LA MORALE

La morale

Remarque introductive

La philosophie occidentale débute en Grèce.

La philosophie pré-socratique a surtout pour objet la nature et la mythologie, comme explications aux phénomènes de la nature. Ce sont des philosophes comme Thalès et Héraclite qui véhiculent cette philosophie "primitive". La philosophie comme elle est connue actuellement commença avec Socrate et débuta en même temps que la démocratie, au Veme siècle avant J.-C. Cette philosophie est essentiellement une réflexion morale.

^{La morale : définition}

La morale est l’ensemble des devoirs impératifs et des interdits que l’on choisit librement de respecter au nom des valeurs absolues du Bien et du Mal.

^{La morale est-elle une hypocrisie ?}

Hypocrisie ? Cette idee, venue originalement de Glaucon, mais vehiculée dans le deuxième livre de l'œuvre La République est illustrée par l'histoire de l'anneau de Gygès (voir texte). L'idée générale est que la puissance pervertit. Etre un surhomme nous place "par-delà le bien et le mal" (= sauvagerie), nous délie des règles de la civilisation. Glaucon pense que c'est cela la liberté. Il condamne la morale comme une arme des faibles. Glaucon défend une idéologie de la force. Cette idéologie peut être comparée au nazisme (idée de surhomme, "übermensch").

En conclusion.. : la morale serait-elle le discours hypocrite des faibles ? Chacun doit répondre en conscience. En tout cas, on doit dire que la morale c’est agir non pas par égoïsme, mais par respect du devoir. On peut penser ici à l’exemple de Cyrano de Bergerac qui est, en quelque sorte, l'anti-Gygès. [citation : "il y a beaucoup de gens dont la facilité de parler ne vient que de l'impuissance de ce taire." Savinien Cyrano de Bergerac répondant à une thèse similaire de celle de Gygès.] Cependant, on peut se demander ici aussi si Cyrano est vraiment moral jusqu'au bout ? Ne finit-il pas par trahir son secret ?

Focus: Morale et religion

- On peut dire qu’obéir par crainte et espoir (notamment pour ne pas se retrouver en enfer), ce n’est pas obéir par devoir moral. A la question "Que ferai-je si Dieu n'existait pas ?", Dostoïevski répond : "Si Dieu n'existe pas, tout est permis ". Mais alors, c’est qu’on obéit en effet par crainte, donc non par morale ! - Obéir par foi en Dieu : l'exemple du sacrifice d'Abraham. Cet exemple montre comment la foi peut dépasser la morale. On peut s’opposer à cela et voir dans l’acte d’Abraham un acte immoral (sacrifier un enfant innocent, sacrifier son propre enfant !). On peut dès lors penser que la morale ne doit pas être dépendante de la religion, autrement dit que la foi ne doit pas commander au-delà de la morale. Voir les analyses de Kierkegaard. • La théorie de la prédestination* (calvinisme et jansénisme ) : cette doctrine religieuse a sans doute eu pour fonction de rappeler aux croyants qu'il faut faire son devoir non pas par calcul, mais par principe. Cette doctrine s'oppose aux indulgences vendues par l’Eglise catholique en ce temps. *La théorie de la prédestination : serait un concept selon lequel tous nos actes seraient écrits. Et donc que l'aboutissement de toutes nos actions sont déjà prédestinées. C'est comme si Dieu savait à l'avance si nous allons aller atteindre le divin ou en enfer.

III. les dilemmes moraux

Dilemmes :

• théorique = question de connaissance : la solution s'obtient avec plus d'information ;
• pratique = question de morale : la solution dépend d’un choix de valeurs.

IV. La morale selon Kant.

Pour Kant, la fin de justifie jamais les moyens. Selon Kant, tout le monde sait bien ce qui est absolument bon : c’est la bonne volonté, faire le bien par devoir, par pur respect de la loi Qu’est-ce que le devoir : - au plan subjectif (intentions) : action désintéressée ; - au plan objectif (fins) : action universalisable (le devoir doit être valable et exigible toujours et pour tous). Les deux formules du devoir selon Kant : • Première formule du devoir : l'universalité de la loi : "Agis uniquement d'après la maxime qui qui fait que tu peux aussi vouloir que cette maxime devienne une loi universelle". • Seconde formule du devoir : la dignité de l'humain : "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen." Le devoir selon Kant est un impératif catégorique, c'est-à-dire qu'il est indiscutable, inconditionnel et absolu. Ce n’est pas un impératif hypothétique, qui dépend d'une hypothèse (si… alors…).

E. Kant

Kant conçoit une morale rationnelle : la raison dicte à tous la même loi morale, la morale ne vient ni des textes sacrés, ni des sentiments, ni du cœur. Elle nous vient de notre raison. Etude des textes de Kant :

• texte 1 : la morale n’est pas affaire de sentiments ;
• texte 2 : la logique de la prudence n’est pas la logique de la loi morale ;
• texte 3 : le principe d’universalisation.

N.B. : question à approfondir : la politesse est-elle morale ?