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« La littérature, c'est la rature » Roland Barthes

Publié le 05/04/2011

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« La littérature, c'est la rature » Roland Barthes

 

Roland Barthes (1915 - 1980) est un écrivain, critique et sémiologue, il fut l'un des principaux animateurs de l'aventure structuraliste française. Grand sémiologue français, Roland Barthes participe à un renouvellement de la critique littéraire et artistique. A travers son œuvre, il questionne l’histoire, la mode, la littérature, la publicité, la photographie, la peinture, le théâtre …, pour en mettre à nu la structure et le sens ; \"pour tout chef-d’œuvre, il faut faire un brouillon\". Un jour il décide de lancer une phrase : « La littérature, c’est la rature ». Dans cet aphorisme, Roland Barthes explique que pour lui un texte ne peut pas être réussi s'il n'y a pas de ratures ou de modifications apportées au texte initial. « La littérature c'est la rature » Barthes, en affirmant cela a t'il véritablement raison? Dans un premier temps nous allons expliquer que la littérature et la rature sont liées constitutivement. Puis nous verrons que la littérature ne se limite pas à la rature.   

 

               Depuis le début de la littérature certains auteurs pratiquent des brouillons où ils modifient leurs textes. La littérature consiste à modifier, changer, raturer… On peut donc parler d’éternelle correction. Son aphorisme est réaliste, en effet la rature permet d'améliorer le style de l'écrivain, qui en modifiant son texte peut corriger ses fautes. Par exemple Flaubert a du rédiger 4 essais avant d'arriver à l'aboutissement de Madame de Bovarie.

               Raturer c’est donner du sens, c’est mettre des mots, des passages en relation. Mais on peut dire qu’il n’y à point de littérature sa rature, l’œuvre parfaite n’existe pas. Cette phrase de Roland Barthes est en quelque sorte une définition de la littérature. On peut y lire plusieurs choses comme l’insistance sur le mot rature dans « littérature » et ce mot pourrait se décomposer en « lit tes ratures ». On peut donc dire que la littérature et la rature sont liées constitutivement. Mais peut-on dire que la littérature se limite à la rature ?

 

               La littérature ce n’est pas seulement raturer ou bien supprimer c’est aussi modifier, rajouter. Par exemple dans l’ébauche de l’œuvre Au bonheur des dames d’Emile Zola le nombre de pages étaient d’environ 23, une fois l’œuvre fini le romain comporte environ 400 pages.

               La littérature consiste aussi à ajouter des éléments extérieurs par exemple Zola intègre des notes dans ses romans ou bien aller à la recherche d’esthétique, faire des liens avec différents mots comme dans l’excipit d’Une Vie de Guy de Maupassant.

               La littérature c’est surtout l’œuvre finale, aboutie car un lecteur ne lit pas particulièrement les ébauches, il lit surtout le livre qui a été achevée, publié et enfin édité.

On peut donc dire que Roland Barthes était un grand perfectionniste qui considérait un texte achevé une fois que tous les éléments de la littérature étaient rassemblés. La rature permet de modifier une idée principale ou bien un texte de départ et donc d'en changer le sens ou même le genre du texte. La modification textuelle permet aux auteurs d'étoffer leurs idées surtout pour les écrivains qui fonctionnent en rédigeant des brouillons très précis.

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