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La Tirade De Trivelin

Publié le 25/09/2010

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Dans l'objet d'étude du théâtre, nous avons étudié L'Ile des Esclaves de Marivaux. L'auteur a vécu au XVIII° siècle sous la Régence .Il était originaire d'une famille de petite noblesse et suite à plusieurs tragédies dans son existence telles que le décès de son épouse et la Banqueroute de Law, Pierre Carlet se retrouve dramaturge pour pouvoir subvenir à ses besoins. Ainsi, il commence à écrire pour la Commedia dell'arte.

L'Ile des Esclaves est une comédie en un acte et onze scènes, l'intrigue provient du fait qu'Iphicrate et son valet Arlequin se retrouvent naufragés sur une ile où la funeste coutume consiste à tuer tous les maîtres s'y présentant. Dans leurs malheurs, ils seront accompagnés par Cléanthis et Euphrosine, sa maîtresse.

Dans l'extrait présenté, le lecteur arrive au moment où Iphicrate menace de tuer son laquais avec une épée et Trivelin arrivant au même moment peut enfin leur expliquer l'objectif du "cours d'humanité" qu'ils vont suivre durant les trois prochaines années.

Trivelin, gouverneur et par conséquent personnification de l'autorité sur cette île parlent en utilisant "nous" qui ainsi montre que sa parole représente un ensemble et qu'elle a force de loi. Cet homme de justice montre également le côté paternaliste qu'il développe grâce à la formule "Mes enfants" montrant à quel point il se préoccupe de l'avenir des esclaves et maîtres. Ce paternalisme rédempteur montre que les maîtres se rachètent de part leurs efforts .Il se veut être aussi un homme de raison, son discours se voulant didactique et laisse transparaître une personnalité modérée car le gouverneur rend compte du fait que le dessein des insulaires n'est plus d'anéantir toute forme d'autorité mais de rééduquer ceux qui l'exercent. Trivelin montre que les iliens ont pacifiés la coutume car l'évolution leur a fait comprendre que la barbarie ne pouvait aider à améliorer le statut des esclaves. L'autorité sait également faire preuve d'humanisme. Ceci se prouve par le fait que Trivelin ne considère pas la rééducation des maîtres comme une sanction mais comme un "cours d'humanité" d’où ils ressortiront transformés .Il ne condamne et ne juge pas, il fait que constater et expliquer les améliorations qu'apportera la thérapie qu'il est sur le point de mettre en place.

Cette thérapie se basant sur le repentir que vont ressentir les maîtres quand ils sauront et connaîtront le sort que subissent leurs esclaves aux quotidien .Ainsi Euphrosine et Iphicrate sont assimilés à des patients dont l'état est préoccupant et dont il est primordiale de s'occuper pour le bien de tous. Il s'agit tout d'abord de soigner en agissant sur le principe de la loi du Talion (oeil pour oeil, dent pour dent) .Ceci étant visible grâce à l'opposition des termes de la souffrance de esclaves ("Barbarie", "maux") et leur nouveau sort qui sera plus doux. C'est la préparation de l'inversion des rôles .Toutefois Trivelin rappelle que ceci ce veux plus didactique que punitif. L'objectif principal étant illustrer par des propositions circonstancielles de but telle que : "Nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l'avoir été."Les nouveaux maîtres tendent à Iphicrate et Euphrosine un miroir reflétant ce qu'ils étaient avant que le traitement ne commence .Les nouveaux esclaves du haut de leur nouvelle déchéance peuvent sentir et subir ce que ressentent réellement leurs valets, ce soin se base donc aussi sur de l'empathie car si l'on ressent ce qu'une autre personne perçoit de même, on est plus apte à réussir à se mettre à sa place et donc peut-être à s'émouvoir de la situation dans laquelle elle se trouve.

La présence d'un champ lexical des sentiments ("bonté"; "généreux"…) prouve que le dernier objectif est une transformation durable du coeur  des protagonistes. Ainsi, si Euphrosine et Iphicrate suivent leur "cours d'humanité" ils auront annihilé toute forme d'inhumanité en eux. Les iliens souhaitant leur donner une autre image et donc une autre conception de l'exercice du pouvoir. Ceci renforcé par les deux rythmes ternaires de la tirade de Trivelin qui sont la mise en en parallèle de ce les maîtres étaient ("durs, injustes et superbes") et ce qu'ils deviendront ("humains, raisonnables et généreux").

En conclusion dans cette tirade, Trivelin dévoile les aspects d'homme  humaniste passionné de raison et de justice sociale. Trivelin, homme juste et bon réussira t'il dans son entreprise première ayant été l'humanisation des maîtres déchus; on peut se demander si il réussira dans la tâche où il a gagé d'améliorer la condition des esclaves.

 

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