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La Marche sur Rome

Publié le 22/02/2012

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Mussolini, à l'été 1922, sait déjà qu'il a gagné, puisque le pays n'est plus gouverné, et que la majeure partie des milieux économiques et politiques lui fait désormais confiance. Mais il n'a pas encore arrêté les modalités de son arrivée au pouvoir. C'est chose faite en octobre. Le 24, devant un congrès du Parti fasciste réuni à Naples, il annonce l'organisation de la Marche sur Rome pour le 28 octobre. L'objectif de cette démonstration de force est de faire pression sur la classe dirigeante, afin qu'elle cède les clefs aux fascistes et à son chef. Mais, auparavant, Mussolini prend bien soin de rencontrer les principaux leaders du gouvernement, afin de s'assurer de leur soutien. Personne ne parle encore de dictature, loin s'en faut, et le futur Duce s'emploie au contraire à rassurer tout le monde : son unique souci, affirme-t-il, est de sauver le libéralisme, de remettre le pays sur les rails, et d'empêcher que la gauche ne vienne de nouveau remettre en cause les acquis de cette grande bourgeoisie qui, depuis trois ans, le subventionne. La Marche sur Rome n'est, en définitive, qu'un défilé martial de Chemises noires, à moitié raté, parti de plusieurs coins de la péninsule pour arriver, sous la pluie, dans une capitale à demie déserte. Le 29, le Roi, qui a refusé de s'opposer à cette parade fasciste, invite Mussolini à le rencontrer le lendemain. Entre temps, les deux organisations patronales, la Confindustria et la Confagricoltura, ainsi que l'Association bancaire, opèrent d'ultimes pressions sur le gouvernement en faveur de Mussolini. Ce dernier entre dans Rome flanqué de ses troupes le 30 octobre. Revêtu de sa tenue fasciste, il est reçu par le roi qui lui demande aussitôt de former un nouveau gouvernement. En moins de quatre ans, le fascisme a triomphé de la jeune démocratie italienne.

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