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Richard Wagner par Dr Fritz Gysi Professeur à l'Université de Zurich L'an 1813 - l'année de la bataille des nations - qui marque un tournant si important dans l'histoire de l'Europe au double point de vue politique et militaire, fut aussi d'une importance capitale pour l'art de la musique.

Publié le 05/04/2015

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Richard Wagner par Dr Fritz Gysi Professeur à l'Université de Zurich L'an 1813 - l'année de la bataille des nations - qui marque un tournant si important dans l'histoire de l'Europe au double point de vue politique et militaire, fut aussi d'une importance capitale pour l'art de la musique. Cette année donna à l'Italie son grand compositeur d'opéras, éminemment national, alors que, sous un ciel moins clément, elle produisait un génie dont l'oeuvre artistique allait personnifier avec fierté et magnificence la pensée germanique. Dans l'ascension de Richard Wagner, nous admirons l'énergie qu'il déploya pour atteindre son but et la manière exclusive dont le jeune Saxon (né le 22 mai 1813 à Leipzig) se lança dans l'art dramatique. Plusieurs oeuvres de jeunesse, inspirées par Shakespeare et par la tragédie antique, témoignent de cette obsession du théâtre, qui l'incita à vivre lui-même sur un plan héroïque. De très bonne heure aussi s'éveille en Wagner le poète-musicien, et cette idée fixe ne l'abandonnera jamais plus, que la parole et le son ne devraient faire qu'un et que, par là même, le genre d'art le plus parfait est celui dans lequel ces deux facteurs se fondent complètement. L'ascendance légitime de Wagner a été et sera toujours discutée. Lui-même a donné prise à la supposition que son père fut, non pas le greffier amateur d'art, Charles Frédéric Guillaume Wagner (qui mourut quand Richard n'avait qu'un an), mais plutôt l'ami de ce dernier, le peintre et comédien Louis Geyer, avec lequel sa mère (Jeanne Rosine Bertz) contracta peu après un second mariage. Quoi qu'il en soit, c'est ce beau-père qui éveilla dans le jeune garçon, " délicat, pâle, hanté par la terreur des revenants ", l'enthousiasme pour le théâtre ; c'est lui aussi qui élabora à son intention un plan d'études, en recommandant à ce jeune talent, si vif et si sensible, une formation universitaire générale. Malgré tout, cependant, Wagner resta un autodidacte, et il n'était encore qu'un simple étudiant qu'il ressentait déjà la nécessité impérieuse de communiquer au monde ce que lui avaient inspiré ses idées personnelles et sa propre expérience - bien plus, de les imposer au monde, et cela de préférence à l'aide du drame. " Le jeune homme lutte afin que le vieillard en bénéficie. " Prit-il à coeur, inconsciemment, cette parole de Goethe ? Si insignifiants que puissent paraître - lorsqu'on les compare à ses créations postérieures - ses premiers essais de composition (par exemple une Symphonie en do majeur ou la Fantaisie en fa dièse mineur pour piano), partout on retrouve la trace d'une écriture personnelle et attachante et, à peine le contact avec la scène est-il établi que prend corps tout ce qui constitue le style original de Wagner et ce qui, tant au point de vue harmonique qu'au point de vue musical, devait provoquer un si violent bouleversement. Âgé de vingt ans, Wagner débute dans la carrière de chef d'orchestre, vie instable d'artiste, traversée de bien des désillusions et de bien des soucis, mais qui le rapproche pas à pas de son idéal. A Würzbourg, où il écrit son premier opéra (Les Fées), mûrit en lui l'idée que tout ce qui concerne l'opéra devait subir une complète transformation, c'est-à-dire être ennobli dans son essence même, de manière à pouvoir être utilisé pour le drame concret se suffisant à lui-même. L'étape suivante est Magdebourg où voit le jour sa deuxième oeuvre&l...
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