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La théorie cartésienne (Langage)

Publié le 22/02/2012

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La théorie cartésienne souligne par ailleurs ce que Chomsky appellera la créativité du langage, c'est-à-dire la capacité de diversifier les énoncés à l'infini, pour exprimer des situations en nombre illimité. Cette «créativité» peut être explicitée de deux points de vue complémentaires : d'un côté, elle renvoie à ce que Martinet appelle le «principe d'économie», selon lequel on peut produire une infinité d'énoncés à partir d'un nombre-fini d'éléments, que l'on combine différemment (cf. Martinet Éléments de linguistique générale, pages 17-18 : analyse du rapport entre l'économie du langage et la «double articulation», sémantique et phonologique); d'un autre côté, elle renvoie au « pouvoir de transformation » qui permet au langage d'exprimer les multiples nuances d'un processus de communication (cf. le commentaire que fait Chomsky de l'analyse cartésienne du langage dans son ouvrage La linguistique cartésienne, édition du Seuil, pages 19 et 20 : « L'homme possède une faculté propre à son espèce, un type d'organisation intellectuelle unique qui ne peut être attribué à des organes périphériques, ni lié à l'intelligence générale, et qui se manifeste dans ce que nous pourrions appeler " l'aspect créateur " de l'utilisation ordinaire du langage ; le propre de cette faculté est d'ouvrir des possibilités sans limites et de ne dépendre d'aucun stimulus. Ainsi Descartes maintient-il que l'on dispose du langage pour exprimer librement sa pensée, ou pour répondre adéquatement à tout nouveau contexte. » Cf. aussi Le langage et la pensée, de Chomsky, Éditions Payot, page 24, où le langage est caractérisé comme « propriété spécifiquement humaine »).

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