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L'année 1996 (politique, ciména, sport)

Publié le 03/12/2018

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LA FRANCE BLOQUÉE. Après la victoire écrasante de la droite en 1995, le gouvernement d'Alain Juppé a dû affronter une grave crise de confiance en 1996. L'avertissement donné par la grève des cheminots le précédent hiver a cependant servi de leçon. Ainsi, la réforme de la Sécurité sociale a été poursuivie, mais certaines dispositions prévues initialement ont été assouplies, et la restructuration des entreprises publiques (France Telecom et SNCF notamment) - afin de les adapter à la prochaine déréglementation - a été différée. Toutefois, la ligne choisie, après l’abandon des premiers engagements des candidats, a été maintenue : rigueur budgétaire, politique du franc fort, engagement européen en échange de quelques mesures de soutien à la consommation. Mais les mécontentements sont apparus au sein même de la majorité, d’autant plus préoccupée par les prochaines échéances électorales qu’elle doit faire face à l’hostilité affichée du Front national. Quant à la gauche, elle a tenté avec difficulté de développer une stratégie d'union et de définir un projet politique susceptible de séduire des électeurs de plus en plus désenchantés.

ALTERNANCES ET INCERTITUDES POLI-TIQUES. Les Etats-Unis font l'expérience de la « cohabitation ». La victoire des républicains aux élections du Congrès n’ont pas empêché Bill Clinton d’être réélu pour un second mandat. Mais c'est peut être plus le manque de crédibilité de son adversaire que la politique du candidat démocrate qui explique cet exploit. Même si le pays a retrouvé la voie de la croissance, l’exclusion gagne, d’autant plus que le Welfare State est remis en question. En revanche, la Russie présente un état de délabrement économique et social et, si Boris Eltsine a

 

été réélu, son état de santé ainsi que la force des cou-

 

rants nationaliste et communiste laissent planer des doutes sur l’avenir de ce qui reste malgré tout encore une grande puissance politique et militaire. De son côté, l’Europe a connu l’alternance : en Italie après la dislocation de l'ancien système des partis, le centre gauche a créé la surprise ; mais en Espagne, la droite l’a emporté sur un Parti socialiste discrédité. À l’inverse, en Grande-Bretagne, le pouvoir conservateur de John Major semble de plus en plus menacé par le succès croissant des travaillistes.

 

CRISES ET TENSIONS INTERNATIONALES. La poignée de main historique entre Itzhak Rabin et Yasser Arafat serait-elle sur le point d’être oubliée et le Proche-Orient risquerait-il encore de s’embraser ? La victoire du Likoud et le durcissement de la politique israélienne auraient pu le faire penser. Mais les pressions de la communauté internationale et la menace des extrémismes de tous bords inciteront, sans doute, les deux camps à reprendre les négociations de paix. Si la crise en ex-Yougosla- vie a semblé sur le point d’être résorbée, l’Afrique noire est peut-être sur la voie d’une autre balkanisation. Après l’effroyable génocide des Tutsis au Rwanda, les tensions en Afrique centrale et orientale ont atteint le Zaïre, où le maréchal Mobutu est de plus en plus isolé. Les Etats-Unis n’entendent pas soutenir le dictateur et portent des critiques sévères à la politique de la France. Les populations sont laissées à leur sort et les combats risquent de s’étendre dans l’ensemble de la région. Face à ces incertitudes, l’Europe se doit de définir une politique plus ambitieuse, qui ne se résume pas à la seule construction d’une union monétaire.

 

LA COHÉSION SOCIALE MENACÉE. L intégration nationale dans les pays industrialisés semble s’effriter. Tandis que l’Italie a connu une progression sans précédent de forces centrifuges avec le succès croissant rencontré par la Ligue du Nord, la Belgique, toute absorbée par les étemelles questions communautaires, s’est brusquement réveillée d’un cauchemar : au-delà du fait divers sordide, l’affaire Dutroux a révélé les profonds dysfonctionnements de la justice, les négligences policières et les complicités politiques ; la politisation des nominations en fonction des appartenances partisanes et linguistiques y est certainement pour beaucoup. Les Belges,

 

ont pour un temps, oublié leurs divisions pour se mobiliseret faire pression sur l’Etat, mais les réformes nécessaires seront sûrement lentes à mettre en œuvre. En France, la question de l’immigration est toujours au centre des débats et embarrasse ; soumis à la pression de l’extrême droite, le gouvernement Juppé a opté pour la sévérité et a pris des mesures de contrôle strict des flux migratoires malgré le soutien apporté aux sans-papiers par une partie de la population.

 

COMÉDIE ET CINÉMA : UN TANDEM GAGNANT. Si l’on se souvient que c’est au temps de la grande crise de 1929 que les « comédies musicales » légères, produites par la Wamer, attiraient les foules, on comprendra sans doute d’autant mieux le succès qu’ont remporté en 1996, en France, une pléiade de divertissements : le cinéma-grand spectacle et la comédie-évasion ont encore de beaux jours devant eux. Plus d’un million de spectateurs sont venus applaudir les Inconnus dans les Trois Frères, Michel Serrault et Sabine Azéma dans Le bonheur est dans le pré, d’Etienne Chatiliez ; et Pédale douce, de Gabriel Aghion, soute

 

nu par une charge publicitaire de choc, n’est pas loin du même scoft. Les effets comiques sont les ressorts - plus ou moins solides - de ces films, tandis que, d'autres, à travers des satires « éclairées » (Ridicule, de Patrice Leconte), des portraits littéraires (Beaumarchais T insolent, d’Edouard Molinaro), des chroniques douces (Conte d'été, d’Eric Rohmer) ou plus amères (Un air de famille, de Cédric Klapish), trouvent un ton juste pour une mise en scène astucieuse et inventive de la réalité.

UNE MOISSON DE MÉDAILLES ET DE TROPHÉES. 1996 a été une année faste pour le sport français, et cela dans de nombreuses disciplines. Même si le rêve des footballeurs d’Aimé Jacquet a pris brutalement fin ou si Richard Virenque n’a décroché que la troisième place dans la Grande Boucle, les Français se sont illustrés, aux jeux Olympiques d’Atlanta, en judo, en athlétisme, en cyclisme, en aviron, ou encore en escrime. Toutefois, les Etats-Unis dominent toujours, tandis que des pays  comme le Nigeria ou Cuba ont montré ce dont ils étaient capables. En ski, l’Italien Alberto Tomba poursuit sa fulgurante ascension mais Luc Alphand est devenu un redoutable concurrent. Seules grandes déceptions : outre la semi-défaite au ballon rond, les ratés de Surya Bonaly et de Philippe Candeloro en patinage artistique ou les nombreuses sorties de route de Jean Alesi en formule 1. En revanche, si le Russe Kafelnikov a enthousiasmé le public de Roland-Garros, l’équipe de France, menée par l’incorrigible Yanick Noah a terminé l’année en beauté en ramenant de Suède le Saladier d’argent.

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