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La psychologie rationnelle ne tire son origine que d'un pur malentendu.

Publié le 22/10/2012

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La psychologie rationnelle ne tire son origine que d'un pur malentendu. L'unité de la conscience, qui sert de fondement aux catégories, est prise ici pour une intuition du sujet en tant qu'objet, et la catégorie de la substance y est appliquée. Mais cette unité n'est autre que celle de la pensée, qui par elle seule ne donne point d'objet, et à laquelle par conséquent ne s'applique pas la catégorie de la substance, qui suppose toujours une intuition donnée, de telle sorte qu'ici ce sujet ne peut être connu (p. 345). La psychologie rationnelle n'existe donc pas comme doctrine ajoutant quelque chose à la connaissance de nous-mêmes. Elle existe seulement comme discipline fixant dans ce champ les bornes infranchissables à la raison spéculative; elle l'empêche, d'une part, de se jeter dans le sein d'un matérialisme sans âme, et, d'autre part, de se perdre follement dans un spiritualisme qui n'a pour nous aucun fondement dans la vie. Dans ce refus de notre raison de donner une réponse satisfaisante aux questions indiscrètes qui dépassent notre vie, elle nous montre un avertissement de détourner notre étude de nous-mêmes de la spéculation transcendantale, qui est infructueuse, pour l'appliquer à l'usage pratique, seul fécond. Tout en s'appliquant uniquement à des objets d'expérience, cette dernière méthode n'en tire pas moins de plus haut ses principes, et elle détermine notre conduite comme si notre destinée s'étendait infiniment au delà de l'expérience et par conséquent de cette vie'. (Raison pure, I, p. 345.) La Cosmologie rationnelle prétend déterminer l'univers considéré dans sa totalité, en vertu du principe que le conditionné suppose la somme des conditions, c'est-à-dire l'inconditionné. Elle aboutit ainsi à des thèses contradictoires, ou antinomies de la raison pure, dont les deux premières sont également fausses, parce qu'elles traitent le monde comme une chose en soi, et les deux dernières également vraies, les unes du point ae vue de la raison, les autres du point de vue de l'entendement. 1. Cf. texte 44. 28. Les antinomies. Thèse « Le monde a un commencement dans le temps, et il est aussi limité dans l'espace. « Antithèse « Le monde n'a ni commencement dans le temps ni limites dans l'espace, mais il est infini dans le temps comme dans l'espace. « (Raison pure, II, p. 17.) II « Toute substance composée, dans le monde, l'est de parties simples et il n'existe absolument rien que le simple ou le composé du simple. « Aucune chose composée, dans le monde, ne l'est de parties simples, et il n'y existe absolument rien de simple. « (Id., p. 23.) III « La causalité déterminée par les lois de la matière n'est pas la seule d'où puissent être dérivés tous les phénomènes du monde. Il est nécessaire d'admettre aussi, pour les expliquer, une causalité libre «. « Il n'y a pas de liberté, mais tout dans le monde arrive suivant des lois naturelles «. (Id., p. 30.) IV « Le monde implique quelque chose qui, soit comme sa partie, soit comme sa cause, est un être absolument nécessaire «. « Il n'existe nulle part aucun être absolument nécessaire, ni ni dans le monde, ni hors du monde, comme en étant la cause «. (Id., p. 37.) La troisième antinomie est particulièrement importante puisqu'elle pose le problème de la liberté humaine. KANT admet que si nous sommes déterminés dans notre caractère empirique (en tant que nous appartenons au monde de la nature), nous sommes libres dans notre caractère intelligible (en tant que sujet nouménal'). 29. La liberté. D'après son caractère empirique le sujet serait donc, comme phénomène, soumis à toutes les lois qui déterminent les effets suivant la liaison causale, et il ne serait en ce sens rien qu'une partie du monde sensible, dont les effets découleraient inévitablement de la nature, comme tout autre phénomène. De même que les phénomènes extérieurs influeraient sur lui, de même que son caractère empirique, c'est-à-dire la loi de sa causalité, serait connu par l'expérience, tous ses actes devraient pouvoir s'expliquer suivant les lois de la nature, et toutes les conditions requises pour leur parfaite et nécessaire détermination devraient se trouver dans une expérience possible. Mais d'après son caractère intelligible (bien que nous n'en puissions avoir en réalité qu'un concept général), le même sujet devrait être affranchi de toute influence de la sensibilité et de toute détermination par des phénomènes; et, comme rien n'arrive en lui, en tant qu'il est noumène, comme il ne s'y trouve aucun changement qui exige une détermination dynamique de temps, et par conséquent aucune liaison avec des phénomènes comme avec leurs causes, cet être actif serait dans ses actes indépendant et libre de toute nécessité naturelle, comme celle qui se trouve simplement dans le monde sensible. On dirait de lui très exactement qu'il commence de lui-même ses effets dans le monde sensible, sans que l'action commence en lui-même, et cela serait vrai sans que les effets dussent pour cela commencer d'eux-mêmes dans le monde sensible, puisqu'ils y sont toujours antérieurement déterminés par des conditions empiriques, mais seulement au moyen du caractère (lequel n'est que la manifestation de l'in—nigible) et qu'ils ne sont pas possibles que comme une continuation de la série des causes naturelles. Ainsi la liberté et la nature, chacune dans son sens parfait, se rencontreraient 1. Seule, aux yeux de Kant, la distinction établie entre phénomènes et noumènes permet de sauvegarder la liberté : « Si les phénomènes sont des choses en soi, la liberté est perdue sans retour «, écrit-il (Raison pure, II, 93).

« 63 Les antinomies 28.

Les antinomies.

===============!=============== Thèse « Le monde a un commence­ ment dans le temps, et il est aussi limité dans l'espace.

» Antithèse « Le monde n'a ni commence­ ment dans le temps ni limites dans l'espace, mais il est infini dans le temps comme dans l'espace.

» (Raison pure, II, p.

17.) ___________________ !! __________________ _ « Toute substance composée, dans le monde, l'est de parties simples et il n'existe absolu­ ment rien que le simple ou le composé du simple.

» « La causalité déterminée par les lois de la matière n'est pas la seule d'où puissent être dérivés tous les phénomènes du monde.

Il est nécessaire d'admettre aussi, pour les expliquer, une causalité libre ».

« Le monde implique quelque chose qui, soit comme sa par­ tie, soit comme sa cause, est un être absolument nécessaire ».

III IV « Aucune chose composée, dans le monde, ne l'est de par­ ties simples, et il n'y existe absolument rien de simple.

» (Id., p.

23.) « Il n'y a pas de liberté, mais tout dans le monde arrive sui­ vant des lois naturelles ».

(Id., p.

30.) « Il n'existe nulle part aucun être absolument nécessaire, ni ni dans le monde, ni hors du monde, comme en étant la cause ».

(Id., p.

37.) La troisième antinomie est particulièrement importante puis­ qu'elle pose le problème de la liberté humaine.

KANT admet que si nous sommes déterminés dans notre caractère empirique (en tant. »

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