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La Grèce au Vème siècle av. J.C

Publié le 14/03/2011

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La guerre du Péloponnèse

LES CAUSES DE LA GUERRE

Thucydide distingue les causes profondes des causes occasionnelles.

Impérialisme athénien (Pentékontaétie) et ses succès la cause unique dont dépendent toutes les autres : \"Les Athéniens, en s'étendant et en faisant peur aux Lacédémoniens les ont contraints à la guerre\".

Ciment de l'opposition à Athènes : ligue du Péloponnèse

Athènes : isolement économique de Mégare, asphyxie économique de Mégare. Corinthiens peuvent souligner les menaces que la puissance économique et navale de l'empire athénien fait peser sur l'ensemble de la Grèce.

Corcyre, colonie de Corinthe, brouillée avec sa métropole, n'appartient à aucune alliance, mais possède la deuxième flotte de la guerre (120 navires). 435, Epidamne fait appel à elle car les oligarques, chassés de la ville, s'allient aux Barbares du voisinage pour pratiquer un brigandage insupportable. Oligarques corcyréens, pour des raisons politiques et commerciales, refusent d'intervenir et les démocrates d'Epidamne se tournent vers Corinthe (métropole de sa métropole) qui leur envoie des colons et des troupes. Corcyréens assiègent Epidamne et, la guerre ayant éclaté avec Corinthe, réussissent à vaincre en combat naval la flotte de Corinthe et de ses alliés, et fait capituler Epidamne. Corinthe prépare sa revanche, et Corcyréens font appel à Athènes (433).

Corcyréens aux Athéniens : Sparte, poussée par Corinthe, souhaite la guerre avec Athènes et Corcyre + Corinthe + Athènes = meilleures flottes de la Grèce, il vaut mieux qu'Athènes dispose de la flotte de Corcyre plutôt que de la voir aux mains des Corinthiens.

Corinthiens : invitent les Athéniens à montrer de la reconnaissance à Corinthe (a autrefois fourni des navires contre Egine + a empêché lors de la guerre de Samos l'intervention de la ligue du Péloponnèse). Alliance avec Corcyre implique la guerre avec eux et rupture de la paix de 30 ans.

 

Si Athéniens se rallient à la thèse des Corinthiens, la menace de la guerre est écartée mais si Corinthe victorieuse, supériorité navale d'Athènes ébranlée et rien ne dit que Corinthe nourrira toujours des sentiments pacifiques à l'égard d'Athènes. De plus, position stratégique et flotte de Corcyre.

Aussi Athéniens hésitent-ils : première assemblée favorable aux Corinthiens, deuxième le lendemain vote l'alliance avec Corcyre. Alliance défensive : non une symmachia mais une épimachia.

 

Potidée, cité de Chalcidique, ancienne colonie corinthienne membre de la ligue de Délos, reçoit les magistrats de Corinthe. Aussi Athènes demande à Potidée de raser ses murs, livrer des otages, expulser les magistrats corinthiens. Potidéates envoient une ambassade secrète à Sparte, accompagnés par les Corinthiens, auraient obtenus des autorités lacédémoniennes la promesse d'une invasion de l'Attique si les Athéniens attaquent Potidée. Diplomatie secrète menée par les éphores (directoire de cinq magistrats annuels).

Réconfortés par cette promesse, Potidéates suivis par les Chalcidiens, font défection. Affrontement, Potidéates et alliés péloponnésiens, vaincus, doivent se réfugier derrière les murs de Potidée, assiégée par Athènes.

Corinthiens : reprochent aux Spartiates leur lenteur et leur inaction, les invitent à envahir l'Attique s'ils ne veulent pas que les Corinthiens soient obligés de chercher une autre alliance.

Assemblée spartiate, consultation de Delphes (Spartiates, \"s'ils combattent avec force, ils auront la victoire\"). Guerre s'impose (ananké) pour échapper à l'asservissement. 432 : majorité des alliés vote

la guerre. Série d'ambassades envoyées par Sparte à Athènes qui visent soit la propagande soit l'amorce de négociations.

Athènes assez puissante pour ne pas avoir peur ; Périclès veut continuer d'accroître la puissance athénienne en détruisant les forces qui lui résistent encore. Emporté par la \"peste\" dès 429.

 

LA GUERRE D'ARCHIDAMOS ( 431-421)

 

La guerre d'usure

  • Le plan de Périclès

    Guerre prévue par Périclès et redoutée par Archidamos. Périclès : affrontement de deux alliances très puissantes, dont l'une domine sur terre et l'autre sur mer. Athènes ne peut affronter l'infanterie adverse, peut-être 60'000 hoplites péloponnésiens ou béotiens au cours de la première invasion de l'Attique (2/3 de leurs forces mobilisables). Athènes, 300 trières auxquelles pourraient s'ajouter 150 à 200 trières de Chios, Lesbos et Corcyre.

Prédominance financières d'Athènes, sources financières provenant du phoros ou des alliés d'une façon générable. Pour Périclès, entre la terre et mer, pas de victoire totale possible, mais il faut faire le plus de mal possible à l'adversaire en prenant le moins de risques. Il faut qu'Athènes se transforme en sorte d'île, regroupement de sa pop dans l'ensemble fortifié (Longs Murs et Pirée) pendant les invasions ; abandonne la campagne aux Spartiates, flotte ravitaille Athènes sans difficulté. \"Force de persuasion\" de Périclès : Athéniens qui ont toujours vécu à la campagne et ceux qui veulent affronter les Péloponnésiens plutôt que les laisser ravager leurs terres sans réagir.

 

  • Attique et régions voisines

Stratégie spartiate : envahir tous les ans l'Attique en détruisant les récoles, vignes, oliviers, pour obliger Athènes à céder. Invasions appauvrissent les paysans, doivent démoraliser les Athéniens, qui assistent sans réagir à ces destructions. Mais pas très longues, épargnent le voisinage immédiat de la ville, cavalerie athénienne empêche l'infanterie légère d'approcher, et n'ont pas lieu tous les ans. 429, pas d'invasion par peur de la \"peste\". Sur 10 ans de guerre, 5 invasions, qui durent de 15 à 40 jours.

430 : navire égyptien apporte au Pirée les germes de ce qu'on a appelé la peste et qui paraît être une variété de typhus. Entassement de la pop réfugiée derrière les murs et manque d'hygiène permet un progrès rapide de l'épidémie. Thucydide a souffert lui-même de la maladie, décrit les symptômes et conséquences. Après rémission, recommence au cours de l'hiver 427-426 pour durer encore une année. Athènes aurait perdu 4400 hoplites sur globalement 13'000 et 300 cavaliers sur 1000. 1/3 de ses forces armées. Mort de Périclès en 429 : celui qui avait conçu la stratégie de la guerre, politique de la cité risque de perdre sa cohérence.

-Théâtres d'opérations plus éloignées

priorités athéniennes : en finir avec la révolte de Potidée (qui s'est révoltée contre les Athéniens en 432) + ravager le Péloponnèse. Hiver 430-429, Potidée se rend. 431, 430 : les plus importantes expéditions autour du Péloponnèse. Expédition de 431 ravage l'Elide et s'empare de Cephallénie (ce qui permet aux Athéniens le contrôle de la sortie du golfe de Corinthe). 430, placée sous le commandement de Périclès, ravage la partie orientale de l'Argolide sans réussir à s'emparer d'Epidaure. \"Peste\", pas d'expédition en 429. Péloponnésiens profitent de l'affaiblissement, prennent l'offensive sur mer. Mais succès des Athéniens.

En 428, révolte de Mytilène, admission de Mytilène dans la ligue du Péloponnèse. Flotte envoyée par les Péloponnésiens sous le commandement d'Alcidas tarde ; Mytiléniens distribuent un armement hoplitique aux gens du peuple mais ceux-ci réclament une plus juste répartition du matériel de ravitaillement, oligarques préfèrent capituler. Athéniens se montrent très rigoureux : votent la mise à mort, à l'instigation de Cléon, de tous les Mytiléniens adultes et l'asservissement de leurs femmes et de leurs enfants ; une deuxième assemblée se ravise et se contente de mettre à mort les responsables de la révolte, un peu plus de mille, et Mytilène doit abattre ses murs et livrer sa flotte.

Athéniens se lancent dans des opérations terrestres avec succès.

 

Période décisive : 425-424

Victoire athénienne de Sphactérie (425) et expédition de Brasidas (424) changent la face de la guerre.

Tempête oblige la flotte athénienne qui se rendait à Corcyre et en Sicile à faire relêche à Pylos. Spartiates attaquent Pylos sans succès et occupent l'îlot de Sphactérie qui commande l'entrée du port. Le gros de la flotte revient pour secourir Pylos, et Lacédémoniens, au nombre de 420, sans compter leurs serviteurs, se retrouvent bloqués à Sphactérie.

Spartiates demandent une trêve, accordée à des conditions draconiennes : pour être autorisés à ravitailler les gens bloqués dans l'île pendant les négociations, ils sont obligés d'offrir à Athènes leur flotte de 60 navires. Une bonne part des hoplites spartiates appartiennent aux grandes familles de la cité. Spartiates las de la guerre, qu'ils n'imaginaient pas si longue. Cléon fait échouer les négociations mais victoire contre les Lacédémoniens sur l'île, qui capitulent après une défense héroïque.

Conséquences de la victoire de Sphactérie : moral des Spartiates et prestige à l'extérieur ébranlés. Vaincus dans un combat terrestre et préfèrent la reddition à la mort. Maintien d'un poste athénien à Pylos met en danger la Messénie. Spartiates doivent renoncer à leurs invasions annuelles, Athènes menace de mettre à mort les prisonniers de Sphactérie. Prestige de Créon accu, devient le vrai maître d'Athènes.

424 : année néfaste pour Athènes : ne réussissent pas à s'emparer de Mégare secourue par Brasidas et où les oligarques prennent le pouvoir ; subissent en Béotie la défaite de Délion où ils perdent plus de 1000 hoplites. Reprise de la guerre en Thrace : roi des Macédoniens, Perdiccas, change de camp et fait appel à Sparte, qui lui envoie Brasidas. Chef valeureux et ambitieux, partisan de la guerre à outrance contre Athènes. Gagne la faveur des cités de Thrace auxquelles il laisse leur \"autonomie\". Grave échec pour Athènes : mines de métaux précieux, contributions importantes, grande source de bois pour les constructions navales. Exemple redoutable pour les autres alliés comme Chios, obligée d'abattre son nouveau mur. 423 : conclusion d'un armistice d'un an qui doit permettre de discuter les conditions de la paix.

 

La paix de Nicias

Lassitude des deux camps qui se rendent compte de l'impossibilité de la victoire, Spartiates dès 426 et Athènes après les défaites de Délion et de Thrace.

421 : conclusion de la paix, conclue pour 50 ans, fondée sur le statu quo ante bellum, liste de territoires à restituer. Athéniens doivent retrouver les cités de Thraces et rend Pylos et Cythère. Restitution des prisonniers et libre accès aux sanctuaires panhelléniques. Tirage au sort : Sparte doit s'exécuter la première, restitue les prisonniers mais chefs militaires ne veulent pas contraindre Amphipolis (cité de Thrace) à la reddition. Donc Athéniens ne rendent ni Pylos ni les prisonniers de Sphactérie dans un premier temps.

 

UNE PAIX MAL RESPECTEE

 

Problèmes péloponnésiens

Principaux alliés de Sparte refusent de jurer la paix à Nicias.

Athènes ne retrouve pas Amphipolis et Thébains rasent Panakton avant de le lui rendre. Ephores spartiates nouvellement élus hostiles à un rapprochement avec Athènes.

Alcibiade : neveu et pupille de Périclès, descend de Clisthène par sa mère et a fréquenté Socrate (appartient à une des familles les plus prestigieuses d'Athènes). Deçu de sa non-participation aux négociations de paix. Un des chefs de la tendance \"démocratique\" opposée à Sparte et Nicias. Instigateur d'une alliance qui désagrège la ligue du Péloponnèse, mais viable seulement si Athènes s'engage à fond. Or n'intervient militairement qu'avec des moyens très limités. Conflits localisés entre alliés spartes et athéniens. Victoire sparte à Mantinée en 418.

Conséquences : Sparte restaure son prestige militaire, noue en 417 une alliance avec Argos où les oligarques prennent le pouvoir, mais Argos se déchire dans des luttes civiles où chacune des deux factions est soutenue par Athènes ou Sparte.

Athènes : discorde accrue entre Alcibiade et Nicias, mais démagogue Hyperbolos suscite leur coalition en souhaitant que l'un des deux soit ostracisé, lui-même ostracisé. Humiliation de l'échec favorise les excès : 416, île de Mélos (refus d'adhérer à l'empire athénien) : après un siège de près d'un an, hommes tués et femmes et enfants réduits en esclavage, terre partagée entre 500 clérouques. Amoralisme de l'entreprise impériale.

 

L'expédition de Sicile

Excès le plus funeste après l'humiliation de Mantinée : expédition de Sicile qui porte la marque d'Alcibiade.

416 : Ségeste, attaquée par Sélinonte et Syracuse fait appel à son alliée Athènes. Athéniens divisés. Partisans de la paix autour de Nicias, opposés à une expédition en Sicile. Jeunes autour d'Alcibiade poussent à l'expédition. Finalement, expédition de près de 27'000 hommes. Alcibiade : s'assurer des appuis dans les cités siciliennes. Echoue car expédition si importante suggère la conquête plus que l'aide à des alliés. Alcibiade compromis dans la parodie des Mystères qui peut entrainer jusqu'à la peine de mort, rappelé à Athènes ; échappe à ses accompagnateurs et se réfugie à Sparte.

 

415, Athéniens débarquent dans le port de Syracuse mais ne profitent pas de leur victoire pour s'installer et retournent à Catane. A Syracuse, stratège Hermocrate organise la résistance : réduction de 15 à 3 du nombre de stratèges pour renforcer le commandement, amélioration des fortifications ...

414 : lutte de fortifications autour de Syracuse qui tourne à l'avantage d'Athènes.

 

Alcibiade pousse les Spartiates à l'intervention, rupture de la paix de Nicias. Spartiates envoient Gylippe en Sicile et recommencent la guerre en Attique.

413 : Athéniens d'abord victorieux puis se font refouler et désastre. Problème des athéniens, assurer leur retraite. Syracusais emprisonnent la flotte athénienne dans le port. Vaincus sur mer. Démosthène capitule, troupes de Nicias subissent un carnage, Nicias se rend à Gylippe. Exécuté avec Démosthène. Perte de 50 000 hommes dont 12 000 athéniens, plus de 200 navires.

 

LA CHUTE D'ATHENES (413-404)

 

Supériorité navale des Athéniens amoindrie, conviction qu'ils ne sont pas invincibles. Occupation permanente de Décélie par les Spartiates : interdit l'exploitation des mines du Laurion, 20'000 esclaves passent à l'ennemi (souvent artisans).

 

La révolte de l'Ionie

Trois facteurs : attitude des alliés qui, dans la mesure où Athènes paraît avoir perdu la face, font appel à Sparte. Politique des Perses qui veulent \"libérer\" l'Ionie en collaborant avec les Spartiates. Rôle personnel d'Alcibiade qui réussit à déclencher la révolte.

Athènes construit une nouvelle flotte grâce aux 1000 talents de réserve (Périclès), se constituent une base sûre à Samos.

411 : flotte de Samos fidèle à la démocratie, Athènes est aux mains du gouvernement oligarque des Quatre-Cents, dont une partie est peut-être prête à livrer le Pirée aux ennemis.

 

Alcibiade et le redressement d'Athènes

La fin d'Athènes

La paix de 404 : épargne et soumet Athènes : ville non détruite et pop non massacrée ou réduite en esclavage. Sparte méfiante à l'égard de Thèbes. Destruction des Longs Murs et fortifications du Pirée, livraison de tous les vaisseaux sauf 12, et soumission militaire aux Lacédémoniens. Joie de ceux qu'Athènes opprimait : \"On pensait que ce jour était pour les Grecs le début de la liberté\", Xénophon.

 

 

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