par son père, un marchand fortuné et luthérien strict, qui s'adonna à une piété austère, tourmentée par son sentiment de culpabilité et sa vive imagination. Kierkegaard étudia la théologie et la philosophie à l'université de Copenhague, où il découvrit la philosophie hégélienne, à laquelle il s'opposa radicalement. Durant ses années d'université, il cessa de pratiquer le luthéranisme et mena pour un temps une vie sociale exubérante, devenant un habitué des cercles d'artistes de théâtre et des cafés de Copenhague. À la mort de son père, en 1838 cependant, il décida de reprendre ses études de théologie. En 1840, il se fiança avec Régine Olsen, alors âgée de dix-sept ans, mais commença presque aussitôt à pressentir que ce mariage était incompatible avec son caractère mélancolique et avec sa vocation philosophique naissante. Il rompit brusquement ses fiançailles en 1841, mais cet épisode fut déterminant pour toute sa vie, comme en témoignent les allusions jalonnant ses livres. À la même époque, il abandonna le projet de devenir pasteur luthérien. L'héritage de son père lui permit de se consacrer entièrement à l'écriture et, durant les quatorze dernières années de sa vie, il produisit plus de vingt livres. 3 APPROCHE PHILOSOPHIQUE L'oeuvre de Kierkegaard est délibérément non systématique et se compose d'essais, d'aphorismes, de paraboles, de lettres fictives, de journaux et d'autres genres littéraires. Nombre de ses ouvrages furent à l'origine publiés sous des pseudonymes. Il qualifiait sa philosophie d'« existentielle «, concevant la philosophie comme l'expression d'une vie individuelle minutieusement observée et non comme la construction d'un système monolithique semblable à celui de G.W.F. Hegel, dont il attaqua l'oeuvre dans le Post-Scriptum aux miettes philosophiques (1846). Alors que Hegel prétendait être parvenu à une compréhension rationnelle exhaustive de la vie humaine et de l'histoire, à son tour, Kierkegaard insistait sur l'ambiguïté et la nature paradoxale de la condition humaine. Il considérait que les problèmes fondamentaux de la vie défient l'explication rationnelle objective et que la vérité suprême est de nature subjective. 4 LE CHOIX DE VIE Kierkegaard reprochait à la pensée systématique non seulement d'imposer une vision erronée de l'existence humaine, mais aussi de contribuer à éluder les problèmes du choix et de la responsabilité individuels, en envisageant la vie en termes de nécessité logique. Il était persuadé que les individus créent leur propre nature par leurs choix, qui ne reposent nullement sur des critères objectifs et universels. La validité du choix ne peut être déterminée que subjectivement. Son premier grand ouvrage, Ou bien ... ou bien (1843), décrit les deux sphères ou stades de l'existence qui s'offrent au choix de l'individu : le stade esthétique et le stade éthique. Le mode de vie esthétique constitue un hédonisme raffiné, consistant dans la recherche du plaisir et l'épanouissement du désir. L'individu esthétique, comme Don Juan, est continuellement en quête de variété et de nouveauté dans l'espoir de conjurer l'ennui et le désespoir auxquels il devra ultimement se confronter. Le mode de vie éthique est fondé sur un sentiment intense et passionné du devoir, des obligations inconditionnelles, sociales et religieuses. Dans ses oeuvres tardives, comme les stades sur le chemin de la vie (1845), Kierkegaard discernait dans une telle soumission au devoir une perte de la responsabilité individuelle, et il envisageait un troisième stade, celui de la soumission à la volonté de Dieu : il définit le stade religieux comme celui de la liberté authentique. Dans Crainte et Tremblement (1843), Kierkegaard se concentre sur le commandement que Dieu fait à Abraham de sacrifier son fils Isaac (Genèse, XXII, 1-19), acte qui outrage les convictions éthiques d'Abraham. Pour prouver sa foi, celui-ci prend la résolution d'obéir au commandement de Dieu en dépit de son désarroi. Cette « suspension de l'éthique «, selon la formule de Kierkegaard, permet à Abraham de faire preuve d'un authentique engagement envers Dieu. Afin d'éviter le désespoir ultime, l'individu doit accomplir un « saut de la foi « similaire dans la vie religieuse, qui est par essence paradoxale, mystérieuse et pleine de risques. On y est appelé par le sentiment d'angoisse (le Concept d'angoisse, 1844), lequel est en dernière analyse, la peur du néant. 5 OEUVRES TARDIVES Vers la fin de sa vie, Kierkegaard fut impliqué dans d'âpres controverses, particulièrement avec l'Église luthérienne danoise, qu'il considérait comme matérialiste et corrompue. Ces dernières oeuvres, comme la Maladie mortelle (1849), reflètent une vue de plus en plus sombre du christianisme, élevant la souffrance au rang d'essence de la foi authentique. Il redoubla également ses attaques contre la société européenne moderne, qui privilégie les biens matériels au détriment des passions. 6 INFLUENCE L'influence de Kierkegaard fut d'abord limitée à la Scandinavie et aux pays européens d'expression allemande, où son oeuvre eut un puissant impact sur la théologie protestante et sur des écrivains comme le romancier autrichien Franz Kafka. À la suite de l'essor de l'existentialisme en Europe dès les années cinquante, l'oeuvre de Kierkegaard fut abondamment traduite et on vit en lui une des grandes figures novatrices de la culture moderne. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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