La France en Afrique du Nord.

En 1871, l'installation française en Algérie est compromise par une insurrection qui affecte la Kabylie et le Constantinois. Due à l'insuffisance des pouvoirs civils et au mécontentement des musulmans devant la loi Crémieux (citoyenneté française accordée aux Israélites, 1870), elle est rapidement étouffée, mais provoque, par réaction, une tentative autoritaire d'assimilation qui échoue totalement. A partir de 1895 environ, la France s'oriente vers l'octroi d'une autonomie financière relative, mais, surtout, elle autorise la colonisation libre : le nombre des colons augmente alors et l'essor économique (céréales, vigne, primeurs, minerais) est remarquable. Le protectorat français sur la Tunisie (188i) et sur le Maroc (1912) renforce avantageusement le domaine algérien. En même temps, la pénétration saharienne, ébauchée sous le Second Empire, est reprise activement, mais le désastre de la mission Flatters (1881) oblige à une grande prudence. Des résultats décisifs sont obtenus par la mission Foureau-Lamy, qui traverse le désert et atteint le Tchad (1899-1900). L'opposition des Touareg est brisée au combat de Tit (1902) et la pacification sera achevée par Laperrine, commandant des territoires du Sud qui joignent l'Afrique du Nord au domaine français du Niger.

Hector Crémieux (1828-1892). Avocat et homme politique français. Il fit adopter le décret conférant la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie (1870).