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LA CRITIQUE DOGMATIQUE : FERDINAND BRUNETIÈRE

Publié le 22/02/2012

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Brunetière (1849-1906) fut directeur de la Revue des Deux Mondes et maître de conférences à l'École normale supérieure, où il s'imposa par l'impérieux ascendant de sa parole. Ses idées littéraires s'affirment surtout dans Le Roman naturaliste (1883); Les Époques du théâtre français (1892); L'Évolution de la poésie lyrique au XIXe siècle (1894). Après l'affaire Dreyfus, il prend parti dans les luttes politiques et défend les principes de la droite. Brunetière, qui a subi l'influence de la pensée évolutionniste, s'efforce d'appliquer à la littérature les théories de Darwin et de Spencer; il enseigne que les genres littéraires comme les espèces vivantes naissent, s'épanouissent et meurent en donnant naissance à des genres nouveaux : ainsi, au XVIIe siècle, l'éloquence de la chaire se constitue avec les débris de la poésie lyrique; au XVIIIe siècle, des formes dramatiques nouvelles tendent à se définir parce que la tragédie classique, jadis triomphante, a décliné et sombré. Brunetière apporte dans ses jugements sur les écrivains une passion fougueuse, qu'inspirent souvent des considérations morales. Partisan de l'autorité et de la tradition, il loue la dignité des oeuvres classiques; mais il estime dissolvante l'action des « philosophes » au XVIIIe siècle, indécente la crudité des romanciers naturalistes; il combat le « dilettantisme », qui prétend libérer la littérature de toute préoccupation spirituelle ou sociale. L'esprit de système, le parti pris moralisant, les préjugés idéologiques l'ont entraîné à commettre des erreurs ou des injustices; mais ses écrits conservent du relief grâce à l'entraînante fermeté de l'argumentation.

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