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LA FRANCE DE MITTERRAND

Publié le 30/11/2018

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LA FRANCE DE MITTERRAND (1). Succédant à quelque vingt-cinq ans de pouvoir de droite, l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, le 10 mai 1981, fait basculer la France sous le régime de l’alternance. À la faveur du «raz de marée» socialiste, confirmé peu après par le verdict des élections législatives anticipées qui donnent la majorité absolue au parti du nouveau président, le député-maire de Lille Pierre Mauroy forme un gouvernement où les communistes ne reçoivent Ipas moins de quatre portefeuilles ministériels. Mais dès 1984, le projet de réforme de l’enseignement privé d’Alain Savary porte à son paroxysme une opposition déjà déchaînée par la mise en œuvre des nationalisations. L’ancrage socialiste du gouvernement est dès lors sacrifié sur l’autel du pragmatisme politique. Une des valeurs montantes du parti socialiste, Laurent Fabius, succède au vieux militant Pierre Mauroy à la tête d’un gouvernement duquel les communistes préfèrent se retirer, tandis que François Mitterrand troque l’héritage de Jaurès et de Léon Blum pour l’aspiration gaullienne au «rassemblement» de tous les Français.

LA FRANCE DE MITTERRAND (2). Le recentrage du gouvernement ne peut empêcher la victoire de l’opposition aux élections législatives de 1986. Mais le renversement de la majorité parlementaire ne signifie nullement le départ de la «gauche». Deux ans durant, le pouvoir politique est partagé en France entre le président élu par une majorité socialiste et son Premier ministre, Jacques Chirac, chef d’un gouvernement de droite. Plus qu’une aberration constitutionnelle, l’expérience de  1a «cohabitation» semble souligner l’affaiblissement
de l’opposition entre partis au profit d’un vaste «centre» consensuel. Aussi le thème du regroupement des Français cher à François Mitterrand lui permet-il de triompher de nouveau face à Jacques Chirac, son principal rival, lors du scrutin présidentiel de 1988. Succédant à ce dernier, Michel Rocard constitue en juin une équipe gouvernementale dont les socialistes ne détiennent plus que la moitié des portefeuilles et où apparaissent timidement des représentants de la «société civile». La dialectique de l’alternance a vécu: la France est désormais entrée dans l’âge de l’«ouverture».

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