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La poétique de l'amour dans Andromaque de Racine

Publié le 11/12/2011

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amour

La poétique de l’amour dans Andromaque de Racine (1667)

 

« On pourrait en déduire que l’amour chez Racine s’attache exclusivement à une personne qui ne peut lui appartenir sans haine, sans crime ou sans inceste, et qu’il se manifeste surtout par l’affrontement. «

 

« L’amour c’est, dans la première tragédie cornélienne, un moyen de dépassement et de refus de la passion. Dans la seconde partie du siècle, dans la tragédie racinienne en particulier, c’est une passion dangereuse et irrémédiable. Les personnages visent la possession de l’objet à n’importe quel prix, préfèrent le meurtre ou la mort à l’échec. Finalement l’amour - passion est l’horreur du personnage et l’ennemi  de sa volonté : il semble tout entier viser au désastre. Instinct incapable d’être maîtrisé par l’exercice de la volonté et de la raison,l’amour est tragiquement naturel. Alors la tragédie exige que l’amour soit impossible, c’est la loi du genre. «

Christian Biet, Racine, coll. « Portraits littéraires «,

 Hachette sup., 1996

 

 

« Car l’amour n’est pas ici un goût dont on se délivre ou une vanité dont on se corrige : il est une passion où tout l’être s’engage, à laquelle le héros s’identifie. «

R.Picard, préface d’Andromaque, éd. « Folio «, 1950

 

« Non pas l’amour – goût, non pas l’amour – galanterie, pas l’amour romanesque, mais l’amour sans plus, l’amour pour de bon, ou, si vous voulez, l’amour – passion, l’amour – maladie, un amour  dans lequel il y a toujours un principe de haine. Au fond, - et malgré l’extrême décence (je ne dis pas la timidité) de l’expression dans Racine, - c’est l’amour des sens, et c’est le degré supérieur de cet amour-là, la pure folie passionnelle. C’est le grand amour, celui qui rend idiot ou méchant, qui mène au meurtre et au suicide, et qui n’est qu’une forme détournée et furieuse de l’égoïsme, une exaspération de l’instinct de propriété. «

Jules Lemaître, Jean Racine, Calmann-Lévy,

 1908, p.140

 

L'amour a pris leur place, et les ancêtres avec lui. Ensemble, l'Amour et les absents forment une puissance imposante, aussi irrémediable que le destin dans d'autres pièces"

A.L. Brisac, La tragédie racinienne, textes commentés, coll."major BAC",

 Presses universitaires de France, 1996

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