La peinture fantastique

La Peinture Fantastique Problématique: En quoi la métamorphose est un thème récurrent de la peinture fantastique? L'art fantastique existe depuis des siècles. Il trouve son fondement dans l'imaginaire. La peinture fantastique s'inspire de sujets oniriques ou fantasmagoriques. Les métamorphoses sont une technique de l'art fantastique. Elles consistent à contrefaire les figures vivantes. La métamorphose vient du Grec métamorphosis qui veut dire changement de forme méta = changement et morphe = forme . C'est en fait le passage d'un état à un autre état résultant d'une transformation telle qu'une humanisation, animalisation, végétalisation, minéralisation... Un des exemples les plus connus sont les peintures d'Arcimboldo. Mais dès la renaissance Léonard de Vinci s'est intéressé aux faciès monstrueux, aux portraits déformés par des jeux de glace. Brugel et Bosh ont peuplé leur tableau de créatures fantastiques mi-hommes mi-bêtes. Après Arcimboldo, d'autres peintres utiliseront la métamorphose comme Picasso, Dali et Léonor Fini. Nous avons choisi de présenter deux de ces artistes. Il s'agit de Arcimboldo et de Léonor Fini. ARCIMBOLDO Arcimboldo est devenu célèbre grâce à ses tableaux fantastiques qui de loin représentent des personnages en buste, de face ou de profil mais qui de près ne sont qu'un assemblage d'éléments variés: fleurs, fruits, légumes, ustensiles de toutes sortes. Issu d'une famille noble milanaise, le peintre Giuseppe Arcimboldo serait né à Milan en 1527. Son grand-oncle, Giovanni Arcimboldo, archevêque de Milan, aurait joué un rôle dans sa formation intellectuelle en le mettant en contact avec des artistes et des savants. Mais on suppose que c'est auprès de son père, peintre accrédité auprès de la Fabrique du Dôme de Milan qu'il apprend le dessin, la perspective, l'anatomie et la peinture. On sait qu'il débute à l'âge de 22 ans comme dessinateur, peintre de blasons pour le roi de Bohême. Il exécute aussi des cartons de tapisseries et des cartons de vitraux pour le Dôme de Milan. En 1562, Arcimboldo est appelé comme portraitiste à la cour impériale par Ferdinand Ier, empereur germanique qui meurt peu après l'arrivée du peintre en 1564. Son fils Maximilien II est alors sacré empereur de l'Empire romain germanique. Arcimboldo est toujours peintre de la cour et il remplit aussi de multiples tâches dans les domaines de l'architecture et de la décoration théâtrale. Il suscite l'admiration de tous. Il est à la fois ingénieur, inventeur de jeux d'eau, conseiller artistique et participe à l'élaboration d'un musée. Arcimboldo devient aussi un grand ordonnateur de tournois, de fêtes et de fastueuses réjouissances. auxquels assistent l'aristocratie, les hauts dignitaires, les savants et les artistes. Rodolphe II succède ensuite à son père Maximilien II. Sous son règne, Prague devient une grande ville culturelle européenne. Les onze années passées auprès de l'empereur marque probablement l'apogée de l'existence d'Arcimboldo. L'empereur, grand amateur d'art et de science le tient en haute estime et confirme ses titres de noblesse en 1580. Les Cabinets de curiosités de Rodolphe II, avec des objets et des animaux extraordinaires, des énormes coquillages, des minéraux, des momies, constituent une source inépuisable d'inspiration et d'observation pour l'artiste. Après 25 ans passés à Prague, en 1587, Arcimboldo, pris par la nostalgie demande l'autorisation de rentrer chez lui. L'empereur Rodolphe y consent et le promut comte palatin en 1591, peu de temps avant sa mort en 1593. Arcimboldo Giuseppe est mondialement connu pour ses portraits allégoriques composés de végétaux ou de minéraux. Il se spécialisa dans les caprices picturaux. En effet, il fut l'inventeur d'un type de portrait bien précis: les "têtes composées". Ce nouveau genre de peinture fantastique fut élaboré à partir d'assemblages d'animaux, de fleurs, de fruits ou d'objets, étudiés avec soin afin de suggérer des formes humaines en rapport avec des sujets précis ou des types de caractères. Parfois satiriques, toujours très décoratifs, ses tableaux à la fois ludiques et étranges, furent considérés comme de véritables curiosités. Nous avons choisi de présenter deux ?uvres de cet artiste: '' Le printemps '' et '' L'eau '' . Le printemps (1573) exposé au Musée du Louvre à Paris Cette peinture représente est un adolescent. Ce portrait est constitué de fleurs fraîches (églantines, roses, marguerites, pâquerettes...) et de feuilles qui s'organisent différemment selon qu'elles constituent le manteau, la collerette, le visage ou la chevelure. Les feuilles du manteau sont à la verticale et un chou orne l'épaule. Les pâquerettes de la collerette sont juxtaposés et les boucles de la chevelure sont représentés par des fleurs en touffe. Une courge forme le nez tandis que la bouche est dessinée par deux petite rose et les dents par des clochettes de muguet. Certains détails ressortent comme la clochette-boucle d'oreille, ou encore l'iris qui tel un bijou orne le buste. Les couleurs dominantes sont le vert, le jaune et le rouge. Le personnage est éclairé de face. L'eau (1573) exposé au Musée du Louvre à Paris L'eau est ici évoquée par la présence de poissons, de coquillages, de poulpes, de perles de corail. L'aspect mystérieux et angoissant des profondeurs est aussi évoqué avec le serpent de mer animal mythique qui peuple les océans. Pour le torse l'artiste a choisi des formes arrondis (collier, tourteau, coquillage, tortue), pour le visage des formes étalés, des poissons plats. Les cheveux sont représenté par du corail et des antennes de poulpe, de poissons et de crevettes. On remarque aussi un serpent de mer. Une pieuvre orne l'épaule, la bouche est celle d'un squale et une coquille d' huître et sa perle font office d'oreille et de pendentif. Les teintes sont sombres proche des fonds marins, les couleurs chaudes proches du rouge. Leonor Fini Leonor Fini est née en Argentine le 30 août 1908 et est morte à Paris le 18 janvier 1996. C'est une artiste peintre d'origine italienne. Elle quitte sa famille à 17 ans pour s'installer à Milan et commence à peindre, adoptant le classicisme Elle n'a pas connu son père, très tôt disparu. Elle vit dans un cadre de vie bourgeois et acquiert une culture cosmopolite. En 1937, elle quitte l'Italie pour Paris et rencontre des surréalistes. C'est en solitaire qu'elle explore un univers onirique mettant en scène des personnages aux yeux clos (des femmes le plus souvent). Elle peint des jeunes gens, un peu androgynes évoluant ou rêvant dans un climat de fête cérémonielle où l'érotisme flirte avec la cruauté. Chez elle, la femme est sorcière ou prêtresse, belle et souveraine. Leonor séjournait souvent retirée du monde, mais non sans festivités, ayant eu des maisons en Loire, en Corse (couvent saint François près de Nonza). Leonor Fini adorait les chats, elle a peint de nombreux tableaux et dessiné plusieurs esquisses et aquarelles en hommage aux chats. En 1977, elle consacra même un livre entièrement dédié à sa passion pour les félidés, Miroir des Chats. Quoique de façon parfois critique, de nombreux peintres se sont intéressés à certaines de ses ?uvres, notamment ses paysages fantastiques. Elle meurt en 1996 dans un hôpital de la banlieue parisienne. De 1939 à sa mort, on a recensé plus de 45 expositions personnelles en Europe et aux États-Unis. Interessons nous maintenant à un de ses tableaux : L'Ange de l'Anatomie. L'Ange de l'Anatomie «L'Ange de l'Anatomie« représente un personnage mi-humain mi-squelette enlevant un drap noir . L'être est d'une certaine sorte "mis à nus" et mis à par son visage et ses ailes il n'est pas différent d'une autre personne . Ainsi il est l'égal de n'importe qui. Ce tableau veut peut-être nous dire que tous les hommes sont égaux car ils sont tous fait à partir de la même chose c'est à dire : des os,des muscles,des graisses et autres organes. Il nous invite à nous remettre en question sur ce que nous sommes: homme, femme, blanc, noir, jaune ou juste un être humain parmi d'autres. C'est ainsi que l'on peu devenir un "Ange" et se voir sur le même pied d'égalité que les autres. Ceci nous permet d'atteindre la vraie sagesse d'esprit qui nous permet de prendre notre envol vers le paradis .