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Kleist, Heinrich von.

Publié le 14/05/2013

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Kleist, Heinrich von. 1 PRÉSENTATION Kleist, Heinrich von (1777-1811), auteur dramatique et nouvelliste allemand, contemporain de Goethe et Schiller, qui a laissé une oeuvre traversée d'éclairs de génie, singulièrement moderne. 2 LA GRÂCE DE L'ABSOLU Né à Francfort-sur-l'Oder, Heinrich von Kleist est issu d'une famille de l'aristocratie militaire prussienne qui a donné vingt maréchaux et généraux au royaume. Voué à la carrière des armes, il entre à quinze ans au régiment de gardes de Potsdam. Bravant l'indignation des siens, il quitte l'armée en 1799, préférant se consacrer à des « actions plus philantropiques « et espérant trouver dans une vie entièrement consacrée à l'étude et à la recherche de l'absolu « le sûr chemin du bonheur «. Heinrich von Kleist entreprend des études de philosophie et de mathématiques et se fiance en 1800 avec Wilhelmine von Zenge pour rompre dès 1801, convaincu de son inaptitude au mariage et de l'inanité des sentiments. Sa lecture et son interprétation pessimiste de l'oeuvre de Kant le convainquent également de la vanité de tout savoir. Commence alors une longue errance à travers l'Europe. Un temps séduit par Rousseau, il décide de vivre à la campagne, puis se rend à Paris (avril 1801) qui le déçoit vite. En proie à une extrême déréliction, il s'exile dans une île du lac de Thoune, en Suisse, où il écrit ses premières oeuvres. Cherchant à rejoindre les troupes de Napoléon qui rassemble une armée à Boulogne pour la conquête de l'Angleterre, il est arrêté comme espion puis libéré. On retrouve sa trace à Mayence en 1804, puis il rentre en Prusse où il occupe un poste de fonctionnaire à Königsberg. Après l'invasion de la Prusse par Napoléon en 1807, il est arrêté et emprisonné à nouveau. Il s'installe ensuite à Dresde. Sa production littéraire se fait dès lors plus régulière, mais il va au devant de nouvelles déceptions : sa revue littéraire Phöbus, fondée avec Adam Müller, cesse de paraître au douzième numéro. Son enthousiasme pour la cause allemande, qui se traduit par la publication en 1809 de violents pamphlets antinapoléoniens -- la Germanie à ses enfants (Germania an ihre Kinder), Chant de guerre des Allemands, le Catéchisme des Allemands (Katechismus der Deutschen) -- est anéanti par la victoire de l'empereur à Wagram. Ses projets de journalisme, avec la création en 1810 d'un quotidien défendant les thèses nationalistes -- les Feuilles berlinoises du soir (Berliner Abendblätter) -- subissent la censure prussienne. Ses pièces ne sont pas jouées, la publication de ses nouvelles le déçoit, ses finances sont désastreuses. Désespérant du monde, mais ne désespérant jamais de l'absolu (« nous ne rêvons que de campagnes célestes et de soleils sous lesquels nous allons errer, avec de longues ailes aux épaules «), Kleist se suicide avec son amie Henriette Vogel le 21 novembre 1811 au bord du lac de Wannsee, près de Berlin. 3 THÉÂTRE ET NOUVELLES Kleist achève son premier drame, la Famille Schroffenstein (Die Familie Schroffenstein), en Suisse en 1803. Il le lit chez lui à Berne devant des amis qui mettent au concours le sujet d'une gravure de Philibert-Louis Debucourt, la Cruche cassée (Der zerbrochene Krug), dont Kleist tire sa comédie éponyme (1803). Remaniée et représentée par Goethe à Weimar en 1808, la pièce est un échec. Son oeuvre la plus importante à l'époque, Robert Guiscard, duc des Normands (Robert Guiskard), est une tragédie ; il en reprend maintes fois l'écriture, avant de brûler le manuscrit à l'automne 1803 (il ne reste qu'un fragment de l'oeuvre retranscrit de mémoire par l'auteur). Sa tragédie Penthésilée (Penthesilea, 1808), interprétation du mythe grec, voit s'affronter le héros Achille et la troupe furieuse des Amazones sous les murs d'Illion. Le vertige de l'amour, associé à celui de la mort, y apparaît comme un signe prémonitoire. La pièce, sauvage et singulière, subit une critique violente de Goethe, de même que la Petite Catherine de Heilbronn (Das Käthchen von Heilbronn, 1810), oeuvre étrange, imprégnée d'un merveilleux médiéval, dont l'idée lui vient d'une ballade de Gottfried Bürger. Avec Amphitryon (1807), Kleist adapte Molière sans presque changer l'ordre des scènes, mais il insuffle aux personnages une telle passion et à Jupiter un tel mysticisme que la comédie glisse vers le drame. Ses deux dernières pièces sont des drames d'inspiration patriotique ; la Bataille d'Arminius (Die Herrmannschlacht, 1808), aux élans nationalistes et guerriers, reprend l'épisode de la libération de la Germanie du joug romain ; le Prince de Hombourg (Der Prinz von Homburg, 1810) est inspirée par l'histoire de la dynastie des Hohenzollern. Représentée à la cour en 1810, la pièce n'est pas jouée ensuite au Théâtre de Berlin, comme l'espérait son auteur. Kleist est encore l'auteur d'un petit essai écrit peu avant sa mort, Sur le théâtre de marionnettes (Über das Marionettentheater, 1810) et de huit nouvelles remarquables : le Tremblement de terre du Chili (Das Erdbeben in Chili, 1807), la Marquise d'O. (Die Marquise von O., 1807), Michael Kohlhaas (1810), la Mendiante de Locarno (Das Bettelweib von Locarno, 1810), l'Enfant trouvé, les Fiancés de Saint-Domingue (Die Verlobungen in St. Domingo, 1811), Sainte Cécile et le Duel (Der Zweikampf, 1811). 4 L'INNOCENCE PERDUE Quel que soit le sujet de ses pièces et de ses récits, Kleist peint toujours le même univers vicié, où tout ordre institué par la raison, la langue, la loi, n'est qu'apparence. Livré à cet univers, l'homme est coupable quoi qu'il fasse, ses élans les plus purs sont déviés : la folie du combat pousse un officier russe, par ailleurs irréprochable, à déshonorer la femme qu'il aime (la Marquise d'O.) ; pendant la révolte de Toussaint Louverture, un Blanc, sauvé par la jeune fille qui l'aime et qui s'efforce de le soustraire à la vengeance des Noirs, la tue et se donne la mort en apprenant la vérité (les Fiancés de Saint-Domingue). Troublé par une force intérieure ou extérieure, devenu une énigme pour lui-même, l'homme ne parvient à la vérité, à l'innocence première, qu'au terme d'un cheminement douloureux ; le plus souvent, il reste condamné à l'erreur, à la chute. Le salut réside dans l'innocence des bêtes ou, pour ceux qui y ont été arrachés par la morale, la civilisation ou la loi, dans une répétition de la faute originelle, qui leur permet de recouvrer l'innocence primitive. 5 UNE RECONNAISSANCE TARDIVE Incompris de ses contemporains choqués par l'outrance de ses sujets et de son esthétique, Kleist fait figure de génie singulier. Son oeuvre littéraire l'oppose à Goethe, mais l'éloigne en même temps des romantiques (Arnim, Brentano). Elle n'a été reconnue que tardivement, vers la fin du siècle, à l'époque de Strindberg et Wedekind, et dans les années 1920 (notamment par les expressionnistes). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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« Incompris de ses contemporains choqués par l'outrance de ses sujets et de son esthétique, Kleist fait figure de génie singulier.

Son œuvre littéraire l'oppose à Goethe, mais l'éloigne en même temps des romantiques (Arnim, Brentano).

Elle n’a été reconnue que tardivement, vers la fin du siècle, à l’époque de Strindberg et Wedekind, et dans les années 1920 (notamment par les expressionnistes). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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